Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Au moment où les historiens constatent la progressive érosion des connaissances en histoire des religions, et où ils cherchent comment poursuivre la transmission des moyens de comprendre non seulement l'art médiéval et moderne, mais les civilisations chrétiennes qui les ont nourris, on peut s'interroger sur la disparition des chapitres ordinairement consacrés à la progression du christianisme naissant dans l'Empire romain et à la persécution menée par l'État. J'examine ici sous cet angle deux ouvrages récents, et l'un plus particulièrement, dans le contexte français des études sur l'Empire romain.
1. Ainsi que le rappelait André Mandouze dans le Monde, du 14 avril 1977, Marrou a disparu le 11 avril 1977. J'associe ici à sa mémoire Charles Piétri, disparu le 5 août 1991, son successeur à la chaire d'histoire du christianisme de l'Université de Paris IV.
2. Sur ce point je renvoie à mon article « La transmission décalée : nouveaux objets ou nouveaux concepts? », Annales ESC, 1989, n° 1, pp. 161-171.
3. Plus récemment, Fau, Guy, La fable de Jésus-Christ, Éditions de l'Union rationaliste, 1963 Google Scholar. L'idée plaît à certains.
4. Correspondance de Loisy et de Cumont, Paris, Bibliothèque nationale, Nacq. fr. 15644, Papiers Loisy XI, correspondance Couchoud-Loisy, depuis le 14 déc. 1920 (ff° 18-20), jusqu'en juillet 1930, puis le 4 juin 1938 une lettre de rupture de Couchoud après un compte rendu de son livre par Loisy, et relation de l'affaire à Cumont par Loisy, f° 328, 24 oct. 1938.
5. Pour une introduction, Bultmann, Rudolf, Le christianisme primitif dans le cadre des religions antiques, Paris, Payot, « Petite Bibliothèque Payot », 1969 Google Scholar. Voir André MAleT, Bultmann, Paris, Seghers, 1968.
6. Patlagean, Evelyne, Recherches sur les pauvres et la pauvreté dans l'Empire romain d'Orient, IVe-VIIe siècle, La Haye, Mouton, 1977 Google Scholar. lePelley, Claude, Les cités de l'Afrique romaine au Bas-Empire, 2 vols, Paris, 1979.Google Scholar
7. MacMullen, R., Le déclin de Rome et la corruption du pouvoir, Paris, Les Belles Lettres, 1991 Google Scholar (éd. am. New Haven-Londres, Yale University Press, 1988).
8. Hadas-Lebel, Mireille, « Le paganisme à travers les sources rabbiniques des ne et rae siècles. Contribution à l'étude du syncrétisme dans l'Empire romain », ANR W, II, Principat 19, 2, Berlin-New York, 1979, pp. 397–485 Google Scholar, et Françoise Thélamon a étudié ce que Rufin disait et savait du paganisme au ive siècle de l'ère chrétienne, Païens et chrétiens au IVesiècle: l'apport de l'Histoire ecclésiastique de Rufin d'Aquilée, Paris, 1981.
9. P. Vidal-Naquet, «Flavius Arrien entre deux mondes», dans Arrien, , Histoire d'Alexandre, trad. par P. Savinel, Paris, Éditions de Minuit, 1984, p. 388.Google Scholar
10. Je ne saurais dire combien j'ai appris grâce au livre de Austin, Michel et Vidalnaquet, Pierre, Économies et sociétés en Grèce ancienne, Paris, A. Colin, « coll. U2 », 1972 Google Scholar, par lequel j'ai connu l'oeuvre de K. Polanyi et un article de Sally Humphreys, introduction à ce qu'un historien de l'Antiquité peut en tirer (voir Austin et Vidal-Naquet, pp. 17-18 pour les références).
11. Ce sont les auteurs qui parlent, p. 8.
12. Chrétiens : ajouter les pp. 212, 507, 567.
13. M. le Glay a contribué à un manuel paru depuis, dans lequel la part faite au christianisme et aux religions de l'Empire en général, est beaucoup plus équitable, Glay, M. le, Voisin, J.-L., Bohec, Y. le, Histoire romaine, Paris, PUF, 1991 Google Scholar. Le christianisme y est presque clandestin (un seul sous-titre) : l'index donne 17 renvois pour « chrétiens » et deux pour « persécution ». Mais la bibliographie d'un peu plus d'une page (obligation de la collection) est trop mince pour permettre le travail.
14. Il est vrai que les ouvrages de cette collection en sont le plus souvent dépourvus, mais Claire Préaux avait donné tout de même une introduction et un bilan terminal de ses deux volumes sur le monde hellénistique. Claude Nicolet pour Rome et la conquête du monde méditerranéen s'est contenté de deux pages d'avertissement.
