La centralisation administrative qui, sur la base du modèle français diffusé par les armées napoléoniennes, s'impose dans une grande partie de l'Europe continentale, n'est pas un processus homogène et, comme on a d'ailleurs pu le montrer pour l'expérience française elle-même, il ne peut supprimer tout pouvoir local. « Elle en génère — écrit P. Grémion — des formes spécifiques, obscures sans doute, parallèles souvent, suffisamment affirmées cependant pour contrebalancer le pouvoir du sommet ». Pour appliquer les décisions du centre, poursuit le sociologue français, « les organisations locales élaborent des modèles de relations spécifiques avec la population et les élites.