Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
[La prédication] est feu qui embrase et feu
qui éclaire, c'est un marteau fort et puissant qui
brise et met les rochers en miettes.
Francisco de AvilaQuelle fut la part donnée à la communication verbale ou, plus précisément, au sermon dans le processus d'évangélisation du Pérou ? Contrairement à ce que l'on pourrait penser, cette place ne fut pas clairement établie dès le début. Un chemin, long de plus d'un siècle, sera nécessaire avant que Francisco de Avila ne puisse exprimer, avec ces mots empruntés à saint Augustin, la toute-puissance de la parole. Suivre l'histoire de ce tournant dans les stratégies de conversion des Indiens, c'est tenter de retracer un paysage instable dont les éléments s'intègrent de façon discontinue.
It is through the analysis of several sermons that this paper deals with the transformation of strategies used in the evangelization and catechization of the indigenous populations of Peru in the course of the first century of colonial history (1532-1650). Contrary to ceremonial centered forms of communication, recourse to the spoken word gradually imposed itself until it eventually became the central element in religious discourse. This choice seems to be linked to the trials aimed at exterminating idolatry which brought to light the dangers inherent in religious imagery. Finally, an analysis of the sermons of Francisco de Avila, the extirpator (ca. 1593-1647), enables us to relate the contents of the sermons to certain Andean political myths.