15. Mousikos aner. Étude sur les scènes de la vie intellectuelle figurant sur les monuments funéraires romains, Grenoble, 1938 (réimpr. anast. Rome, 1964).
16. «Près d'une vingtaine d'auteurs chrétiens jusqu'au milieu du mc siècle, ce qui correspond au livre de Jacques et Scheid, sont publiés en texte et traduction française dans la collection des « Sources chrétiennes », Paris, Éditions du Cerf, d'autres encore chez Loeb avec trad. angl. et rassemblés, toujours en trad. angl. dans la Collection d'Edimbourg, The Ante-Nicene Christian Library, 25 vols, ou Ancient Christian Writers, J. Quasten et J. C. Plumpe éds, Westminster, Maryland et Londres, 1946 et ss ; trad. allemande, Bibliothek der Kirchenvàter, 61 vols, Kempten, 1869-1888, et 1932-1939.
17. Pourtant l'ouvrage de Garnsey sur les privilèges judiciaires est présent sous le n° 813, ainsi que le livre de Sherwin-White, , Roman Society and Roman Law in the New Testament, Oxford, 1963 Google Scholar (au n° 505), où la question de l'appel de Paul est traitée. Les auteurs n'ont pu consulter Mélèze-Modrzejewski, J., «Les tourments de Paul de Tarse», dans le Symposion 1988, Akten der Gesellschaft fur griechische und hellenistische Rechtsgeschichte begrundet von Hans Julius Wolff, Bôhlau Verlag, Cologne-Vienne, 1990, pp. 319–336 Google Scholar, sur ce point.
18. Le travail était tout préparé par l'introduction de H.-I. Marrou et les notes de son édition commune avec Marguerite Harl, puis Claude Mondésert et Chantai Matray dans la collection des « Sources chrétiennes », vols 70 et 158.
19. Voir pourtant Lanata, Giuliana, Processi contro cristiani negli Atti dei martiri, 1973, seconde édition, Turin, 1989 Google Scholar ; pour les textes, Atti e passioni dei martiri, sous la direction de A. A. R. Bastiaensen, et alii, Arnaldo Mondadori editore, 1987, dans une collection intitulée « Scrittori greci e latini » (il existe un recueil des Acts of the Christian Martyrs en anglais, donné par H. Musurillo, Oxford, 1972).
20. On se demande comment treize chapitres de Daniélou, J. dans la Nouvelle histoire de l'Église, I, des origines à Grégoire le Grand, Paris, Seuil, 1963 Google Scholar, due à la collaboration de Daniélou et de Marrou, et constamment rééditée, actuellement en deux volumes de la collection « Points » aux éditions du Seuil, ont pu passer par maille.
21. Dans un livre précédent, l'évocation du christianisme était aussi brève, Scheid, J., Religion et piété à Rome, Paris, La Découverte, 1985 Google Scholar (précédemment publié en italien, La religione a Roma, Laterza, 1983) : en note 2, p. 131 de l'édition française (p. 158 éd. it.) on trouve la référence au petit livre de Moreau, reprise dans Y Intégration de l Empire, et à un article de F. Millar sur le culte impérial et les persécutions ; puis la référence à un article de Nock, de 1952 (et non de 1940, date de l'édition d'un document syrien de Doura commenté par Nock), repris dans les Essays de 1972, sur l'armée romaine et l'année religieuse, et qui ne traite pas de la persécution si l'on excepte deux pages sur la présence de chrétiens dans l'armée de Dioclétien.
22. Treize titres dans les récapitulatifs 1979-1986, et dix titres pour 1987-1990, de la Bibliographie du Centre de Documentation des Droits antiques (Université de Paris II), sous l'entrée « persécution ».
23. Voir par exemple R. Turcan, «Le culte impérial au me siècle», Anrw, II, 16, 2, Religion, 1978, pp. 996-1084, et dans le même volume, J.-C. Richard, «Recherches sur certains aspects du culte impérial : les funérailles des empereurs romains aux deux premiers siècles ».
24. Du bas de la p. 126 au haut de la p. 128.
25. Le judaïsme est ainsi considéré comme une religion « privée », et non, même en Palestine avant la destruction du temple, un culte de «cité pérégrine” (sous-titre, p. 125 : Les cités pérégrines).
