Published online by Cambridge University Press: 10 November 2009
The tribunicial function and the Créditiste group in the Quebec National Assembly, 1970–3
An analysis of the attitudes and behaviour of the Créditiste group since its first appearance in Quebec's National Assembly (1970–3) has two interesting aspects. First, it clarifies the Créditiste phenomenon, supporting the conclusions arrived at in a study conducted by Vera Murray. This study held that the RCQ was distinguished by the exercise of a specific function, namely, the defence and representation of the interests of underprivileged social classes. This is a function which Georges Lavau has described as tribunicial. We intend to show that the Créditiste members, in spite of the internal splits in the party during the leadership of Camil Samson and Armand Bois, have clearly fulfilled a protective function on behalf of “proletarian social elements” in the political system.
The election of Yvon Dupuis to head the party in February 1973 inaugurated the progressive abandonment of this specific role, which had characterized the RCQ until then on Quebec's political chessboard, in favour of the function of providing governmental alternatives. Second, this study enables us to clarify and to distinguish between certain points in regard to the tribunicial function and the function of providing alternatives, used by Georges Lavau. In our opinion, the case of the RCQ is a much purer illustration of the tribunicial function than is the case of the PCF.
In brief, the essence of the tribunicial function is the use of social criticism – not political criticism – based on the defence of underprivileged classes and revolving around the detailed denunciation of the political establishment. The tribunicial function also displays very little interest in the discussion or elaboration of a program of wholesale reform.
1 Sur les origines européennes et urbaines du crédit social canadien, voir Macpherson, C.B., Democracy in Alberta (Toronto 1953), chap. 4Google Scholar, ”English Social Credit: The Social and Economic Theory.”
2 Cette étude sur les parlementaires créditistes s'insère dans une recherche plus globale sur le Ralliement créditiste du Québec entreprise par Vera Murray. L'idée de reprendre les concepts de Georges Lavau pour expliquer le phénomène créditiste revient entièrement à Vera Murray. Cependant, la critique que nous faisons de ces concepts dans le cadre de cet article est nôtre et n'engage en rien les résultats et conclusions qu'elle pourra elle-même dégager de sa recherche. Par ailleurs, nous tenons à remercier Mine Micheline de Sève et M. Léon Dion des commentaires dont ils ont bien voulu nous faire part au cours de la rédaction de ce texte.
3 Georges Lavau, « Partis et systèmes politiques: interactions et fonctions », Revue canadienne de science politique 2 (1), 18–44
4 Ibid., 38. En italique dans le texte
5 Nous nous référons ici à l'article paru dans la Revue canadienne de science politique et cité précédemment; au texte « Le Parti communiste dans le système politique français » paru dans Le communisme en France cfnsp, 175 (1969), 25–37; enfin, au court texte portant sur une « interprétation des événements de mai 1968 » et prononcé au cours d'un Colloque de la Société Françhise de Sociologie.
6 « Partis et systèmes politiques », 40. Les soulignés sont de nous.
7 Ibid., 41
8 Ibid.
9 Voir à ce sujet Michael Stein, « Le Crédit social dans la Province de Quebec: sommaire et développements », rcsp 6 (4), 563–82.
10 Dion, Léon et de Sève, Micheline, Les cultures politiques au Québec, document de travail, miméo (juin 1972), 282–354.Google Scholar Cet article s'insère ainsi dans une recherche beaucoup plus globale sur les cultures politiques au Québec.
11 Journal des Débats, 6 mai 1971, 1367
12 Ibid., 7 mai 1971, 1413
13 Soulignons que les problèmes particuliers soulevés à l'Assemblée Nationale proviennent, d'une part, du volumineux courrier que les députés reçoivent de leurs électeurs et, d'autre part, des réunions de cuisine souvent hebdomadaires que leurs organisateurs tiennent dans leurs comtés et dont ils transmettent au député les problèmes et cas particuliers soulevés et discutés.
