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Published online by Cambridge University Press: 10 November 2009
The connection between knowledge and action can be examined empirically in two ways: the first by studying the relationship that knowledge has to action and the second by examining the connection between action and knowledge. Without trying to include the whole span of the problems involved in this double link, this article attempts to sketch some aspects of the impact which action claims to have upon knowledge by examining certain practices which emerge in an explicit way from such a connection. Set in the context of Canada and Quebec, the examination focusses chiefly on some governmental reforms which try to establish explicit functions of control, coordination, and planning. The theme of these reforms exhibits the desire on the part of these governments to stress the deliberate, accountable, and rational nature of the decisions. It seems to be a question of a new compulsion to want to break with the opportunism of the past and to reestablish the links between the “scholar” and the “politician.” In this situation how well do the reforms come out? Is there a real connection with knowledge or is it alluded to only to justify the political pronouncement? These are the questions on which the author tries to shed some light.
1 Cette classification ne se veut pas analytique mais simplement descriptive: de plus chaque type mentionné peut présenter des variations importantes suivant les champs théoriques qui sont utilisés pour son développement.
2 Voir les travaux de l'école de Francfort autour de la notion de « théorie critique » opposée à la « théorie traditionnelle ». Plus spécifiquement sur les problèmes de l'intérêt de la connaissance, voir les travaux de Habermas et en particulier: Habermas, Jürgen, Knowledge and Human Interest (London: Heinemann, 1972).Google Scholar
3 Voir l'ensemble des travaux de Habermas et en particulier: Habermas, J., Théorie et pratique (2 vol.; Paris: Payot, 1975).Google Scholar
4 Nous avons tenté de développer les problèmes théoriques et méthodologiques posés par le processus d'action finalisé: L. Rioux et R. Prost, « La planification: éléments théoriques pour le fondement de la pratique » (titre provisoire), ouvrage à paraître.
5 La référence explicite à la connaissance (ou plus généralement à une conception de l'action) fournit une base objective aux actions concrètes et cette base est essentielle au statut même des pratiques orientées vers une fin. En effet, de telles pratiques doivent s'inscrire dans les processus sociaux en regard d'une stratégie explicite leur permettant de réaliser les fins. Cette stratégie implique pour sa mise en place une explication de la situation à modifier et entre autre la prise en charge de la question du pouvoir mise en jeu par les fins avancées. C'est précisément à ce type de problàme qu'une conception de l'action est censée fournir une réponse (rapport connaissance/action).
6 L'analyse que nous présentons s'appuiera sur des exemples particuliers tirés du Québec et du Canada. Nous proposerons dans la postface de cet article un exemple particulier (la Communauté Urbaine de Montréal) lequel aura pour but de montrer comment certains concepts développés s'appliquent au plan des données empiriques. Précisons enfin que cette analyse a été effectuée en 1974 et que certaines données ont pu être modifiées.
7 Nous voulons, en introduisant une telle limite, témoigner de l'existence de pratiques « planificatrices » nombreuses, notamment dans l'industrie et dans des secteurs d'activités clairement établis (le transport, par exemple). Néanmoins l'intérêt de toutes ces pratiques (corporate planning, advocacy planning, management) n'est pas le même que dans les cas choisis puisqu'elles se situent sur des plans sectoriels et par là ne rendent pas compte de certaines exigences (caractère collectif, global, qui posent des problèmes quant aux fins à définir et aux objectifs à réaliser à une large échelle), ni des difficultés politiques que posent l'instauration d'une contrôle sur l'ensemble social.
8 Nous distinguons régulation de contrôle :
– la régulation est un mécanisme par lequel on corrige les dysfonctions d'un système en terme de résultat;
– le contrôle est un processus par lequel des mécanismes de régulation sont mis en place en vue d'assurer la cohérence des résultats par rapport aux fins et objectifs associés au système. Le point de vue descriptif adopté dans l'énoncé de ces définitions soulève la différence d'ordre entre ces deux notions (technique/politique). Quant à l'origine de ces concepts, nous renvoyons aux champs théoriques de leur élaboration (cybernétique et/ou théorie générale des systèmes).