26. Voir en dernier lieu Turcan, R., Les cultes orientaux dans le monde romain, Paris, 1989 (cité sous le n° 509), pp. 50–51.Google Scholar
27. Smallwood, E., The Jews under roman rulefrom Pompey to Diocletian. A study in political relations, Leyde, 1981 Google Scholar, absent de la bibliographie, p. 241 : « But even if the arrests were justified, the viciousness of the punishments inflicted was not ». Voir encore Pierre Vidal-Naquet, « Du bon usage de la trahison », en introduction à la traduction de Josèphe, Flavius, La guerre des Juifs, par P. Savinel, Paris, Éditions de Minuit, 1977, p. 63.Google Scholar
28. Je cite Pierre Vidal-Naquet, « Du bon usage de la trahison », loc. cit., p. 63.
29. E. Smallwood, loc. cit., pp. 174-176. Depuis le livre de F. Jacques et J. Scheid, a été publié celui de Hadas-Lebel, Mireille, Jérusalem contre Rome, Paris, Cerf, 1990 Google Scholar, qui donne un tableau passionnant du point de vue d'un peuple dominé par les Romains, tel que le transmettent les sources juives. En particulier un paragraphe sur ce qui fut très évidemment ressenti comme des provocations romaines, pp. 66-68. Un exemple, dans les termes exacts de Josèphe : le procurateur romain poste une cohorte pour surveiller les Juifs venus à Jérusalem pour la fête des Azymes, « Un des soldats retroussa sa tenue puis, s'étant penché dans une posture indécente, fit voir son derrière aux Juifs, et émit un bruit en rapport avec sa position ». S'ensuit une émeute, lancer de pierres sur les Romains (Flavius Josèphe, La guerre des Juifs, 223-227, trad. P. Savinel, p. 250). Plus loin, un soldat déchire et jette au feu une Tora, 229-230, p. 251 : « Les Juifs en furent bouleversés comme si toute leur contrée avait été la proie des flammes ».
30. Pour les couples mixtes, on connaît surtout pour le ine siècle des exemples affreux qui se terminent par l'accusation d'un conjoint par l'autre et le martyre. Pour le rve siècle, après la conversion de l'empereur au christianisme, on a des exemples de conjoint convertissant l'autre. Flamines chrétiens, donc prêtres païens : le concile d'Elvire, tenu en Espagne au début du rvc avant la conversion de Constantin, les accepte à la communion à condition de n'avoir fait que des offrandes non sanglantes : seuls les sacrifices d'animaux les écartent définitivement ( Vives, José éd., Concilios visigoticos e hispano-romanos, Barcelone-Madrid, 1963 Google Scholar, can. 2 et 3, p. 2).
31. On peut se reporter sur ces points à l'article de Kereztes, n° 501. Je remarque que la première phrase de cet important « état de la question » est la suivante : « The history of the persécutions, properly speaking, started in the Roman Empire with Nero ». Pas de remise en cause du fait lui-même. Dèce est absent de l'index de Jacques Scheid. La documentation est riche : des papyrus certificats de sacrifices délivrés par les autorités locales : le pouvoir tenait vraiment à un sacrifice général ; les oeuvres de Cyprien, traités et correspondance (le tout dans la collection des Universités de France dite « Budé »), sont parfaitement contemporaines.
32. Trad. Rémondon, R., La crise de l'Empire romain, Paris, PUF, « Nouvelle Clio », 1964, p. 95 Google Scholar, papyrus Giessen 40. Sur ce document, voir les observations de F. Jacques, p. 282.
33. Sur cette disparité, Sainte-Croix, G. E. M. de, «Aspects of the “ Great ” persécution», dans Harvard Theological Review, 47, 1954, pp. 75–113.CrossRefGoogle Scholar
34. Dans les Lettres de Pline le Jeune, lettre de Trajan à Pline, 97 (98), éd. et trad. M. Durry, Paris, CUF, 1947, pp. 73-75, la lettre de Pline et la réponse du prince dit « le Meilleur ».
35. On a pris l'habitude de considérer seulement l'aspect positif de la mesure, par exemple R. Lane Fox, op. cit., éd. en Penguin Books, 1988, p. 425 (évidemment, en période de persécution plus violente, Tertullien rappelait la mansuétude de Trajan), mais je ne vois pas comment écarter l'accord sur la condamnation.
36. On trouvera dans le volume Les martyrs de Lyon. 177 (Lyon, 20-23 sept. 1977), Colloques internationaux du CNRS n° 575, Paris, 1978, un article de Fergus Millar, «Culture grecque et culture latine dans le Haut-Empire: la loi et la foi», pp. 187-193, donnant un brillant aperçu de l'acculturation des Occidentaux, s'hellénisant par le christianisme tandis que les Orientaux de l'Empire apprenaient la culture latine par le droit romain.
37. Voir Boulluec, Alain le, La notion d'hérésie dans la littérature grecque IIe-IIIe siècles, t. I, De Justin à Irénée, Paris, Études augustiniennes, 1985.Google Scholar
38. Voir Turcan, R., Sénèque et les religions orientales, Bruxelles, collection Latomus, 1967.Google Scholar
39. J. Rudhardt, art. cit.
40. Cramer, Frederick H., « Bookburning and Censorship in Ancient Rome. A chapter from the history of freedom of speech », Journal of the History of the Ideas, 6, 1945, pp. 157–196 Google Scholar. Et Momigliano, Arnaldo, « La libertà di parola nel mondo antico », Sesto Contributo alla Storia degli studi classici e del mondo antico, « Storia e letteratura », vols 149-150, Rome, 1980, pp. 403–436 Google Scholar. Et G. W. Clarke, «The burning of books and Catullus 36», Latomus, 1968, pp. 575-580.
