Anales de Sanidad militar. Publicacion mensual. Año IV, nos 1–3. — Buenos-Ayres, in-80.

La VIIe Conférence internationale de la Croix-Rouge s'est réunie à Saint-Pétersbourg, du 29 mai au 4 juin 1902. La plupart des Comités centraux et un grand nombre de gouvernements y étaient représentés, ainsi que le Comité international et divers ordres de chevalerie. Le Comité central russe avait préparé cette conférence avec le plus grand soin, d'abord en présentant sur un grand nombre de questions actuelles des rapports très complets et très étudiés, qui ont servi de base à d'intéressantes discussions et ont donné lieu à des vœux ou à des résolutions importantes, puis en offrant aux délégués qui avaient répondu fort nombreux à son invitation, un si bon accueil, que les souvenirs qu'ils ont remportés chez eux de l'hospitalité russe demeureront ineffaçables.

Statuts du fonds institué par Sa Majeste l'Impératrice Marie Féodorovna pour des prix à décerner aux auteurs des meilleures inventions ayant pour but d'atténuer les souffrances des militaires blessés et malades.

Les circonstances qui empêchaient la réalisation du vœu exprimé par la Conférence de La Haye en faveur de la revision de la Convention de Genève ayant disparu, il nous paraît probable que la Conférence revisionniste sera convoquée dans un avenir prochain. Nos lecteurs nous sauront donc gré de mettre sous leurs yeux trois projets de revision, émanant d'auteurs différents et dont la comparaison peut être instructive.

Article premier. — Les militaires blessés ou malades, seront respectés, protégés contre les mauvais traitements et le pillage, recueillis et soignés indistinctement sans égard à leur nationalité.

Les blessés et les malades sont traités comme inviolables, c'est-à-dire qu'aucun acte hostile ne peut être dirigé contre eux.

Les commandants des armées en guerre sont obligés d'établir des sentinelles sur le lieu du combat, pour assurer les blessés contre le pillage et pour punir sévèrement les coupables.

Le 15 mars dernier, le Comité international recevait du Comité central allemand la lettre suivante, réclamant son intervention auprès du Comité de Londres en faveur d'ambulances que des Etats neutres se proposaient d'envoyer au Transvaal pour secourir les blessés boers. M. le Dr Albrecht, chef du département austroallemand de l'Ambulance belge, avait été spécialement envoyé en Europe pour solliciter des secours médicaux et hospitaliers, tant pour les Boers eux-mêmes, qui en étaient privés, que pour leurs prisonniers anglais qu'ils étaient incapables de soigner comme il aurait fallu pouvoir le faire.

Le Comité central allemand a décidé de faire l'essai de fonder une école de diaconesses-chefs (Oberinnen-Schule), et s'est mis d'accord avec la directrice de la maison-mère de la Société bavaroise de dames, Mme de Wallmenich, pour ouvrir sous sa direction et dès le 1er mai, à Munich, une école sur les bases suivantes:

L'école de diaconesses-chefs a pour but de former des sœurs de façon à les rendre aptes à diriger une maison-mère de la Croix-Rouge, soit une maison où se forment des diaconesses.

Nous pensons intéresser nos lecteurs, en mettant sous leurs yeux ce fragment du rapport qui a été présenté à la Conférence des sociétés nationales à Saint-Pétersbourg, par M. le Dr Küttner, qui, on s'en souvient, a été le chef des ambulances allemandes envoyées dans le Sud de l'Afrique.

Nous avons relaté dans notre dernier numéro l'accueil favorable qu'avait reçu au Reichstag allemand le projet de loi sur la protection de l'emblème de la Convention de Genève, dont nous avons donné antérieurement le texte. Le 11 mars dernier, le Reichstag a voté, en troisième débat, ce projet que la commission nommée avait amendé sur quelques points. Les grandes lignes restant les mêmes, il nous suffira d'indiquer sur quoi portent les modifications introduites pour qu'avec le texte du projet nos lecteurs aient une idée exacte de la loi dont, à partir du 1er juillet 1902, a été doté l'empire allemand, et dont la promulgation ne pourra que contribuer d'une façon salutaire et réjouiśsante à la notoriété de la Croix-Rouge et au respect dont cette œuvre humanitaire mérite d'être entourée.

