Nous avons tous, Occidentaux, une image globale de la maison tissée de souvenirs et d'appréciations diverses (dimensionnelle, architecturale, du confort) mais toujours fortement personnalisée : portion de l'espace aménagée au goût de chacun et où il se soustrait aux contraintes du groupe, cadre élu de ce que l'Occident considère comme l'aspect le plus remarquable de son héritage : l'individualisme. Illusion sans doute mais tenace et, comme telle, guide de comportements. Au cas de la société japonaise, où l'individu ne se définit qu'en fonction des coordonnées d'une topologie sociale aux directions impératives, intégré qu'il est depuis toujours à la collectivité nationale par les « propriétés » mêmes de celle-ci (dont les codifications d'origine politique ne sont que les manifestations), la maison individuelle ne saurait échapper, pas plus que toute autre portion de l'espace informé, à l'intégration parallèle des aires d'existence qui, hiérarchisées et compréhensives, encadrent l'homme géographiquement.