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Métiers et Classes Fonctionnelles Chez Divers Peuples Indo-Européens

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

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Il Serait Vain de prétendre déterminer comment s'articulaient, avant leurs dispersions successives ou simultanées, les sociétés de l'ensemble indo-européen : la comparaison peut reconstituer le type, non le détail concret d'une organisation préhistorique. Mais les concordances, aujourd'hui très nombreuses, relevées entre les conceptions des peuples issus de ce démembrement, telles que les reflètent des documents de natures très différentes, permettent d'affirmer que les Indo-Européens se représentaient la « bonne organisation » des groupes humains, ainsi d'ailleurs que celle de l'univers et de bien d'autres structures réelles ou conceptuelles, comme fondée sur l'agencement harmonieux de trois fonctions : souveraineté religieuse, force pl.ysique, .prospérité économique.

Type
Études
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1958

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References

page 716 note 1. L'état actuel de la question est donné dans mon livre L'idéologie tripartie des Indo-Européens, coll. Lalomus, vol. XXXI, 1958.

page 716 note 2. « Structures augurales et tripartition fonctionnelle dans la pensée de l'ancienne Rome », Journal de Psychologie, 1952, « I : Cartilage, Rome et les trois têtes », p. 48-58.

page 717 note 1. « La préhistoire indo-iranienne des castes », Journ. Asiat., CCXVI, 1930, p. 110-111 ; — E. Benveniste, « Les classes sociales dans la tradition avestique », ibid., CCXXI, 1932, p. 114, 131 ; — Jupiter Mars Quirinus, 1941, p. 45-49.

page 718 note 1. Proprement, « ceux qui se tiennent dans le char de guerre ». A propos de ce nom, a-t-on signalé que, dans le Mahâbhârala, I, 5773-5774, c'est également comme « hommes de char » que sont désignés les membres du second vama : brâhman âh, rathinah, vaiçyaçûdrâh ?

page 718 note 2. Citée par A. Christensen, Le premier homme et le premier roi dans l'histoire légendaire des Iraniens, II, 1954, p. 67-68.

page 718 note 3. C'est, à PoTdre près (qui n'est certainement pas l'ordre hiérarchique), l'énoncé de Strabon, VIII, 7, 1 : les quatre bioi définissant les quatre phylai sont : les agriculteurs, les artisans, les sacrificateurs, les « gardiens ». Diodore de Sicile, I, 28, 5, réduit à trois le nombre des « parties », sans doute pour accentuer une analogie égyptienne, mais le résultat est le même : la première contient les Eupatrides, définis comme des sacrificateurs ; la seconde contient des hommes qui sont à la fois agriculteurs et combattants ; la troisième et dernière, les artisans. Plutarque, Solon, 23, 8, guidé par un jeu de mots étymologique (geleontas - geôrgous) élimine les sacrificateurs et distingue une classe guerrière, une d'artisans, une d'agriculteurs, une d'éleveurs. Pour le Timée, 24 A, v. ci-dessous, p. 721. Je me propose de reprendre l'examen détaillé de ces faits en discutant l'argumentation et les conclusions négatives de M. P. Nilsson, et The Ionian Phylae », Appendix I de Cuits, Myths, Oracles and Politics in Ancient Greece ( = Skrifter uig. av Svenska Institutet i Athen, I), 1951, p. 143-149. Sur les conceptions et appréciations diverses de la fonction « travail » chez Hésiode, chez Eschyle, chez Platon, et sur leurs fondements sociaux, v. l'important article de J.-P. Vernant, O Prométhée et la fonction technique », Journal de Pyschologie, 1952, p. 419-429.

page 718 note 4. Trad. de A. Loiseleur Delongchamps, 1833. B, K, V, Ç = brâhmana, ksftatriya, vaiçya, çûdra ; B + K = nés du croisement d'un brâhmana et d'une kshatriyd.

page 719 note 1. En dernier lieu, L'idéologie tripartie…, chap. i, § 8.

page 719 note 2. Naissance de Rome, 1914, p. 100-106 ; « Jupiter Mars Quirinus et les trois fonctions chez les poètes latins du Ier siècle avant J.-C. », Rev. Et. Latines, XXIX, 1951, p. 318-329.

page 720 note 1. Trad. de R. Flacelière (1957).

page 721 note 1. E. Benveniste, art. cit., p. 181.

page 721 note 2. Cf. ci-dessus, p. 718, n. 7.

