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Juifs de Livourne, Italiens de Lisbonne, hindous de Goa: Réseaux marchands et échanges interculturels à l’époque moderne
Published online by Cambridge University Press: 04 May 2017
Résumé
Cette étude entend mettre en oeuvre les outils de l’analyse réticulaire dans l’étude des échanges interculturels à l’époque moderne. Dans ce but, elle s’inspire (du point de vue analytique plutôt que mathématique) de la network analysis britannique et des travaux de Fredrik Barth. Face aux débats récents polarisés autour des diasporas négociantes et des réseaux marchands, le recours à l’analyse de réseau présente trois avantages : il oblige l’historien à analyser les relations entre les groupes – et non les relations internes aux groupes – et permet ainsi de surmonter un obstacle commun aux approches anthropologique et économique. Il réduit le fossé qui sépare les études anthropologiques (centrées sur l’organisation interne des diasporas négociantes et le rôle des normes culturelles) et la théorie du choix rationnel qui voit les réseaux marchands comme le produit des intérêts individuels. Enfin, parce qu’il s’agit d’une approche micro-analytique, l’analyse réticulaire permet aux historiens d’examiner la formation de réseaux informels spécifiques qui se déploient au croisement des aires géographique, politique et culturelle communément définies. La validité de ce type d’approche, basée sur leur correspondance d’affaires, est testée à partir d’une étude de cas portant sur la filière indo-portugaise du commerce du corail méditerranéen et des diamants indiens, associant Juifs de Livourne, d’Amsterdam et de Londres, marchands italiens de Lisbonne et une caste hindoue de Goa, réseau informel actif au moins jusqu’aux années 1730.
Summary
This essay attempts to delineate a network approach to the study of cross-cultural trade in the Early Modern period. To do so, the author borrows from the British tradition of network analysis – understood in analytical rather than mathematical terms – and the works of Fredrik Barth. In the context of current debates on “trading diasporas” and “merchant networks”, a network approach has three invaluable advantages. It allows historians to analyze inter-group (rather than intragroup) relations, and thus overcome a limitation common to both anthropological and economic approaches. Moreover, it narrows the gap that divides anthropological studies (focused on the internal organization of trading diasporas and the role of cultural norms) and a rational theory understanding of merchant coalitions as the product of self-interested individual actions. Finally, because it is micro-analytical, a network approach allows historians to examine the workings of specific informal networks that traversed commonly defined geographical, political and cultural areas, and thus complicates our understanding of supposedly linear macro-phenomena. The operational validity of such an approach, based on business correspondence, is tested using a case study concerning the Indo-Portuguese (rather than the Anglo-Dutch) branch of Mediterranean coral and Indian diamond exchanges. Jews of Leghorn, Amsterdam and London were connected with the Italian merchants of Lisbon and a Hindu caste of Goa. This informal network remained vital until at least the 1730s.
- Type
- Réseaux marchands
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2003
References
Je tiens à remercier Philip Benedict, Maria Fusaro, Giovanni Levi, Anthony Molho et tous les participants au symposium sur les « Commercial Networks in the Early Modern World »(Florence, 30-31 octobre 2001) pour les remarques qu’ils ont formulées sur ce texte.
1 Malynes, Gerard De, Consuetudo: vel, Lex Mercatoria, Londres, Adam Islip, 1622 Google Scholar (réimprimé à Amsterdam-Norwood, Theatrum Orbis Terrarum/Walter J. Johnson, 1979), p. 6.
2 On trouve des exemples classiques dans Steensgaard, Niels, The Asian Trade Revolution of the Seventeenth Century: The East India Companies and the Decline of the Caravan Trade, Chicago, University of Chicago Press, 1974 Google Scholar, et Chaudhuri, Kirti N., The Trading World of Asia and the English East India Company, 1660-1760, Cambridge, Cambridge University Press, 1978 CrossRefGoogle Scholar. Des interprétations plus récentes dans Carlos, Ann M. et Nicholas, Stephen, « “Giants of an Earlier Capitalism”: The Chartered Trading Companies as Modern Multinationals », Business History Review, 62–3, 1988, pp. 398–419 CrossRefGoogle Scholar, et ID., « Agency Problems in Early Chartered Companies: The Case of the Hudson’s Bay Company », Journal of Economic History, 50-4, 1990, pp. 853-875. L’approche néoinstitutionnaliste du commerce à longue distance est résumée dans North, Douglass C., « Institutions », Journal of Economic Perspectives, 5–1, 1991, pp. 97–112 CrossRefGoogle Scholar.
3 Sur le rôle de la réputation comme stimulant économique, voir Klein, Daniel B. (éd.), Reputation: Studies in the Voluntary Elicitation of Good Conduct, Ann Arbor, University of Michigan Press, 1997 CrossRefGoogle Scholar. Sur les institutions hors marché qui permettent à l’échange économique d’être auto-exécutoire, voir Greif, Avner, « Théorie des jeux et analyse historique des institutions. Les institutions économiques du Moyen Âge », Annales HSS, 53–3, 1998, pp. 597–633 CrossRefGoogle Scholar; ID., « Historical and Comparative Institutional Analysis », American Economic Review, 88-2, 1998, pp. 80-84; ID., « The Fundamental Problem of Exchange: A Research Agenda in Historical Institutional Analysis », European Review of Economic History, 4, 2000, pp. 251-284.
