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Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Dans l'économie des blés et des textiles, les crises agricoles, comme on sait, jouent le rôle essentiel ; mais dans le phénomène de la ciise économique, le facteur agricole est allé en s'atténuant au fur et à mesure qu'on avance dans le XIXe siècle. Encore a-t-il contribué cependant au marasme persistant après 1867 et le prolongea-t-il après la crise industrielle du textile consécutive à la guerre de Sécession et à la « famine du coton », qui fut surtout déterminée par le jeu de la spéculation, plus que par un manque véritable de matière première. Entre temps, la crise et la dépression de l'économie française au milieu du siècle (1846-1851) ont combiné aspects et modalités agricoles, industriels et aussi financiers. Des articles récents, un recueil collectif d'études, deux thèses enfin d'histoire industrielle permettent et de faire le point sur un sujet fort complexe, et d'orienter aussi d'ultérieures recherches.
page 317 note 1. « La catastrophe agricole de 1816 dans le département de la Meurthe » (Annales de l'Est, 1954, p. 133-156). — « La disette de 1816-1817 dans la Meurthe » (Ibid., 1955, p . 333- 362, avec 4 graphiques hors texte). — « Les conséquences démographiques de la famine de 1816-1817 dans le département de la Meurthe » (Ibid., 1956, p . 19-38, 3 graphiques h. t., nombreux tableaux). — Quant aux incidences politiques, voir M. Vergnaud Agitation politique et crise des subsistances à Lyon de septembre 1816 à juin 1817 (Cahiers d'Histoire, 1957, 2, p. 163-178).
page 317 note 2. Cf. Duroselle, J.-B., « Michel Chevalier saint-simonien », Revue Historique, t. CCXV (avril-juin 1955), p. 262–263 Google Scholar. — Voir A.L. Dunham, « La Révolution industrielle en France (1815-1848 », 1953, et nos commentaires dans Journalof Economie History, 1957 (à paraître).
page 318 note 1. Mai 1815-mai 1816 : 1 150 ; mai 1816-1817 : 1 040 ; mai 1617-1818 : 1 089 et mai 1818-1819 : 805. — R. Cobb a envisagé de même Disette et mortalité, à propos de La crue de Van III et de l'an IV à Rouen. On mourut de faim alors à Rouen ! (Annales de Normandie, 1956, p. 267-291). Les chiffres procurés car C. Girard manquent d'un commentaire social ; certes, l'état civil ne fournit pas toujours les professions. R. Cobb cependant est arrivé à préciser que la mortalité atteint surtout les ouvriers du coton et les « petits métiers de tissage ».
page 319 note 1. Revue d'Histoire économique et sociale, 1955, p. 249-292.
page 319 note 2. Et encore en 1846, dans la Côte-d'Or. Etudes signalées infra (p. 259).
page 319 note 3. Voir notre compte rendu « Crises économiques et mouvements sociaux », Annales, 1956, p. 269-271.
page 319 note 4. David S. Landes place au milieu du siècle la révolution financière du XIXe siècle ; dans le conflit de la « vieille » et de la « nouvelle banque », il a bien raison de ne pas minimiser le rôle de la première. A propos du Crédit Mobilier (1852), qu'a étudié R. Cameron, il écrit justement : « La banque anonyme d'affaires se développait déjà depuis plusieurs décades » (Revue d'Histoire moderne et contemporaine, 1956, p. 215). Les écrits économiques d'un Fazy, le futur homme d'Etat genevois, sont significatifs : je pense, par exemple, à celui intitulé Du Privilège de la Banque de France considéré comme nuisible aux transactions commerciales, reproduit d'ailleurs dans ses Opuscules financiers sur l'effet des privilèges, des emprunts publics et des conversions sur le crédit de l'industrie en France (Paris et Genève, 1826). Cf. les Mémoires de James Fazy p.p. F. Ruchon, Genève, 1947.
page 319 note 5. « Il faudrait étudier l'endettement paysan », fait écho E. Labrousse, dans les Etudes signalées ci-après (à propos de 1848). Son observation a une portée générale. On est en droit de s'étonner que telle étude de géographie rurale, par ailleurs fort remarquable, néglige à peu près complètement cet aspect économique, pourtant essentiel.
