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Published online by Cambridge University Press: 04 May 2017
Le chantier archeologique de Novgorod est, depuis les annees 1930, un haut-lieu d’exploration des origines medievales de la Russie. Valentin L. Janin, qui est le meilleur specialiste de ces fouilles, montre ici l’importance des dernieres decouvertes, et la necessite de confronter differentes sources archeologiques, au-dela des fameuses ecorces de bouleau qui ont eu un tel retentissement dans l’historiographie russe. Ce sont non seulement les origines du peuplement de cette region, mais aussi l’organisation des institutions politiques de la principaute de Novgorod qui sont reinterpretees a la lumiere de ces decouvertes. De meme, un psautier du debut du XIe siecle, exhume recemment, porte le plus ancien texte slavon d’origine russe et devrait permettre de renouveller la comprehension de la christianisation de la Russie.
The archaeological site of Novgorod has been since the 1930s a prime location for exploring the medieval origins of Russia. In this article, Valentin L. Janin explains the importance of the latest discoveries there and the necessity to confront various archaeological sources beyond the famous birch bark documents that had such an echo in the Russian historiography. In this fashion, those recent discoveries help us reinterpret completely the organization of the political institutions of the principality of Novgorod. Similarly, the recent exhumation of an early 11th-century psalter, bearing the oldest Slavonic text of Russian origin, should help us renew our understanding of the Christianization of Russia.
1 - Angerman, Norbert et Friedland, Klaus (dir.), Novgorod: Markt und Kontor der Hanse, Cologne, Böhlau, 2002.Google Scholar
2 - Alekseev, Aleksej I., « A few notes about the strigol’nikiheresy», Cahiers du monderusse, 46/1-2, 2005, p. 285–296.Google Scholar
3 - Seebohm, Thomas M., Ratio und Charisma. Ansätze und Ausbildung eines philosophischenund wissenschaftlichen Weltverständnisses im Moskauer Russland, Bonn, Bouvier, 1977 ;Google Scholar Luria, Jakov S., «Unresolved issues in the history of the ideological movements of the latefifteenth century», California Slavic Studies, XII, 1984, p. 150–174.Google Scholar
4 - Thompson, Michael W. (dir.), Novgorod the Great: Excavations at the medieval city directedby A. V. Artsikhovsky and B. A. Kolchin, Londres, Evelyn, Adams & Mackay, 1967,p. XVI-XVII.Google Scholar
5 - Eduard MÜHLE, «Commerce and pragmatic literacy: The evidence of birchbarkdocuments (mid-eleventh to the first quarter of thirteenth century) on the early develop-ment of Novgorod», California Slavic Studies, XIX, 1994, p. 75-92, qui donne une bonnebibliographie, à compléter par les publications des fouilles de 1984-1989, 1990-1996 et1997-2000 : Novgorodskie gramoty na bereste, vol. [IX]-[XI], lettres no 614-710, 711-775,776-915, Moscou, Nauka, 1993, 2000 et 2004.
6 - Dans la série The archæology of medieval Novgorod, où collaborent archéologues russes(traduits en anglais) et occidentaux, ont déjà été publiés Orton, Clive (dir.), The pottery from medieval Novgorod and its region, Oxford, Oxbow Books, 2006, Google Scholar et Brisbane, Mark et Hather, John (dir.), Wood use in medieval Novgorod, Oxford, Oxbow Books, 2007.Google ScholarDeux autres volumes sont prévus, respectivement consacrés à la zoo-archéologie et àl’artisanat novgorodien.
7 - Ainsi la lettre no 109 (fin XIe ou tout début du XIIe siècle), qui donne le seul exempleconnu des confrontations prévues par la Justice russe(un « code barbare» contemporaindu document) en cas de vol d’un objet, ou, comme dans ce cas, d’une esclave : Janin, Valentin L., Ja poslal tebe berestu… (Je t’ai envoyé une écorce…), Moscou, Jazyki russkojkul’tury, [1964] 1998, p. 180–182.Google Scholar
8 - Birnbaum, Henrik, Novgorod in focus: Selected essays, Colombus, Slavica Publishers, 1996, Google Scholar a le grand mérite de s’attacher à formuler les questions plus qu’à asséner lesréponses.
9 - Laran, Michel et Saussay, Jean, La Russie ancienne, IXe-XVIIe siècles, Paris, Masson, 1975, p. 129 ;Google Scholar les éditeurs traduisent, à tort, « linge de rechange».
10 - Ibid., p. 128 et documents no 199-210. Artemij V. ARCIHOVSKIJ, Novgorodskie gramotyna bereste (iz raskopok 1956-1957 gg.), Moscou, Académie des sciences de l’URSS, 1963,p. 17-32.
11 - Edward L. KEENAN, «The trading town on the Volkhov», in Petrova, E. (dir.), Sacred arts and city life: The glory of medieval Novgorod, Moscou/Baltimore, Palace editions, 2005, p. 15-23, ici p. 17.Google Scholar
12 - E. MÜHLE, «Commerce and pragmatic literacy…», art. cit.