4 Je privilégie l’expression « approche réticulaire »plutôt que « analyse de réseaux», m’inspirant cependant de celle-ci, tout en laissant de côté sa dimension mathématique. J’entends donc le terme de « réseau »au sens analytique : examiner les relations entre des individus et des groupes, en faisant mienne cette définition minimale : un réseau est « un rassemblement d’acteurs qui entretiennent des relations suivies et durables entre eux et qui, dans le même temps, ne peuvent se référer, au sein de la structure qu’ils composent, à une autorité légitime pour arbitrer et résoudre les conflits qui peuvent survenir au cours de leurs échanges »( Podolny, Joel M. et Page, Karen L., « Network Forms of Organization », Annual Review of Sociology, 24, 1998, pp. 57–76, ici p. 59)CrossRefGoogle Scholar.
5 Le risque est manifeste, par exemple chez les promoteurs de la World History; voir Bentley, Jerry H., Old World Encounters: Cross-Cultural Contacts and Exchanges in Pre-Modern Times, New York, Oxford University Press, 1993 Google Scholar.
6 Dans une approche réticulaire, la rationalité individuelle est considérée comme limitée par la rareté et le caractère incertain des informations, les possibilités offertes par le réseau lui-même et la structure plus vaste dans laquelle il fonctionne.
7 Cette étude peut aussi être lue comme une contribution à l’appel lancé dans « Une histoire à l’échelle globale », Annales HSS, 56-1, 200l, pour dépasser l’opposition entre World History et micro-histoire. Elle s’inspire de certaines contributions de la microstoria qui visent à rendre compte des contextes multiples dans lesquels évolue un même individu : voir Levi, Giovanni, « On Microhistory », in Burke, P. (éd.), New Perspectives on Historical Writing, University Park, Pennsylvania State University Press, 1991, pp. 93–113 Google Scholar, et Revel, Jacques, « Micro-analyse et construction du social », in ID. (éd.), Jeux d’échelles.La micro-analyse à l’expérience, Paris, Gallimard/Le Seuil, « Hautes études », 1996, pp. 15–36 Google Scholar.
8 Les expressions « diaspora d’affaires »et « réseau marchand »sont parfois employées de façon indifférenciée : « L’expression diaspora d’affaires est utilisée pour décrire des réseaux de marchands qui transportent, achètent et vendent leurs produits sur de longues distances »( Cohen, Robin, Global Diasporas: An Introduction, Seattle, University of Washington Press, 1997, p. XII)CrossRefGoogle Scholar.
9 Voir Mauro, FréDéric, « Merchant Communities, 1350-1750 », in Tracy, J. (éd.), The Rise of Merchant Empires: Long-Distance Trade in the Early Modern World, 1350-1750, Cambridge, Cambridge University Press, 1990, pp. 255–286 CrossRefGoogle Scholar.
10 Cohen, Abner, « Cultural Strategies in the Organization of Trading Diasporas », in Meillassoux, C. (éd.), The Development of Indigenous Trade and Markets in West Africa, Oxford, Oxford University Press, 1971, pp. 266–281, ici p. 267, n. 1Google Scholar.
11 Curtin, Philip D., Cross-Cultural Trade in World History, Cambridge, Cambridge University Press, 1984 CrossRefGoogle Scholar. Il emprunte également à Karl Polanyi la notion de embeddedness et le rôle des cités portuaires dans les marchés de l’époque moderne. Voir Polanyi, Karl, The Great Transformation: The Political and Economic Origins of our Time, Boston, Beacon Hill Press, 1944 Google Scholar; Arensberg, Conrad M. et Pearson, Harry W. (éds), Trade and Market in the Early Empires: Economies in History and Theory, Glencoe, Free Press, 1957 Google Scholar. Dans une certaine mesure, il participe également du débat récurrent sur le rôle des minorités dans le développement du capitalisme occidental (voir Sombart, Werner, Les Juifs et la vie économique, Paris, Payot, [1911] 1926 Google Scholar, et Simmel, Georg, « The Stranger », in The Sociology of Georg Simmel, éd. par Wolff, K. H., Glencoe, Free Press, 1950, pp. 402–408)Google Scholar.
12 P. D. Curtin, Cross-Cultural Trade…, op.cit., p. 3, examine à la fois les réseaux informels qui étaient « liés par un peu plus que les solidarités générées par l’appartenance à une même culture »et les communautés formées par les employés des grandes compagnies européennes qui recevaient un monopole sur les opérations commerciales, militaires et administratives qu’elles conduisaient. L’essentiel de son analyse ne concerne toutefois que la première forme de diaspora.+
13 Ibid., p. 3.
14 Voir, par exemple, Landa, Janet Tai, Trust, Ethnicity, and Identity.Beyond the New Institutional Economics of Ethnic Trading Networks, Contract Law, and Gift Exchange, Ann Arbor, University of Michigan Press, 1994 Google Scholar, particulièrement pp. 101-114.