page 319 note 6. Etudes sous la direction de E. Labrousse, Bibliothèque de la Révolution de 1846, t. XIX. La Roche-sur-Yon, Imprimerie centrale de l'Ouest, 1956 (p.p. la Société d'Histoire de la Révolution de 1848) ; in-8°, carte et graphiques dont 2 h. t.
page 320 note 1. Autre vœu à signaler et souligner aussi (voir supra note 5) : « On aimerait être mieux renseigné sur le bâtiment. L'histoire des crises est ici à faire. Or la profession vient immédiatement après l'industrie textile pour le volume de la main-d'œuvre employée ». A ce propos, voir l'article d'A. Chatelain, « Une grande industrie motrice française attardée : le bâtiment » (à paraître ici même). — P. Bois a envisagé l'industrie du bâtiment et son activité au Mans lors de la crise de 1848 (voir le graphique, Etudes…, p. 302).
page 320 note 2. Leurs contributions personnelles se retrouvent dans la Revue du Nord, 1956, p. 5-10 : « Les ouvriers belges dans le Nord au milieu du XIXe siècle » (F. Lentacker) ; « La crise de 1846-1851 dans le bassin houiller » (M. Gillet) ; « Le textile lillois devant la crise » (F. P. Codaccioni) ; « La crise de l'industrie textile à Roubaix » (L. Machu) ; « La crise économique à Tourcoing » (A. Chanut).
page 320 note 3. Citons seulement celles de J. Godechot. La crise de 1846-1847 dans le Sud-Ouest de la France et de J . Vidalenc, La situation économique et sociale des Basses-Alpes en 1848, dans la même collection (t. XVI, Etudes), 1954.
page 320 note 4. Détachons cette citation du Siècle (14 avril 1847 : «Les questions de crédit sont neuves chez nous ; les esprits effarouchés car le souvenir du Système de Law et des assignats inclinent toujours à confondre les tentatives les mieux justifiées avec ces téméraires oçérations » ! (Cité p. 30.) — Selon une remarque de P. Deyon, la bourgeoisie rouennaise accusait la construction ferroviaire de monopoliser et d'épuiser le crédit, ce qui aurait contribué à la détacher en partie de Louis-Philippe (op. cit., p. 150).
page 320 note 5. Le même auteur a encore étudié « L'élection du Président de la République en 1848 dans l'Hérault » (Annales du Midi, 1955, p . 331-840). La mévente des vins desservit la cause de Cavaignac. — On lui doit également « pour l'Etude des notables : inventaire des Sources et Projets d'enquête » (Bulletin du Comité des Travaux historiques et scientifiques : Section d'histoire moderne et contemporaine (depuis 1715), 1956, p. 25-52.
page 321 note 1. Voir tableaux in fine (p 225) : mouvement des cotons en laines sur la place de Marseille (1842-1851) ; production et prix du vin dans les Bouches-du-Rhône (1840-1849). Données également sur les industries : huilerie, savonnerie, raffinerie de sucre, métallurgie et constructions navales (dans les Ateliers de la Seyne, l'Anglais Philippe Taylor employait en 1844 au moins 300 ouvriers). — Sur l'activité du port de Toulon, voir l'article de M. Agulhon, « Le cas du Var ».
page 322 note 1. P. P. Codaccioni, Revue du Nord, art. cité.
page 322 note 2. Nous nous permettons de renvoyer à notre compte rendu « Bourgeois et Bourgeoisies », Annales, 1956, p . 88-91. L'auteur poursuit d'ailleurs son histoire patronale de la France contemporaine par celle d'autres bourgeoisies industrielles du Nord (avec la collaboration de J. A. Roy).
page 322 note 3. C'est la conclusion à laquelle aboutit Ch. H. Pouthas, La population française pendant la première moitié du XIXe siècle, 1956, paru depuis les Etudes en question.
page 322 note 4. Le taux des salaires de 1836 restait en vigueur en 1846. Voir M. Gillet, Revue du Nord, art. cité.
page 323 note 1. Si l'auteur se réfère aux récentes thèses de R. Laurent, ainsi qu'à un article de P. de Saint-Jacob sur « Les Paysans de la Côte-d'Or en 1848 », dont il faut bien redire qu'il dépasse de beaucoup l'intérêt régional, il omet les articles descriptifs, mais suggestifs d'Y. Noms, «A Dijon au début du Second Empire », « Notes sur une crise de croissance économique » et « Aspects de la vie ouvrière dans une ville bourgeoise » (Annales de Bourgogne, 1952, p. 7-46 et 1953, p. 89-117 et 241-253).