page 721 note 3. En dépit de l'opinion courante, il ne me paraît pas probable que cette triade soit d'origine étrusque : cf. « Remarques sur les trois premières regiones eaeli de Martianus Capella », Coll. Latomus, XXIII [= Homm. à Max Niedermann], 1056, p. 103, n. 4 : en étrusque, les noms des deux déesses jointes ici à Jupiter, Uni et Menrua, sont sûrement empruntés à des Italiques indo-européens : Juno, Minerua ; pour Minerua, cf. la glose de Festus, p. 223, Lindsay, Teubner, 1913 = p. 312 Lindsay, Gloss. Lai., IV, 1930 (promeneruat, item pro monet), qui garantit l'étymologie indo-européenne, par la racine men- ; A. Meellet, De indo-europaea radiée men-, mente agi tare, 1897, p. 48, n'en a pas tenu compte.

page 722 note 1. Fastes, III, 810-834.

page 722 note 2. De bello Gallico, VI, 17, 1.

page 722 note 3. Jusque dans le folklore moderne : W. J. Gruffyth, Math vab Mathonwy, 1928, p. 76, n. 1.

page 722 note 4. J'ai commenté parallèlement la liste gauloise et les listes des Celtes insulaires dans Mythes et dieux des Germains, 1939, p. 9, et dans Naissance de Rome, 1944, p. 22-28 (introduisant, p. 28-33, une critique de P. Lambrecht, Contribution à l'étude des divinités celtiques, 1942). Cf. maintenant P.-M. Duval, Les dieux de la Gaule, 1957, p . 19-21, 31-33, 94.

page 723 note 1. E. O'Curry, Lectures on the Manuscript Materials of Ancient Irish History, 1861, p. 580, str. 2-4 ; signalée dans H. D'Arbois De Jubainville, Le cycle mythologique irlandais et la mythologie celtique, 1884, p. 129, n. 1.

page 723 note 2. Leabhar Gabhâla, the Recension of Micheâl O Clêirigh (éd. R. A. ST. Macalister et J. MAC Neill), 1916, p. 238.

page 723 note 3. Wh. Stokes, « The second Battle of Moytura », Rev. Celt., XII, 1891, p. 88-92 ; — H. D'Arbois De Jubainviixe, L'épopée celtique en Irlande, 1892, p. 428-432 ; — G. Dottin, L'épopée irlandaise, 1926, p. 41-43.

page 724 note 1. Sur des survivances ou réanimations du système des a trois états » fondamentaux dans le moyen âge occidental — et jusqu'aux Etats Généraux de 1789 1 — cf. les faits relevés par J. Grimm, Deutsche Rechtsatterthûmer, 4e éd. (A. Heusler et R. HûbneT), 1899, p. 311, n° 1 (” orantes, pugnatores, agricolae », « oratores, agricultures, pugnatores », a chevaliers, clercs, vilains »), et la brève et suggestive note de E. Benveniste à la fin de son article « Symbolisme social dans les cultes gréco-italiques », R.H.R., CXXIX, 1945, p. 16, n. 1. On verra là que le problème qui vient d'être esquissé a reçu parfois des solutions manichéennes ; ainsi, dans un sermon anglais du XIVe siècle, on lit : « Dieu a fait les clercs, les chevaliers et les laboureurs, mais le Démon a fait les bourgeois et les usuriers ». E. Benveniste commente justement : « Avec le développement des villes, des métiers et du commerce prend fin l'ordre ancien où le prédicateur voit l'ordre naturel ».

page 724 note 2. Dans le récit de la seconde bataille de Moytura (voir ci-dessus, p. 723, n. 3), § 75-77 : a Lug eut un entretien avec ses deux frères, c'est-à-dire avec Dagda et Ogma, a Grellach Dollaid, le lendemain matin ; furent convoqués avec eux ses frères Goibniu [le Forgeron] et Dian Cecht [le Médecin]. Fendant une année pleine ils délibérèrent secrètement, immon run-sin, et c'est pour cela que Grellach Dollaid a été surnommé Amrhun Fer nDea, Mystère des Hommes de la Déesse. Une convocation à leur réunion fut ensuite adressée aux druides d'Irlande, à leurs médecins, à leurs cochers, à leurs forgerons, à leurs fermiers et à leurs juges ; [Lug et ses frères] s'entretinrent avec eux en secret, a ndiclet… » C'est une véritable tenue de Loge des « ouvriers », sous la direction des cinq (trois + deux) Officiers.