15 Chaudhuri, Kirti N., Trade and Civilization in the Indian Ocean: An Economic History from the Rise of Islam to 1750, Cambridge, Cambridge University Press, 1985, pp. 224–226 CrossRefGoogle Scholar.
16 A. Greif, « Théorie des jeux… », art. cit., p. 597. Sur l’influence des règles informelles sur les mécanismes du marché, voir aussi Nee, Victor, « Norms and Networks in Economic and Organizational Performance », American Economic Review, 88–2, 1998, pp. 85–89 Google Scholar, et Casella, Alessandra et Rauch, James E. (éds), Networks and Markets, New York, Russell Sage, 2001 Google Scholar.
17 Goiten, S.D., A Mediterranean Society: The Jewish Communities of the Arab World as Portrayed in the Documents of the Cairo Geniza, Berkeley, University of California Press, 1967–1993, 6 volsGoogle Scholar; ID., « Formal Friendship in the Medieval Near East », Proceedings of the American Philosophical Society, 115-6, 1971, pp. 484-489; Udovitch, Avrom L., « Formalism and Informalism in the Social and Economic Institutions of the Medieval Islamic World », in Banani, A. et Vryonis, S. Jr. (éds), Individualism and Conformity in Classical Islam, Wiesbaden, Otto Harrassowitz, 1977, pp. 61–81 Google Scholar.
18 Greif, Avner, « Reputation and Coalition in Medieval Trade: Evidence on the Maghribi Traders », Journal of Economic History, 49–4, 1989, pp. 857–882 CrossRefGoogle Scholar; ID., « Contract Enforceability and Economic Institutions in Early Trade: The Maghribi Traders’ Coalition », American Economic Review, 83-3, 1992, pp. 525-548. Dans la définition de A. Greif, les institutions sont « des contraintes non déterminées techniquement qui influencent les interactions sociales et assurent la régularité des comportements »; ID., « Historical and Comparative… », art. cit., p. 80.
19 Voir, par exemple, Goiten, S. D., « Letters and Documents on the India Trade in Medieval Times », in ID., Studies in Islamic History and Institutions, Leyde, E. J. Brill, 1966, pp. 329–350, ici p. 350Google Scholar.
20 Dans le modèle de A. Greif, les sociétés « communautaires»du passé peuvent être comparées aux actuels pays en voie de développement, tandis que les sociétés « individualistes »ont leur origine dans le monde médiéval latin et ont donné naissance à la civilisation occidentale. Un tel modèle est idéologiquement marqué, car il ignore l’importance des relations personnelles et les discriminations existantes au sein du système juridique des sociétés occidentales contemporaines. Greif, Avner, « Cultural Beliefs and the Organization of Society: A Historical and Theoretical Reflection on Collectivist and Individualist Societies », Journal of Political Economy, 102–5, 1994, pp. 912–950 CrossRefGoogle Scholar; ID., « Impersonal Exchange and the Origins of Markets: From the Community Responsibility System to Individual Legal Responsibility in Pre-Modern Europe », in Aoki, M. et Hayami, Y. (éds), Communities and Markets in Economic Development, Oxford, Oxford University Press, 2001, pp. 3–41 CrossRefGoogle Scholar.
21 Voir Subrahmanyam, Sanjay (éd.), Merchant Networks in the Early Modern Worls, Brookfiels, Variorum, 1996 Google Scholar. Sur l’Asie continentale et maritime : Lombard, Denys et Aubin, Jean (éds), Marchands et hommes d’affaires asiatiques dans l’océan Indien et la mer de Chine, XIII e-XXe siècles, Paris, éditions de l’EHESS, 1988 Google Scholar; Dale, Stephen Frederic, Indian Merchants and Eurasian Trade, 1600-1750, Cambridge, Cambridge University Press, 1994 CrossRefGoogle Scholar; Mccabe, Ina Baghdiantz, The Shah's Silk for Europe's Silver: The Eurasian Trade of the Julfa Armenians in Safavid Iran and India (1530-1750), Atlanta, Scholars Press, 1999 Google Scholar; Markovits, Claude, The Global World of Indian Merchants, 1750-1947: Traders of Sind from Bukhara to Panama, Cambridge, Cambridge University Press, 2000 CrossRefGoogle Scholar; Levi, Scott C., The Indian Diaspora in Central Asia and its Trade, 1550-1900, Leyde-Boston-Cologne, Brill, 2001 Google Scholar.
22 Voir Mitchell, J. Clyde (éd.), Social Networks in Urban Situations: Analyses of Personal Relationships in Central African Towns, Manchester, Manchester University Press, 1969 Google Scholar; Boissevain, Jeremy et Mitchell, J. Clyde (éds), Network Analysis: Studies in Human Interaction, La Haye-Paris, Mouton & Co., 1973 CrossRefGoogle Scholar; Boissevain, Jeremy, Friends of Friends: Networks, Manipulators and Coalitions, Oxford, Basil Blackwell, 1974 Google Scholar; Mitchell, J. Clyde, « Social Networks », Annual Review of Anthropoplogy, 3, 1974, pp. 279–299 CrossRefGoogle Scholar.
