Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Adam Smith, l'auteur de la Richesse des Nations (1776), écrivait au sujet des métaux précieux américains et de la hausse des prix aux XVIe et XVIIe siècles : « La découverte des mines abondantes d'Amérique semble avoir été la seule cause de la diminution de la valeur de l'argent par rapport à celle du blé. Tout le monde l'explique de la même manière et il n'y a jamais eu aucune dispute sur le fait lui-même, soit sur sa cause. » Cinquante ans plus tôt, un autre économiste irlandais, d'origine française, Cantillou, avait émis le même avis : « Tout le monde est d'accord que l'abondance de l'argent ou son augmentation dans le troc enchérit le prix de toute chose. La quantité d'argent qu'on a rapporté d'Amérique en Europe depuis deux siècles, justifie cette vérité.»
page 269 note 1. Richesse des Nations, éd. Cannan, t. Ier , p. 191.
page 269 note 2. Cantillon, Essai sur la nature du commerce en général, éd. Higgings, p. 160.
page 269 note 3. Cf. le numéro d'oct.-déc. 1955, p. 513-516.
page 271 note 1. Pour un historique de l'évolution de la théorie quantitative de la monnaie, cf. E. JAMES, Histoire de la pensée économique au XXe siècle, p. 212-216.
page 271 note 2. Cf. Bodin, Réponses…, éd. 1572, réédité par Yves Le Branchu, t.I, p. 94 notamment.
page 272 note 1. Cf. Simiand, F., Recherches anciennes et modernes sur les mouvements généraux des Pria; du XVIe au XIXe siècle, p. 493.Google Scholar
page 272 note 2. Montesquieu lui-même s'en est aperçu lorsqu'il écrit : « Si depuis la découverte des Indes, l'or et l'argent ont augmenté en Europe à raison d'un à vingt, le prix des denrées et marchandises aurait dû monter à raison d'un à vingt. Mais si d'un côté le nombre des marchandises a augmenté comme un à deux, il faudra que le prix de ces marchandises ait haussé d'un côté en raison d'un à vingj; et qu'il ait baissé à raison d'un à deux et qu'il ne soit en conséquent qu'en raison d'un a dix » (L'esprit des Lois, Livre 22, ch. 8).
page 272 note 3. Cf. Harsin, Les doctrines monétaires et financières en France aux XVIe et XVIIe siècles.
page 273 note 1. De Castro, J., Géopolitique de la faim, Paris, 1952.Google Scholar
page 273 note 2. Cf. notre ouvrage, Structure économique et théorie monétaire, Paris, A. Colin, 1956. — La thèse défendue dans cet ouvrage a trouvé une confirmation dans les observations de certaines personnes compétentes de ces régions. Voici ce que nous écrivait le 18 août 1956, M. Vu-Quoc-Thuc, gouverneur de là Banque du Viet-Nam : « Ayant l'occasion moimême d'étudier le comportement monétaire du Viet-Nam, je suis heureux de vous dire que mes conclusions rejoignent tout à fait les vôtres. Au Viet-Nam, par exemple, il suffit que la Banque centrale injecte un peu plus de monnaie dans la circulation pour que le marché s'en ressente à bref délai. Par contre, la politique déflationniste que j'adopte actuellement produit des effets incontestables sur les prix. Tout cela confirme donc votre thèse et je partage entièrement votre opinion quand vous comparez la structure des pays sous-développés à celle de l'Europe du XVIIIe siècle… ».
page 273 note 3. Rappelons qu'une hausse des prix indique une diminution de la valeur de la monnaie, l'offre monétaire dépassant la demande monétaire. Le phénomène est inverse en cas de baisse des prix.
page 273 note 4. Dans la formule classique de Fisher : MV + M1V1 = PT, V (vitesse de circulation et T (transactions) sont supposés constantes pour que joue la théorie quantitative.
page 273 note 5. C'est nous qui soulignons.