Le thème de la féodalité a fait irruption dans l'historiographie du Mezzogiorno pendant les années 1950-1960, dans le cadre d'une intense confrontation historiographique européenne ; les principaux enjeux en furent définis par deux grands ensembles problématiques, et par les questions qu'ils posaient aux historiens : pour le XVIIIe siècle, d'une part, par les recherches françaises sur l'abolition de la féodalité et les origines de l'individualisme agraire ; pour la période antérieure, d'autre part, par les travaux de l'école anglo-saxonne (E. J. Hobsbawm, J. H. Elliott…) sur la « crise du XVIIe siècle », et par les études sur l'évolution de l'État moderne (F. Chabod, J. Vincens Vives…). Je voudrais avant tout souligner le caractère novateur de ce tournant historiographique, pour lequel, et pour la première fois dans l'historiographie italienne, le paradigme crocien ne jouait plus un rôle explicitement central.