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Published online by Cambridge University Press: 21 May 2015
Dans trop de milieux, les médecins d’urgence sont perçus comme des gestionnaires de traumatismes, des médecins de triage ou d’éternels internes. Cette image déplorable reflète un manque de compréhension de notre identité, de notre formation et de nos fonctions. Les médecins d’urgence ne se conforment pas à la conception traditionnelle des soins aux patients qui consistent à traiter un patient à la fois toutes les demi-heures, les patients étant à peu près tous également malades. Face à ce niveau d’incompréhension, il n’est pas surprenant que nous soyons attaqués par des gens qui n’arrivent même pas à nous définir.
Si nous parvenons à savoir ce que nos patients, nos collègues et les administrateurs pensent vraiment de nous, nous serons en mesure d’établir un inventaire de besoins, un outil d’élaboration d’un programme qui nous permettra d’entreprendre la lourde tâche d’éduquer notre entourage sur ce que nous sommes et ce que nous faisons. La crédibilité professionnelle est essentielle si nous voulons définir des normes cliniques et des programmes de recherche qui nous soient propres. Si, dans l’esprit des autres, nous sommes d’éternels internes ou des «médecins de triage», nous allons, au pire, voir disparaître la médecine d’urgence telle que nous la connaissons, et au mieux, perdre le pouvoir de lui donner sa véritable identité. La question cruciale est la suivante : Les médecins d’urgence réussiront-ils à établir leur identité propre ou seront-ils condamnés à demeurer confondus parmi les marginaux?