23 Un aperçu sur l’approche réticulaire est donné par Dahl, Gunnar, Trade, Trust, and Networks: Commercial Culture in Late Medieval Europe, Lund, Nordic Academic Press, 1998 Google Scholar. Pour un usage plus systématique de la Network analysis dans l’étude du rôle des liens personnels et des clientèles politiques dans l’organisation des marchés, de la contrebande et des affaires, voir Moutoukias, Zacarías, « Réseaux personnels et autorité coloniale : les négociants de Buenos Aires au XVIIIe siècle », Annales ESC, 47-4/5, 1992, pp. 889–915 Google Scholar; ID., « Negocios y redes socials: modelo interpretativo a partir de un caso rioplatense », Caravelle, 67, 1997, pp. 37-55.
24 Sur l’utilisation de la Network analysis comme outil pour sortir de l’opposition stérile entre relations communautaires et relations contractuelles, voir Wellman, Barry et Wetherell, Charles, « Social Network Analysis of Historical Communities: Some Questions from the Past for the Present », The History of the Family, 1–1, 1996, pp. 97–121 CrossRefGoogle Scholar.
25 Barth, Fredrik, « Ecological Relationship of Ethnic Groups in Swat, North Pakistan », American Anthropologist, 58–6, 1956, pp. 1079–1089 CrossRefGoogle Scholar; ID. (éd.), Ethnic Groups and Boundaries: The Social Organization of Cultural Différences, Bergen-Oslo-Londres, Universitets Forlagets/George Allen & Unwin, 1969; ID., Cosmologies in the Making: A Generative Approach to Cultural Variation in Inner New Guinea, Cambridge, Cambridge University Press, 1997.
26 Sur les diamants importés des Indes portugaises au XVIe siècle, voir NUNO VASSALLO E SILVA, « The Portuguese Gem Trade in the Sixteenth Century », Jewellery Studies, 6, 1993, pp. 19-28. A` cette date, les Portugais achetaient de grandes quantités de corail à des Génois, les Lomellini, seigneurs de Tabarka (Tunisie); JOSé GENTIL DA SILVA, « L’appel aux capitaux étrangers et le processus de la formation du capital marchand au Portugal du XIVe au XVIIe siècle », in Mollat, M. et Adam, P. (éds), Les aspects internationaux de la découverte océanique aux XVe et XVIe siècles, Paris, SEVPEN, 1966, pp. 341–363, ici p. 357Google Scholar. Comme les pierres précieuses étaient faciles à passer en contrebande, aucune statistique officielle n’est fiable. Cependant, on a pu calculer que, entre 1580 et 1640, les diamants et les pierres précieuses en général (pedrarias) représentaient en moyenne 14% de la valeur des navires de la carreira da í ndia de retour vers l’Europe : Boyajian, James C., The Portuguese Trade in Asia under the Habsburgs, 1580-1640, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 1993, p. 44 Google Scholar. Voir aussi Lenzen, Godehard, The History of Diamond Production and the Diamond Trade, New York, Praeger, [1966] 1970 Google Scholar.
27 La Compagnie hollandaise des Indes orientales n’autorisa officiellement le commerce inter-asiatique privé qu’à partir de 1742 (pour tous les biens à l’exception des épices, du cuivre, de l’étain et de l’opium). À Surat, cependant, le corail était également inclus dans les biens réservés à la Compagnie; Prakash, Om, European Commercial Enterprise in Pre-Colonial India, Cambridge, Cambridge University Press, 1998, pp. 232–233 CrossRefGoogle Scholar. Sur l’importance du commerce du corail et des diamants réalisé sous l’égide de la Compagnie anglaise des Indes orientales, voir Furber, Holden, Rival Empires of Trade in the Orient, 1600-1800, Minneapolis, University of Minnesota Press, 1976, pp. 133–134, 260-262Google Scholar; Yogev, Gedalia, Diamonds and Coral: Anglo-Dutch Jews and Eighteenth-Century Trade, Leicester, Leicester University Press, 1978 Google Scholar; Mentz, Søren, « English Private Trade on the Coromandel Coast, 1660-1690: Diamonds and Country Trade », Indian Economic and Social History Review, 33–2, 1996, pp. 155–173 CrossRefGoogle Scholar.
28 G. Yogev, Diamonds…, op. cit., pp. 68, 71, 83, 91, 96-97, 100-102, 104-107, 133. Selon les données officielles de la East India Company, pendant les soixante premières années du XVIIIe siècle, les diamants comptaient en moyenne pour 21%de la valeur des importations anglaises en provenance d’Asie. Ce pourcentage est calculé sur la base des données de G. YOGEV (ibid., pp. 337-339) et de K. N. CHAUDHURI, The Trading World…, op. cit., pp. 509-511. Il est, toutefois, impossible d’estimer le poids de la contrebande.
