Partisans et détracteurs de la Révolution, de Grégoire à Michelet et de Barruel à Latreille, sont nombreux à s'accorder sur un point: les «jansénistes" porteraient une part importante de responsabilité dans ses origines. Pourtant, au-delà de l'imputation vague, le mystère du rôle véritable qu'a pu jouer ce «jansénisme” lui-même fort mal défini reste aujourd'hui entier.
La seule étude qui essaye de rendre compte du mouvement janséniste au xviiie siècle jusqu'à la Constitution civile du clergé est la thèse déjà ancienne d'Edmond Préclin. Elle se fonde sur le concept de « richérisme », doctrine née au début du xviie siècle dans le contexte des luttes entre gallicans et jésuites au sein de l'Université, du nom du syndic Edmond Richer.