13 - « Vechewas a political force, but not a political institution» : Granberg, Jonas, Vechein the chronicles of medieval Rus: A study of functions and terminology, Göteborg, Göteborg University, 2004.Google Scholar
14 - Granberg, Jonas, «The Sovet Gospodof Novgorod in Russian and German sources», Jahrbücher für Geschichte Osteuropas, 47-3, 1999, p. 396–401.Google Scholar
15 - Burov, Vladimir A., Očerki istorii i arheologii srednevekovogo Novgoroda, Moscou,Académie des sciences de Russie, Institut d’archéologie, 1994, p. 16–31 et 51-56 respectivement.Google Scholar
16 - Janin, Valentin L., Novgorodskaja feodal’naja votčina (Istoriko-genealogičeskoe issledovanie), Moscou, Nauka, 1981, chap. II.Google Scholar
17 - Le terme peut signifier, et signifie très souvent en Russie, une construction debriques recouvertes d’un mortier à la chaux. Les bâtiments en pierres de taille existent,mais sont encore beaucoup plus rares (NDT).
18 - Traductions en français et en italien répertoriées dans Vodoff, Vladimir (dir.), His-toire des Slaves orientaux des origines à 1689. Bibliographie des sources traduites en languesoccidentales, Paris, CNRS/Institut d’études slaves, 1998, chap.XX, no 1111-1228, p. 212–225.Google ScholarLes lettres no 1-956 peuvent être consultées sur le site : http//gramoty.ru/index (NDT).
19 - Le groupe léquitique (sous-groupe méridional des langues slaves occidentales)comprend le cachoube, le polonais, les langues disparues du polabien et du slovincien(poméranien, très proche du cachoube) et les langues des tribus slaves qui habitaientl’île de Rügen, le Brandebourg et le Mecklenbourg (NDT).
20 - Le Récit des temps passés[Povest’ vremennyh let], considéré comme la plus anciennedes chroniques russes, est une compilation du début du XIe siècle : Histoire des Slavesorientaux, op. cit., no 10, p. 25-26, pour un répertoire des traductions.
21 - De l’ancien scandinave voeringr; nom donné aux Scandinaves dans la Russieancienne et à Byzance (báraggo∼, garde des Varanges) (NDT).
22 - Gorodišče est un terme générique désignant une agglomération abandonnée, unsite archéologique. Dans le cas de Novgorod, il s’agit d’un centre proto-urbain fortifié,surplombant le Volhov, qui sera graduellement abandonné au profit de la ville (NDT).
23 - Du 19 au 21 septembre 2009 (NDT).
24 - Les villes hanséatiques, en rapports fréquents avec Novgorod, donnent commeéquivalent le bas-allemand Borchgreve, « burgrave» (NDT).
25 - Situé au sud, sur la rive gauche (occidentale) du Volhov (NDT).
26 - Nous autorisant de Szeftel, Marc, Documents de droit public relatifs à la Russie médié-vale, Bruxelles, éditions de la Librairie encyclopédique, 1963, p. 41, Google Scholar nous avons choisicet équivalent pour traduire le russe grivna; le terme pouvait désigner un lingot d’argentd’environ 200 grammes, ou une grivna« de martres», unité de compte qui valait, selonles périodes, de deux à quatre fois moins que la grivnad’argent. Au XIe siècle, une grivnade compte équivalait à environ 50 g d’argent (NDT).
27 - Trad. de M. SZEFTEL, «La justice russe, rédaction étendue», ibid., p. 84, § 59 (NDT).
28 - Situé au nord, sur la rive gauche (occidentale) du Volhov (NDT).
29 - Taillés dans une branche, ils étaient percés dans la longueur pour le passage desbouts pendants de la cordelette qui fermait le sac. Ceux-ci étaient bloqués par unecheville passant par un trou percé perpendiculairement (NDT).
30 - « Bois pour marquer, par des entailles, ce que l’on fournit ou reçoit» : Boiste, Pierre Claude Victor, Dictionnaire universel de la langue française avec le latin et l’étymologie, Paris, Firmin Didot, [1800] 1839 (NDT).Google Scholar
31 - «Homme d’armes chargé de l’exécution physique des jugements» : M. SZEFTEL, Documents de droit public, op. cit., p. 42 (NDT).
32 - Muž : au sens fort de vir, c’est-à-dire un guerrier ou un membre de l’élite urbaine(NDT).
33 - Irène SORLIN, « Voies commerciales, villes et peuplement de la Rôsiaau Xe siècled’après le De administrando imperiode Constantin Porphyrogénète», in Kazanski, M., Nercessian, A. et Zuckerman, C. (dir.), Les centres proto-urbains russes entre Scandinavie,Byzance et Orient, Paris, P. Lethielleux, 2000, p. 353, n. 59 et passim(NDT).Google Scholar
34 - Date traditionnelle : 879 (NDT).
35 - Voir note 4 (NDT).
36 - La Chronique de Novgoroda été publiée en quatre versions différentes, dont lesnuméros se réfèrent à l’ordre dans lequel lesmanuscrits ont été découverts. Vodoff, V. (dir.), Histoire des Slaves orientaux, op. cit., no 7, p. 24, Google Scholar pour un répertoire des traductions (NDT).
37 - La lettre emploie le terme onipolovcy, que les Novgorodiens appliquaient à leursconcitoyens de la rive opposée, comme en témoigne la Chronique de Novgorod[pourl’année 1218, par exemple].
38 - La numérotation des psaumes suit la tradition orthodoxe, c’est-à-dire celle de laBible grecque et de la Vulgate ; dans la numérotation hébraïque, les psaumes citéscorrespondent respectivement aux psaumes 76-77 et 68 (NDT).
39 - «Division du psautier comprenant elle-même trois antiphones, [chacun] contient àson tour environ trois psaumes» : Roty, Martine, Dictionnaire russe-français des termes enusage dans l’église russe, Paris, Institut d’études slaves, 1980, p. 47 (NDT).Google Scholar