29 Sur le rôle des nouveaux-chrétiens portugais dans le commerce du diamant à Anvers au XVIe et au début du XVIIe siècle, voir Pohls, Hans, Die Portugiesen in Antwerpen, 1567-1648, Wiesbaden, Franz Steiner, 1948, pp. 121–130, 197-218Google Scholar, et Everaert, John, « Antwerp, Turning Table of the International Circuit in Precious Stones and Jewels (16th and 17th Centuries) », in Cavaciocchi, S. (éd.), Economia e arte, secc. XIII-XVIII, Florence, Le Monnier, 2002, pp. 403–406 Google Scholar. A` Venise, des joailliers d’origine séfarade sont attestés dès le XVe siècle; Jacoby, David, « Les Juifs à Venise du XIVe au milieu du XVIe siècle », in Beck, H. G., Manoussacas, M. et Pertusi, A. (éds), Venezia centro di mediazione tra oriente e occidente (secoli XV-XVI).Aspetti e problemi, Florence, Olschki, 1977, pp. 163–216, ici pp. 184 et 199Google Scholar.
30 Des Arméniens et des employés de la Compagnie anglaise des Indes orientales étaient également très engagés dans ce négoce. Au début du XVIIIe siècle, cependant, les Séfarades assuraient la majorité des échanges hors de Perse.
31 Sur l’implication locale des Juifs dans la manufacture du corail, voir RENZO TOAFF, La nazione ebrea a Livorno e Pisa (1591-1700), Florence, Olschki, 1990, pp. 319, 389, 397. Sur la collecte du corail en Méditerranée, voir, entre autres, Tescione, Giovanni, Italiani alla pesca del corallo ed egemonie marittime nel Mediterraneo, Naples, Industrie Tipografiche Editoriali Assimilate, 1968 Google Scholar.
32 Bloom, Herbert I., The Economic Activities of the Jews of Amsterdam in the Seventeenth and Eighteenth Centuries, Williamsport, The Bayard Press, 1937, pp. 40–44 Google Scholar; LuíS Crespo Fabiã O, « Subsídio para a histó ria dos chamados “judeus-portugueses” na indú stria dos diamantes em Amsterdão no séculos XVII e XVIII, » Revista da Faculdade de Letras, Lisbonne, IIIe série, no 15, 1973, pp. 455-519; Samuel, Edgar, « Manuel Levy Duarte (1631-1714): An Amsterdam Merchant Jeweller and His Trade with London », Transactions of the Jewish Historical Society of England, 27, 1978-1980, pp. 11–31 Google Scholar; Israel, Jonathan I., « The Jews of Venice and their Links with Holland and with Dutch Jewry (1600-1710) », in Cozzi, G. (éd.), Gli Ebrei e Venezia secoli XIV-XVIII, Milan, Edizioni di Comunità, 1987, pp. 95–116 Google Scholar.
33 L’Angleterre admit à nouveau les Juifs en 1656. L’expansion du pouvoir économique anglais attirait les marchands séfarades; certains s’établirent comme marchands et financiers de la Couronne. Roth, Cecil, A History of the Jews in England, Oxford, Clarendon Press, [1941] 1964, pp. 192–196 Google Scholar; G. YOGEV, Diamonds…, op. cit.; ollins, Harold, Economic History of the Jews in England, Londres-Toronto, Associated University Press, 1982, pp. 42–60 Google Scholar.
34 Goa fut le centre du commerce du diamant de 1650 à 1730; voir Boxer, Charles R, The Portuguese Seaborn Empire, 1415-1825, Londres, Hutchinson, 1969, pp. 148–149 Google Scholar. Dans les années 1730, l’afflux, en Europe, du diamant brésilien, récemment découvert, entraîna une chute du prix des pierres précieuses, mais, vers 1740, les importations de diamants depuis l’Inde reprirent et progressèrent durant les quatre décennies suivantes : G. YOGEV, Diamonds…, op. cit., pp. 120-123.A` cette date, Madras/Fort Saint George, où les marchands juifs de Londres s’étaient installés depuis les années 1680, remplaça Goa comme source principale du diamant (ibid., p. 69).
35 C. Roth, A History…, op.cit., p. 188; Kaplan, Yosef, An Alternative Path to Modernity: The Sephardi diaspora in Western Europe, Leyde-Boston-Cologne, Brill, 2000, pp. 108–195 Google Scholar.
36 Les registres saisis par le tribunal toscan au moment de la banqueroute de la maison Ergas & Silveira de Livourne en 1746 sont une source essentielle pour connaître ses activités. Ils comprennent 13 658 copies de lettres d’affaires (1704-1746), plusieurs livres de comptes (1705-1746), et pièces de procès. Archivio di Stato, Florence [ASF], Libri di commercio e famiglia [LCF], 1615-1644; Archivio di Stato, Livourne [ASL], Capitano, poi Governatore, poi Auditore vicario [CGA].Atti civili spezzati, 2245/953; 2249/953; 2234/190, 953; ASL, CGA. Cause delegate, 2500.
37 En 1594, Abraham, fils de Isaac Israel Ergas, loua une maison à Pise où il s’intégra à l’élite séfarade; Fischer, Lucia Frattarelli, « Ebrei a Pisa fra Cinquecento e Settecento », in Luzzati, M. (éd.), Gli ebrei di Pisa (secoli IX-XX), Ospitaletto-Pise, Pacini Editore, 1998, pp. 89–115, ici p. 111Google Scholar. Vers 1626, il s’installa à Livourne où il assuma de nombreuses fonctions au sein de la communauté juive; R. TOAFF, La nazione ebrea…, op.cit., pp. 336, 455.