page 323 note 2. Rappelons seulement, à l'appui, la thèse de R. Werner, Le ravitaillement en pain de la population du Bas-Rhin et de l'armée du Rhin pendant la Révolution (1951) ; cf. Annales, 1952, p. 587.
page 323 note 3. A une exception près : la première forge anglaise de la Côte-d'Or avait été installée en 1822 à Sainte-Colombe par la « Société des forges anglaises » (Bougueret) au profit de laquelle s'effectua la concentration consécutive à la crise.
page 323 note 4. Combien de pionniers mériteraient une biographie attentive ! J e pense, par exemple, à celle de Jeanne Philippe-Levatois et Jacques Renaud, Jacques Bujault avocat et laboureur (1771-1842), Niort, 1948. Bujault publia le grand almanach du Cultivateur et les Suppléments (Niort, 1883-1842). Cf. André Benoist, Aux côtés de Charles de Breloux an VII-1848). Un demi-siècle d'esprit public (Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, Niort, 1956 ; in-8°, 104 p.). Tous les personnages des fameux almanachs n'étaient pas des figures imaginaires : Charles de Breloux et le Père Abraham ne font qu'un ! (op. cit., p. 52).
page 323 note 5. Sur son fondateur, A. J . Trouvé-Chauvel, il faut rappeler le livre de l'Abbé F. Lemeunier (Le Mans, 1956), que nous avons signalé déjà (Annales, 1954, p . 278-279).
page 324 note 1. Outre A. L. Dunham, op. cit., P. Léon, La naissance de la grande industrie en Dauphiné (1954) et R. Schnerb, Le XIXe siècle (Histoire générale des Civilisations, t. VI), passim. — Il est bien entendu que les modalités françaises s'insèrent dans la conjoncture générale et qu'une vue d'ensemble de l'économie française à la fin de l'Empire s'impose au départ, car la France de 1815 sort du Blocus Continental, sur quoi A. Fugier nous a procuré un excellent exposé dans l'Histoire des Relations Internationales (t. IV, 1954) publiée sous la direction de P. Renouvin. De même, dans l'évolution ultérieure, il convient de tenir compte des crises européennes et américaines, comme des adaptations et réadaptations des économies nationales aux crises successives.
page 324 note 2. L'Industrie textile au temps du Second Empire (1956). Voir aussi et surtout le compte rendu que lui consacre P. LÉON ici-même, p. 326.
page 324 note 3. A preuve l'exemple caractéristique de Vaucher à Mulhouse, défini par le Procureur général de Colmar (en 1868) comme « une maison de sauvetage pour les fabriques en péril » et encore, « elle ne file pas, elle ne tisse pas, elle n'imprime pas, elle exerce le commerce des étoffes… » (op. cit., p. 446).
page 324 note 4. Cf. Fohlen parle de la « profusion des capitaux en Alsace »(!), en exagérant peut-être l'importance du capitalisme strasbourgeois pour le financement de l'industrie de Mulhouse.
page 324 note 5. L'auteur invoque l'exemple de l'Angleterre, à laquelle le traité de 1860. aurait dû être favorable. A la bibliographie (p. 481), ajouter aux travaux cités de W. O. Henderson, « The cotton famine in Scotland », (The Scottish Historical Review. octobre 1951).
page 325 note 1. Sur la manufacture d'Annecy, voir P. Guichonnet, Quelques aspects de la question ouvrière en Savoie à la veille de 1848. Estratto dalla Rassegna Storica del Risorgimento (anno XLII, fascicolo II-III, aprile-settembre 1955), p. 305-819.
page 325 note 2. « Bourgeoisie française, liberté économique et intervention de l'Etat », Revue Economique, 1956, p. 414-428.
page 325 note 3. Et dès 1815. Nous avons esquissé, bien imparfaitement, ce cadre européen et international dans des « Notes et remarques sur l'histoire économique et sociale de la France sous la Restauration » (Revue de Synthèse, 1953, p. 149-172), ainsi que dans « L'Alsace au début du XIXe siècle » (à paraître).