La période romaine a vu la réalisation d'ouvrages hydrauliques qui assurèrent une alimentation en eau régulière des villes dans le cas des aqueducs, qui diminuèrent la dépendance alimentaire des populations par rapport aux aléas climatiques dans celui des grands travaux d'hydraulique agricole. Sous le règne de Trajan, Frontin s'en félicite en ces termes : « Aux masses si nombreuses et si nécessaires de tant d'aqueducs, allez donc comparer les pyramides qui ne servent évidemment à rien, ou encore les ouvrages des Grecs, inutiles mais célèbres partout ». Ces ouvrages furent parfois réalisés par une main-d'œuvre travaillant sous contrainte. Pour caractériser la « rapacité » de Rome, Tacite plaçait les paroles suivantes dans la bouche du chef calédonien Calgacus haranguant ses troupes avant la bataille du mons Graupius : « Biens et richesses pour le paiement de l'impôt, terres et récoltes de l'année en vue des réquisitions de blé, les corps eux-mêmes et les bras sous prétexte de gagner à la culture forêts et marais sous les coups et les opprobres, tout y passe… » ﹛Vie d'Agricola, XXXI).