41. Ces discussions sont bien évoquées par J. Scheid dans son bref Religion et piété à Rome, loc. cit., qui renvoie pp. 105 et 107 (éd. it. pp. 121 et 124) au livre fondamental de Pépin, J., Mythe et allégorie. Les origines grecques et les contestations judéo-chrétiennes, Paris, Seuil, 2e éd. 1976 Google Scholar, nouvelle éd. revue et augm., Brepols, 1981, qu'il citait dans l'éd. de 1958 (il fallait donner les pp. 280-290 de Pépin, et non les pp. 13-32 qui tombent dans la bibliographie du volume).
42. Peter Garnsey, «Religious toleration in classical Antiquity” dans Sheils, E. éd., Persécution and toleration, Studies in Church history, 21, 1984 Google Scholar. Même conclusion déjà dans Jean Rudhardt, « La définition du délit d'impiété d'après la législation attique », Muséum helveticum, 1960, pp. 87-105, particulièrement pp. 92-93.
43. Voir Pintacuda, Fiorella de Michelis, « Pour une histoire de l'idée de tolérance du xve au XVIIe siècle», Revue d'Histoire et de Philosophie religieuse, 65, 2, pp. 131–151.Google Scholar
44. Tertullien, Apologétique, 24, 6, éd. et trad. J.-P. Waltzing, et A. SÉVeryns, CUF, 1971, p. 60.
45. Lactance, , Institutions divines, V, 19, éd. et trad. P. Monat, SC 204, Paris, Éditions du Cerf, 1986.Google Scholar
46. Thémistius, Oratio 18, trad. Bardy, G. , L'Église et lesderniers Romains, Paris, 1948, p. 72.Google Scholar
47. Voir Chuvin, Pierre, Chronique des derniers païens, Paris, Belles Lettres-Fayard, 1990 Google Scholar, ch. V-VII.
48. Harl, K. W., « Sacrifice and pagan belief in fifth and sixth-century byzantium », Past and Présent, 128, août 1990, pp. 7–27 CrossRefGoogle Scholar, où l'auteur insiste sur la « pratique » païenne.
49. L'ouvrage d'un spécialiste de la religion antique, Bouché-Leclercq, A., L'intolérance religieuse et la politique, Paris, 1911 Google Scholar, présente la thèse curieuse que «les empereurs ont voulu cantonner le judaïsme dans les limites de la race. Ils ne veulent pas laisser, par l'intermédiaire des chrétiens, les coutumes juives envahir la société des gentils », pp. X-XI.
50. Jean Rudhardt, art. cit.
51. Interdiction dans Actes, 15, 29, dont on ne sait l'effet exact. Mention dans la lettre des chrétiens de Vienne et Lyon sur la persécution de 177, ap. Eusèbe, Histoire ecclésiastique, V, 1, 26, éd. et trad. G. Bardy, Paris, Éditions du Cerf, 1955, «Sources chrétiennes», 41, pp. 12-13. Concile d'Elvire, canon 40. Sur les viandes sacrificielles dans l'Empire, Macmullen, R., Le paganisme dans l'Empire romain, Paris, PUF, 1987, pp. 74–76 Google Scholar, et notes abondantes.
52. Un papyrus bien connu, d'ailleurs cité par R. L. Fox, op. cit., p. 455.
53. R. Syme, «Toleration and bigotry », dans Transformations et conflits au IVes. apr. J.-C. Colloque organisé par la fédération internationale des Études classiques, Bordeaux, 7-12 sept. 1970, Antiquitas, Reihe 1, Abhandlungen zur alten Geschichte, sous la direction de Andréas Alföldi und Johannes Straub, Band 29, Bonn, 1978, pp. 225-236, ne croit pas à la sincérité de Julien, pensant seulement à une manoeuvre pour un rapprochement anti-chrétien, p. 228. J'ai davantage confiance en Julien.
54. Hume, D., L'histoire naturelle de la religion, trad. M. Malherbe, avec trois autres essais, Paris, Vrin, 1971, p. 72 Google Scholar : « l'esprit de tolérance des idolâtres, à toute époque, se révèle de façon évidente à celui qui a la moindre familiarité avec les écrits des historiens et des voyageurs », et p. 73 : « L'intolérance de presque toutes les religions qui ont professé un Dieu unique est aussi remarquable que le principe polythéiste contraire ». Mais déjà dans Religion et piété, p. 131, la situation normale de Rome est la tolérance. Hume n'est évoqué dans aucun des deux volumes : c'est une assertion qui va de soi.