L'année dernière a paru chez M. Ragoczy, éditeur, à Fribourg en Brisgau, une monographie de M. le Dr Gustave Münzel, dont le titre complet est le suivant: « Recherches sur la Convention de « Genève, exposé et critique du droit de la guerre en vigueur sur « la base de ce pacte, avec coup d'œil historique sur les efforts qui « ont tendu à la conclusion de ce pacte et les tentatives faites pour « amener son développement. » Séduit par la même idée que celle qui a conduit M. le Prof. Bogaïewsky à écrire l'article que nous publiions dans notre dernier Bulletin, l'auteur de l'ouvrage que nous analysons a été plus loin et, après avoir jeté un coup d'œil sur le passé, a lancé son regard vers l'avenir. En outre son livre se termine par une critique des dispositions de la Convention, en vue de préparer les voies à la revision prochaine.

La Société a reçu, en 1901, de l'empereur François-Joseph, de nombreux témoignages d'intérêt et de sympathie, ainsi que de son protecteur princier, l'archiduc Louis-Victor.

M. G. Roszkowski, professeur à l'Université de Lemberg, a publié l'an dernier, en polonais, une brochure sur la revision de la Convention de Genève, dont nous sommes à même de donner ici un rapide aperçu.

L'assemblée générale de la Croix-Rouge bulgare a eu lieu le 11/24 avril. Le rapport annuel, présenté à cette assemblée, contient plusieurs chapitres, dont nous extrayons les détails suivants.

Le commissaire royal, président de la Croix-Rouge espagnole, le marquis de Polavièja, a envoyé une lettre au doyen des médecins-conseils du Comité central, pour le prier d'organiser, de concert avec ses collègues, une série de conférences théorico-pratiques, analogues aux cours de samaritains qui existent à l'étranger. Ces conférences, auxquelles seraient admis tous ceux qui réunissent les conditions physiques et morales requises, auraient pour but de former des brancardiers-infirmiers de la Croix-Rouge; à la fin du cours, on leur remettrait un diplôme attestant leur capacité.

A la seconde Assemblée annuelle de la Croix-Rouge américaine, tenue à Washington le 10 décembre 1901, Miss Clara Barton, la présidente, présenta un rapport sur le travail accompli pendant la dernière année.

La Société française de secours aux blessés militaires a tenu son assemblée générale le 20 avril 1902, au Palais d'Orsay, sous la présidence du général Davout, duc d'Auerstaëdt. Les ministres de l'intérieur, de la guerre, de la marine et des colonies s'étaient fait représenter. M. Albert Vandal, de l'Académie française, prononça un discours dans lequel il fit ressortir les principaux événement de la campagne de la Société en Chine; il signala le fait remarquable que, sur 858 malades et blessés, 14 seulement ont succombé. Les noms des dames qui ont obtenu cette année un diplôme de capacité comme dames-infirmières furent proclamés. Puis un rapport fut présenté au nom du Conseil central sur les travaux de la société en 1901.

Nous nous bornerons pour le moment à signaler à l'attention de nos lecteurs et particulièrement à ceux d'entre eux qui font de la revision de la Convention de Genève l'objet d'une étude spéciale l'ouvrage de M. Louis Gillot, docteur en droit, qui a été publié récemment à Paris. C'est à notre connaissance le travail le plus complet qui ait paru sur ce sujet et un de nos collaborateurs se réserve de l'analyser dans un article détaillé.

Le Comité central de la Croix-Rouge italienne a décidé, le 3 juillet 1901, de fonder à Rome un sous-comité régional de la Croix-Rouge. Il a été donné suite à cette résolution et le Comité a été constitué récemment. Son bureau a été composé du duc Léopold Torlonia, président; duc Lorenzo Cesarini Sforza, et prof. Paolo Postempski, vice-présidents; comte Louis Pelagallo, trésorier; comte Luca Bruschi, secrétaire; commandant Marco Besso, délégué à la comptabilité et à la caisse; colonel Panfilo Panara, délégué au matériel de secours.

Encouragé par le succès remporté en 1900, grâce à l'organisation systématique de la lutte contre la malaria, ce fléau de la campagne romaine, la Croix-Rouge italienne a recommencé son œuvre en 1901, se plaçant au bénéfice des expériences faites l'année précédente.