Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Cet article répond à l'invitation de Ohno Taiichi, l'un des fondateurs du système Toyota : « penser à l'envers ». Mais c'est le modèle productif japonais qu'il s'agit cette fois de penser à l'envers, ou tout au moins les représentations que la communauté scientifique ou celle des gestionnaires tendent à s'en faire. Un mouvement de balancier est sans doute nécessaire pour obtenir une vision plus équilibrée du « système de production Toyota » à l'aide d'une analyse historique plus fouillée de données quantitatives précises. Pour ceux qui font de ce modèle un symbole de flexibilité parfaite et achevée (par exemple D. Friedman, 1983 ; B. Coriat, 1991 ; J. P. Womack et al, 1990), la souplesse du système Toyota et sa capacité à rationaliser les coûts de production se seraient traduites dès la fin des années cinquante par une aptitude à fabriquer efficacement et en faibles volumes une grande variété de produits : cette caractéristique originelle serait le résultat de la contrainte de variété qu'aurait imposé le marché automobile japonais.
Challenging the exclusively internal approaches to the new production system, the present paper attempts to assess the impact of internationalisation on the development of the Toyota production system. In a first part, the article demonstrates the prominent role of exports in the formation and expansion of the Japanese auto-industry, thus underlining the importance of economies of scale as opposed to the prevailing emphasis on economies of scope. In the second part of the article, the author shows that the internationalisation of production imposed on Japanese constructors by their commercial partners does not preserve the horizontal pattern and the flexible quality attributed to the Toyota production system.