L'amitié ne saurait m'empêcher, au contraire, de parler avec équité et impartialité — j'aurais dit hier, avec objectivité —de la pensée compliquée, théorique mais riche de contenu concret, révolutionnaire mais en même temps constructive, catégorique et cependant nuancée de Georges Gurvitch.
J'ai l'avantage, depuis des années, de vivre de plain-pied dans ce monde de pensées hérissées de difficultés, ouvert sur des spéculations étrangères souvent, sinon toujours, à l'historien —dans cet univers que Georges Gurvitch a fabriqué à l'image de son esprit vif, batailleur, volontiers algébriste, ennemi jusqu'aux dernières conséquences de la formule poétique ou de l'image qui peut cacher souvent d'insuffisantes exigences ou des erreurs de raisonnement.