Published online by Cambridge University Press: 15 October 1995
Trois niveaux trophiques ont été expérimentalement étudiés chez le silure africain Heterobranchuslongifilis. Au cours d'un 1er essai, des poissons d'un poids moyen initial de 60 g ont été rationnés (1 % du poids vif) pendant trois semaines puis alimentés pendant 3 semaines soit ad libitum soit à 3 % du poids vif. Leur croissance a été comparée à celle de poissons nourris en permanence soit en excès soit à raison de 3 % du poids vif. Si le poids vif final des lots ayant subi une restriction est inférieur à celui de leurs homologues alimentés à taux constant, les résultats indiquent que la restriction alimentaire induit ultérieurement une croissance spécifique significativement supérieure, et un indice de consommation meilleur. Cette croissance compensatrice est due à la fois à une hyperphagie et à une amélioration du métabolisme. Un effet positif de l'hyperphagie est encore noté pendant les deux semaines suivantes. Lors de la 2e expérience, des silures d'un poids moyen initial de 141 g ont été nourris pendant 10 semaines soit à un taux constant de 4 % du poids vif, soit alternativement à un taux de 2 % du poids vif pendant une semaine, puis alimentés pendant une semaine à raison de 4 ou 5 % du poids vif. Au terme de l'essai, les poids moyens ne sont pas significativement différents. Les indices de consommation les meilleurs (1,79) sont notés pour les poissons ayant subi l'alternance avec un niveau haut analogue au témoin (45 %). Lors d'une 3e expérience, des silures, d'un poids moyen initial de 340 g ont été nourris pendant 5 mois, soit au taux constant de 3 % du poids vif, soit de façon alternée à 2 et 4 % du poids vif sur la base d'un pas de 15 jours en tenant compte des phases lunaires. Au terme de l'expérience, les poids moyens finaux ont varié de 977 à 1 127 g, tandis que les indices de consommation variaient de 2,1 à 2,5. Les meilleures performances, pour l'ensemble des critères utilisés sont notées pour les lots nourris à 2 % du poids vif en lune descendante, puis à 4 % en lune montante. Chez les poissons nourris de façon restreinte, en période de lune montante, la croissance est minimale. Pour valoriser le phénomène de croissance compensatrice ainsi mis en évidence chez le silure on peut recommander une restriction alimentaire, durant des périodes de 1 semaine. En revanche, tirer bénéfice de l'hyperphagie ne semble pas profitable.