38 Milano, Attilio, Storia degli ebrei in Italia, Turin, Einaudi, 1963, pp. 322–328 Google Scholar.
39 Sur le commerce et les marchands de Livourne à l’époque moderne, voir Braudel, Fernand et Romano, Ruggiero, Navires et marchandises à l’entrée du port de Livourne (1547-1611), Paris, Armand Colin, 1951 Google Scholar; Divitiis, Gigliola Pagano De, Mercanti inglesi nell’Italia del Seicento.Navi, traffici, egemonie, Venise, Marsilio, 1990 Google Scholar; Filippini, Jean-Pierre, Il porto di Livorno e la Toscana (1676-1814), Naples, Edizioni Scientifiche Italiane, 1998, 3 volsGoogle Scholar.
40 Dans les années 1640 et 1650, les Ergas de Livourne se distinguaient par leurs activités commerciales et financières en Méditerrannée : voir Cassandro, Michele, Aspetti della storia economica e sociale degli ebrei di Livorno nel Seicento, Milan, Giuffrè editore, 1983, pp. 88–89, 95-96, 106-167, 173-125Google Scholar. Joseph Ergas (1688-1730) et son père Manuel étaient deux des rabbins les plus influents de leur temps (R. TOAFF, La nazione ebrea…, op. cit., p. 236).
41 ASL, CGA.Atti civili, 365/462; CGA, Atti civili spezzati, 2193/164.
42 Dans les premières décennies du XVIIIe siècle, les Silveira comptaient parmi les principales familles juives européennes installées et commerçant à Alep sous protection française : Schwarzfuchs, Simon, « La “Nazione Ebrea” livournaise au Levant », Rassegna mensile di Israel, 50, 1984, pp. 707–724, ici pp. 709-710Google Scholar. Sur les Silveira de Lisbonne, voir Boyajian, James C., Portuguese Bankers at the Court of Spain, 1626-1650, New Brunswick, Rutgers University Press, 1983, pp. 30–32, 117, 129Google Scholar, Appendice A-7, et ID., The Portuguese Trade…, op. cit., pp. 14, 37-38, 117, 134, 143, 215-217 et 256.
43 Les deux cent quarante-deux lettres envoyées par les Ergas & Silveira à des marchands chrétiens à Lisbonne sont écrites en italien, tandis que quatre-vingt-six autres, adressées à des marchands hindous de Goa, sont rédigées en portugais.
44 Lettres en date du 20 janvier 1713 (ASF, LCF, 1628).
45 Sur l’attribution d’un plein statut juridique aux lettres marchandes dans l’Italie médiévale, voir Fortunati, Maura, Scrittura e prova.I libri di commercio nel diritto medievale e moderno, Rome, Fondazione Sergio Mochi Onory per la storia del diritto italiano, 1996 Google Scholar.
46 Mccusker, John J. et Gravesteijn, Cora, The Beginning of Commercial and Financial Journalism: The Commodity Price Currents, Exchange Rate Currents, and Money Currents of Early Modern Europe, Amsterdam, NEHA, 1991 Google Scholar. Pour une vue d’ensemble sur le transfert de l’information économique à l’époque moderne, voir Jeannin, Pierre, « La diffusion de l’information », in Cavaciocchi, S. (éd.), Fiere e mercati nella integrazione delle economie europee, secc. XIII-XVIII, Florence, Le Monnier, 2001, pp. 231–262 Google Scholar.
47 La correspondance de la maison Ergas & Silveira ne fait pas mention explicite d’expulsions, mais elle permet d’observer la disparition de certains agents parmi les correspondants; étant donné l’efficacité de ce réseau informel, les cas sont cependant peu nombreux. Sur la confiance dans les pratiques et les discours économiques en Angleterre à l’époque moderne, voir Muldrew, Craig, The Economy of Obligation: The Culture of Credit and Social Relations in Early Modern England, New York, St. Martin’s Press, 1998, pp. 186–188 CrossRefGoogle Scholar.
48 Kaplan, Yosef, « The Travels of Portuguese Jews from Amsterdam to the “Lands of Idolatry” (1644-1724) », in ID. (éd.), Jews and Conversos: Studies in Society and the Inquisition, Jérusalem, The Magnes Press, 1985, pp. 197–224 Google Scholar.
49 Verlinden, Charles, « La colonie italienne de Lisbonne et le développement de l’économie métropolitaine et coloniale portugaise », in Studi in onore di Armando Sapori, Milan, Istituto Editoriale Cisalpino, 1957, 2 vols, vol. I, pp. 617–628 Google Scholar; Virgínia Rau, «A Family of Italian Merchants in Portugal in the XVth century: The Lomellini », ibid., pp. 717-26, et ID., « Les marchands-banquiers étrangers au Portugal sous le règne de João III (1521-1557) », in M. MOLLAT et P. ADAM (éds), Les aspects internationaux…, op.cit., pp. 295-307.
