Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Les études ou théories économiques modernes sont profondément influencées par ce même capitalisme qu'elles étudient de préférence. Le plus souvent, cette influence s'exerce sans que les auteurs y prennent garde. C'est d'abord qu'examinant presque exclusivement le capitalisme, ils conçoivent moins aisément un autre système de production, de circulation et de consommation des richesses. Surtout, ces études relèvent du même monde dont le capitalisme exprime la structure économique, de sorte qu'elles se trouvent naturellement imprégnées par son esprit. A la fin, quelque sentiment d'évidence et d'irrécusable fatalité accompagne un régime dans lequel, au lieu de dépenser somptuairenient l'excédent des ressources disponibles, on l'investit aussitôt en vue d'une accumulation de fortune et de puissance, en un mot, dans lequel on le capitalise immédiatement chaque fois qu'on l'a obtenu.
page 427 note 1. Dans les pages qui suivent, le mot capitalisme est pris dans un sens assez large pour qu'il enveloppe aussi le socialisme, qui est bien accumulation collective et nationale, non plus certes individuelle et privée, de richesses, mais enfin et toujours processus d'accumulation indéfinie.
page 427 note 2. Cf. gini, Cobrado : « La teorfa Ewropea del Ahorro y la teoria Americana del No-ahorro », Revista Mexicana de Sociologia, vol. IX, n° i, p. 7–15.Google Scholar
page 428 note 1. A Cuba, la question des dettes et celle de la remise des dettes commandent les changements de gouvernement en cas die crise économique. En Argentine, lors du mouvement militaire qui, en 1942, amena au pouvoir le général Rawson, auquel succéda le lendemain le général Ramirez, on parla beaucoup des dettes des officiers supérieurs de l'armée comme moteur principal de l'action révolutionnaire. A mon avis, l'explication n'est pas à retenir ; mais qu'elle ait été donnée, répandue et largement acceptée, montre assez qu'elle ne choquait nullement le sentiment populaire de la vraisemblance.
page 428 note 2. Cobhado Gini, art, cité.
page 429 note 1. En fait, les pays ibéro-américains connaissent les Jeui d'argent les plua variés : jeux de cartes en plein air des villages du Mexique, dont le principal ressemble à celui du lolo ; combats de coqs aux Antilles et en Colombie, prétextes à paris souvent très .élevés ; petites tables installées sur les marchés de Puerto-Rico, où le public lance des balles dans des cases numérotées et parie pair et impair sur le total obtenu, etc., etc…
page 430 note 1. II conviendrait ici de faire notamment une brève histoire politique de la province de Buenos Aires elt de lia roulette de Mar del Plata, qui fut longtemps entre les mains de politiciens conservateurs et que le gouvernement du Président Peron nationalisa récemment. De même, au Brésil, quand le général Dutra sépara sa destinée politique de celle de Getulio Vargas, il interdit la roulette et ferma le casino de Quitandinha, aux destinées duquel présidait le gendre de l'ancien dictateur.
page 431 note 1. En outre, les domestiques, étant presque exclusivement noirs ou mulâtres, sont les intermédiaires naturels entre les sorciers et les prêtres des cultes africains et ceux qui, tout en croyant à l'efficacité de leurs prestiges, se refusent par respeot humain à entrer en rapport avec eux.
page 433 note 1. Les chiffres qui suivent sont tirés de Les Caisses d'Epargne dans le Monde, ouvrage publié par l'Institut International de l'Épargne, Milan, 1935. Il n'existe pas d'édition plus récente de cet annuaire. Les chiffres qu'il fournit correspondent a l'année 1930 pour le Brésil et à l'année 1934 pour les autres pays. Mais leur, grande stabilité empêche que cette différence de quatre ans puisse entraîner de sensibles erreurs. Des chiffres plus récents (portant Sur les années 1946-1947) m'ont été aimablement communiqués par M. Filippo Ravizza, directeur de cet Institut. Ils sont à l'occasion assez différents de ceux que je cite. Mais, si l'on tient compte des dévaluations successives des monnaies nationales, c'est au contraire la constance des rapports qui frappe.
page 435 note 1. Cf. Tawney, R. H., Religion and the Rise o) Capitalism, New York, 1947 Google Scholar ; — el a propos do cet ouvrage, Gkohgrs Bataille : « Morale puritaine et Capitalisme », Critique, avril 19/18, p. 334-345.
page 436 note 1. G. Bataille : « Le paradoxe du Thibet », Critique, mai 1947, p. 435.