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Un instrument d’analyse fonctionnelle des langues: la théorie des lieux linguistiques
Published online by Cambridge University Press: 27 June 2016
Extract
“To be is to be related.” (Kassius J. Keyser)
Tenu sur la sellette depuis les années de F. de Saussure, le logicisme grammatical voit ses positions reculer constamment, grâce aux fruits sans cesse accumulés de l’investigation structuraliste en matière de langage. La théorie des lieux linguistiques est un système qui s’inscrit dans le grand mouvement contemporain de révision et de progrès. Destinée originellement à concourir au remplacement de la traditionnelle distinction des “parties du discours”, la théorie, depuis son eclosión et après les modestes essais d’application qui en ont été faits, a vu ses cadres s’élargir, pour embrasser finalement l’ensemble des faits de langue, tels que présentés par la chaîne parlée en n’importe quel idiome.
- Type
- Research Article
- Information
- Canadian Journal of Linguistics/Revue canadienne de linguistique , Volume 6 , Issue 3 , Spring 1961 , pp. 192 - 208
- Copyright
- Copyright © Canadian Linguistic Association 1961
References
1 Comme c’est le cas, p. ex., chez Tesnière, dans l’explication des translations multiples.
2 Grammaire française, p. 1.
3 Grammaire et Philologie, I, p. 1.
4 “La langue présente (…) ce caractère étrange et frappant de ne pas offrir d’entités perceptibles de prime abord, sans qu’on puisse douter cepen dant qu’elles existent et que c’est leur jeu qui la constituent.” CLG, p. 149.
5 Lexique de terminologie linguistique, s.v. Mot.
6 Qu’on se rappelle ici que la phrase parlée obéit aux exigences préalablement fournies par la langue au sens saussurien du mot, et que la phrase écrite ne fait que reproduire (tant bien que mal) la phrase parlée.
7 La première expression est de Bénac, la seconde de Bailly, dans leurs ouvrages respectifs portant titre: Dictionnaire des synonymes.
8 Faisons attention que cette majuscule O (comme aussi I, A,E quisuivront) employée dans notre système désigne non un mot comme chez Tesniére, mais bien une fonction. Cette distinction est capitale et il faut la garder présente à l’esprit tout au long de cet exposé sur les fonctions lexicales.
9 Ce terme a été choisi de préférence à quelques autres, uniquement par référence au terme de “nominatif” bien connu dans les langues à cas et eonventionnellement utilisé pour dénommer les êtres et les choses.
10 “Dans la langue, comme dans tout système sémiologique, ce qui distingue un signe, voilà tout ce qui le constitue. C’est la différence qui fait le caractère, comme elle fait la valeur et l’unité”. F. de Saussure, CLG, p. 168.
11 CIG, p. 43 et p. 151.
12 Fontaine, J. de La, Le Mulet se vantant de sa généalogie, vv. 1–5 Google Scholar.
13 Rappelons-nous, tout de mēme, que l’écriture est une servante quin’est pas toujours fidèle. Il est dangereux d’en partir pour déterminer les frontières d’une phrase. La ponctuation utilisée par un écrivain en un cas donné indique comment, à ce moment-là, l’auteur a conçu son texte. Le lecteur, ensuite, peut souvent interpréter subjectivement et comprendre autrement ce texte. Dans l’extrait de La Fontaine que nous citons ici, il y a (dans l’édition Mario Roustan Chez Didier) un deux-points après “prouesse”: linguistiquement parlant, faut-il y voir une frontière entre deux phrases ou simplement l’introduction d’une explication à l’intérieur d’une même phrase?
14 Afin de montrer une fois de plus le danger de partir du plan graphique pour une analyse linguistique, citons cette rime bien connue de Verlaine, faite non pour l’oreille mais pour l’oeil: (“…Et je m’en vais Au vent mauvais Qui m’emporte) Deçà delà Pareil à la (Feuille morte). — L’élément graphique est un véritable tyran, en français moderne. Servitude à laquelle il faut se soumettre, mais tout eu s’en défiant.
15 Dans les tableaux des pages précédentes, ce qui figure au-dessus des pointillés provient d’analyse in vivo; ce qui figure au-dessous, d’analyse in vitro.