50 Le terme « italien »provient de sources contemporaines. Tous les marchands italiens résidant à Lisbonne étaient priés de rejoindre la confrérie et de lui verser une faible taxe sur leurs importations et leurs exportations; Albini, Giuliana, « Per una storia degli italiani in Portogallo: l’archivio “Nossa Senhora do Loreto” », Nuova Rivista Storica, 1982, pp. 142–148 Google Scholar. En 1672, 97 hommes étaient affiliés à une congrégation italienne; la moitié (49) venaient de Gênes et presque un quart (21) de Florence; Arquivo Paroquial da Igreja de Nossa Senhora do Loreto, Lisbonne [ANSL], Caixa VII, 42.1. En 1719, 145 hommes signèrent les nouveaux statuts de la congrégation; ANSL, Caixa XI, 14.
51 Heers, Jacques, « Portugais et Génois au XVe siècle : la rivalité Atlantique-Méditerranée », in Actas do III cóloquio internacional de estudos luso-brasileros (Lisboa, 1957), Lisbonne, Imprensa de Coimbra, II, 1960, pp. 138–147 Google Scholar (réimprimé dans ID., Société et économie à Gênes (XVIe-XVe siècles), Londres, Variorum, 1979).
52 Des liens étroits avec Gênes sont mentionnés dans les testaments rédigés à Lisbonne par Bento Ravara (1685), par le marquis Pedro Francisco Ravara (1717), Joseph Ravara (1721) et par Anna Maria Guido, marquise de Ravara (1753) : respectivement dans Arquivos Nacionais Torre do Tombo, Lisbonne [ANTT], Registro Geral de Testamentos, livre 99, ff. 118v-119v; livre 150, ff. 187v-190v; livre 166, ff. 106v-109v; livre 258, ff. 74r-77r.
53 Medici & Beroardi furent associés à Lisbonne de 1722 à 1737 dans une affaire commerciale qui, après 1737, passa aux mains de ce dernier. Medici était le frère d’un sénateur florentin et le représentant toscan à Lisbonne où, depuis 1738, il était l’associé de Niccolini : Ghilardi, Fabrizio, « Un diplomatico fiorentino alla corte dei Braganza (1737-1742) », in Toscana e Portogallo.Miscellanea storica nel 650 anniversario dello Studio Generale di Pisa, Pise, Edizioni ETS, 1994, pp. 245–253 Google Scholar. Beroardi accumula une grande fortune grâce à ses affaires (Antt, Registro Geral de Testamentos, livre 244, ff. 1r-15v), ses relations commerciales s’étendant jusqu’au Brésil : voir Luís Lisanti, Negócios coloniais: uma correspondência comercial do século XVII, São Paulo, Ministério da Fazenda, 1973, p. CXXXI.
54 Antt, Registro Geral de Testamentos, livre 109, ff. 167r-171r.
55 Sur les Saraswat, voir Conlon, Frank, A Caste in a Changing World: The Chitrapur Saraswat Brahmans, 1700-1935, Berkeley, University of California Press, 1977 Google Scholar, et Pearson, Michael N., « Banyas and Brahmins. Their Role in the Portuguese Indian Economy », in ID., Coastal Western India: Studies from the Portuguese Records, New Delhi, Concept Publishing Company, 1981, pp. 93–115 Google Scholar. Je remercie Sanjay Subrahmanyam qui m’a aidée à me familiariser avec les noms hindous et la bibliographie en la matière.
56 En 1739, durant l’invasion maratha de Goa, Phondu Kamat [Fondu Camotim] était décrit comme le marchand le plus riche de la ville : voir Pissurlencar, Panduronga S. S., The Portuguese and the Marathas, Bombay, State Board for Literature and Culture, 1975, pp. 277–281 Google Scholar, et De Souza, Teotonio R., « Mhamai House Records: Indigenous Sources for Indo-Portuguese Historiography », in II Seminã rio Internacional de História Indo-Portuguesa, Lisbonne, Instituto de Investigação Científica Tropical, 1985, pp. 933–941, surtout pp. 935-936Google Scholar.
57 Subrahmanyam, Sanjay et Bayly, Christopher Alan, « Portfolio Capitalists and the Political Economy of Early Modern India », in Subrahmanyam, S. (éd.), Merchants, Markets and the State in Early Modern India, Delhi-New York, Oxford University Press, 1990, pp. 242–265 Google Scholar; Ifran Habib, « Merchant Communities in Precolonial India », in J. Tracy (éd.), The Rise of Merchant Empires…, op. cit., pp. 371-399; Gupta, Ashin Das, The World of the Indian Ocean Merchant, 1500-1800, New Delhi, Oxford University Press, 2001 Google Scholar.