14 GLavau, Eorges, « Le Parti Communiste dans le système politique français », Le Communisme en France, cfnsp 175 (1969), 18Google Scholar
15 Journal des Débats, 1971, 5089
16 Ibid., 5108
17 Ibid., 5104
18 Ibid., 5105
19 Ibid., 2833
20 Ibid., 2759
21 Ibid., 4618
22 Ibid., 4642
23 Ibid., 4645
24 Ibid.
25 Soulignons en dernier lieu que les députés ont profité des occasions qui leur ont été offertes lors de la présentation du discours du Trône, du Budget et de certains projets de lois, pour exposer les principes économiques du Crédit Social. Mais ces principes sont trop connus pour les exposer dans ce bref article.
26 Une collectivité est dite organique conditionnelle si celle-ci, acceptant de jouer selon les règies établies, souhaite transformer radicalement, de l'intérieur, le système actuel et vise par son action à l'instauration d'un système de remplacement. Rien ne nous permet de conclure en ce sens au sujet du Ralliement. Au contraire, tout nous amène à croire que celui-ci, « intégré aux rouages de fonctionnement du système politique établi, partage ses valeurs et poursuit des objectifs compatibles avec les siens », ce qui est le propre d'une collectivité organique inconditionnelle. (Léon Dion, et Micheline de Sève, « Québec: the search for an alternative political system », The Annals of the American Academy of the Social and Political Sciences 413 (may 1974), 124–45)
27 Les Débats (1970), 266
28 « Le Crédit social », 576
29 Nous constatons un phénomène semblable pour le Parti Québécois et l'Union Nationale (de 16 pour cent à 4 pour cent pour chacun). Si, avant 1973, ces deux formations assumaient un certain rôole tribunitien, ce dernier disparaît presque complètement dans la dernière session. Nous sommes cependant incapable d'expliquer ce phénomène en ce qui les concerne. Seule une étude portant directement sur ces deux partis pourraient nous en révéler les causes. En ce qui a trait au Ralliement des Créditiste, Vera Murray, dans une recherche qu'elle vient de terminer sur ce parti, établit clairement que l'abandon de la fonction tribunitienne est essentiellement due au leadership même d'Yvon Dupuis: « Selon les informations que nous avons obtenues … M. Dupuis, qui s'était installé dans le bureau du chef du Parlement, suivait tous les jours les débats de la Chambre. C'est lui qui aurait décidé du contenu des interventions créditistes ainsi que des positions face à des projets de loi, en consultation avec MM. Roy et Samson » (miméo, les mots soulignés sont de nous).
30 Selon la typologie adoptée par David Easton et auquel se référe Lavau lui-même à la page 38.
31 Léon Dion, Société et politique: la vie des groupes, Tome I: Fondements de la société libérate (Québec 1971), 117, note 8
32 « Le cadre conceptuel élaboré par Georges Lavau pour analyser les « fonctions » des partis politiques « anti-système » nous a semblé particulièrement susceptible de s'adapter à nos fins dans la mesure où ce politologue se proposait de saisir le changement comme finalité d'un système au même titre que l'intégration ou la persistance, plus souvent privilégiées comme axe fondamental des théories fonctionnalistes » [Micheline de Séve, Le mouvement populaire tchécoslovaque, Thése de doctorat, Université de Paris, fnsp (février 1974), 213].
33 Lavau, « Le Parti Communiste », 33–8. Les mots soulignés étaient en italique dans le texte.
34 Voici ce qu'avance Lavau sur cette question: « Dans la mesure oû les partis de ce type (anti-système) se complaisent dans l'exercice de la fonction tribunitienne, ils présentent (plus ou moins consciemment) des programmes politiques irréalistes et irresponsables: il s'agit de plateformes électorales destinées à rassembler les différentes catégories de mécontents et de réprouvés, beaucoup plus que de « programmes de gouvernement » que ces partis pourraient effectivement mettre en œuvre s'ils parvenaient à accéder aux rôles d'autorité » (Ibid., 41). effectivement mettre en œuvre s'ils parvenaient à accéder aux rôles d'autorité », « Partis et systèmes politiques », 41.
35 Ibid., 37