58 La législation portugaise instaurant une discrimination à l’encontre des nonchrétiens dans le domaine économique ne fut jamais mise en oeuvre. Sur l’activité économique des Camotim/Kamat, voir Pearson, Michael N., « Indigenous Dominance in a Colonial Economy: The Goa Rendas, 1600-1670 », Mare Luso-Indicum, 2, 1972, pp. 61–73 Google Scholar; De Souza, Teotonio R., « French Slave-Trading in Portuguese Goa (1773-1791) », in ID. (éd.), Essays in Goan History, New Delhi, Concept Publishing Company, 1989, pp. 119–131 Google Scholar; Pinto, Celsa, Trade and Finance in Portuguese India.A Study of the Portuguese Country Trade, 1770-1840, New Delhi, Concept Publishing Company, 1994, pp. 53–56 Google Scholar. Sur leur rôle de traducteurs officiels de l’Estado daí ndia, voir Pissurlencar, Panduronga S. S., Agentes de diplomacia portuguesa na í ndia (Hindus, muçulmanos, judeus e parses), Bastorã-Goa, Tipografia Rangel, 1952, pp. XLIII, LV, LVIIGoogle Scholar; ID. (éd.), Arquivos do Conselho do Estado, Bastorã-Goa, Tipografia Rangel, 1953-1957, 5 vols, vol. V, pp. 62, 528, 536-537, 555-557. A` la fin du XVIIIe siècle, les Kamat continuèrent le commerce du corail, mais avec un succès mitigé : Carreira, Ernestine, «Marselha e o Oriente Português, o capitão Pierre Blanchard », Revista de cultura (Instituto Cultural de Macau), 14, 1991, pp. 181–191 Google Scholar.
59 En écrivant à Gopala et Fondu Camotim en janvier 1727, la maison Ergas & Silveira se plaignait de ne recevoir de Nillea Camotim, le père de Fondu, ni lettres ni cargaisons. Parallèlement, la maison écrivait à Lazzaro Maria Cambiaso et à Medici & Beroardi, à Lisbonne, pour s’informer de l’opinion que ses amis, récemment revenus de Goa, avaient dudit Nillea (ASF, LCF, 1632).
60 A` Livourne, entre 1719 et 1721, Abraham Sulema alias Francesco Vais donna procuration à des marchands italiens de Lisbonne (parmi lesquels Tommaso Gaetano Medici, Enea Beroardi et Giambattista Ravara) afin qu’ils pussent recouvrer auprès de la Casa daíndia des diamants et d’autres biens envoyés de Goa par les Camotins (ASF, Notarile Moderno.Protocolli, Agostino Frugoni, 24732, ff. 15v-16r, 90v-91r, 141v-143r; 24733, ff. 43v-46v).
61 Lorsque, en 1722, le bateau portugais Nossa Senhora do Cabo fut capturé durant son trajet entre Goa et Lisbonne et que les diamants chargés à bord semblèrent perdus, la maison Ergas & Silveira se plaignit de la perte que cela causerait aux Séfarades de Livourne et d’Amsterdam (ASF, LCF, 1631, Lettre à Abraham Lusena de Gênes, 22 avril 1722).
62 Amsterdam, Gemeentelijke Archiefdienst, Notariële Archieven, 11291, f. 34; ibid., 2943, f. 34. En 1707, Rachel Mocata, veuve de David Franco Mendes, disposa des diamants qu’elle avait reçus des Camotins de Goa; ibid., 6036, f. 58.
63 Ibid., 2943, f. 13.
64 En 1728, les associés Medici & Beroardi apparaissent parmi les agents de Benjamin Mendes da Costa, chef de la communauté séfarade de Londres ( Fisher, Stephen H. E., The Portugal Trade: A Study of Anglo-Portuguese Commerce, 1700-1770, Londres, Methuen, 1971, pp. 55 Google Scholar et 57).
65 En 1623, Francesco Morelli et Jacomo Tati, tous deux marchands de Lisbonne, étaient les agents de Felipe Henriques d’Amsterdam (Studia Rosenthaliana, 25-2, 1991, pp. 180, 184). Dans son testament de 1629, F. Morelli incluait des instructions pour un chargement de corail qu’il avait expédié à Goa et pour quelques échantillons de diamants envoyés à Venise pour y être vendus (ANSL, Caixa, IX, 37).
66 En 1757, Saul Bonfil de Livourne chargea Niccolini de Lisbonne de recouvrer des marchandises détenues à Goa par les Camotins (ASF, Notarile moderno.Protocolli, Filippo Gonnella, 27193, ff. 1v-2r).
67 Bethencourt, Francisco, «O Estado daíndia », in ID. et Chaudhuri, K. N. (éds), História da expansã o portuguesa, Lisbonne, Círculo de Leitores, 1998, 5 vols, vol. III, pp. 250–269, ici pp. 253-256)Google Scholar. Pour plus de détails, voir P. S. S. PISSURLENCAR, The Portuguese and the Marathas…, op. cit.
68 Antt, Chancelaria D.João V, livre 18, ff. 269r-270r; livre 22, ff. 123r-125r; livre 22, ff. 143r-144v.
69 Granovetter, Mark, « Economic Action and Social Structure: The Problem of Embeddedness », The American Journal of Sociology, 91–3, 1985, pp. 481–510 CrossRefGoogle Scholar.
70 Ce sous-groupe de marchands séfarades peut être ajouté à ceux identifiés par Israel, Jonathan I., Diasporas within a Diaspora: Jews, Crypto-Jews and the World Maritime Empires (1540-1740), Leyde, Brill, 2002 Google Scholar.
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- Cited by