9 La notion d'interventionnisme ne renvoie pas aux différentes théories ou concepts qui ont pu la circonscrire. Cette notion, dans notre cas, réfère au modèle d'action supposé par une conception du « qui agit » caractérisée par les termes d'acteurs et de champ d'intervention.
10 Cette volonté de référence explicite à la Science et/ou à la Technique vise à camoufler l'opportunisme des pratiques en tentant de leur conférer une légitimité que semblent perdre de plus en plus les hommes « politiques ».
11 Voir non plus sur le plan de la pratique mais sur le plan de la théorie comment Pierre Birnbaum traite du problème de la fin du politique: Birnbaum, Pierre, La fin du Politique (Paris: Editions du Seuil, 1975).Google Scholar
12 Bill 75, Loi de la Communauté Urbainede Montréal, l'éditeur du Québec, 1969 (voir plus particulièrement les notes explicatives):
1. « L'organisme métropolitain proposé portera le nom de «Communauté Urbaine de Montréal» et aura compétence sur le territoire comprenant l'lle Montréal et l'lle Bizard. »
2. « Les organes de la Communauté Urbaine de Montréal sont le Comité exécutif et le Conseil…. »
« La juridiction de la Communauté Urbaine de Montréal est exercée par le Conseil, sauf dans les matières réservées au Comité exécutif. »
3. « La Communauté obtient immédiatement compétence sur un certain nombre de fonctions municipales…. »
« Les compétences obtenues par la Communauté dès l'entrée en vigueur du projet portent sur: (a) l'évaluation des biens dans son territoire; (b) l'établissement d'un schéma d'aménagement; (c) l'établissement d'un service de traitement des données; (d) l'élimination de la pollution de l'air; (e) l'uniformisation de la réglementation de la circulation…; (f) l'établissement de systèmes intermunicipaux de production d'eau potable…; (g) la coordination et, dans la mesure où la chose est nécessaire pour assurer à la population une protection policière efficace et de qualité, les étapes de l'intégration des services de police ainsi que la coordination des services de protection contre les incendies, la disposition des ordures, la santé publique et l'établissement des normes minima en matière de construction; (h) le projet prévoit également que la Communauté doit établir un plan de réaménagement des frontières municipales dans le territoire.
4. Outre ces fonctions accordées au départ, la Communauté « peut assumer une compétence sur d'autres fonctions municipales au moyen d'un règlement…. » « Les fonctions transférables à la Communauté component les loisirs à caractère intermunicipal, la construction de centres d'habitations subventionnés, les étapes de l'intégration des services de protection contre les incendies et les bibliothèques intermunicipales. »
(Nous répertorions les fonctions, en les classifiant a, b, c,… h.)
13 La récente création du M.E.A.U. dénote une tentative de dépasser cette étroite association de la planification à la dimension spatiale, en introduisant la formulation de politiques à titre de tâche explicite.
14 Comment, par exemple, imposer aux industries la localisation dans un parc industriel désigné par le plan d'aménagement.
15 Il faut de plus noter que les différents services, vu l'organigramme rencontrent de sérieuses difficultés, quant aux possibilités de collaboration entre eux; déjà, au simple niveau interne une coordination ne semble pas possible.
16 Si la police n'est pas présente dans l'organigramme, elle n'en absorbe pas moins une bonne partie du budget annuel. Doit-on voir en cela, l'énoncé explicite d'une priorité ?
17 Voir au sujet des relations de la C.U.M. avec les municipalités, les débats interminables et la difficultés des négociations, révélant la nécessité de poser clairement la question du pouvoir.
18 Le mandat de l'Office se définit comme suit: « Faire valoir auprès des investisseurs le potentiel économique du territoire de la Communauté en collaboration étroite avec le ministère de l'Industrie et du Commerce du Québec, le Service de Planification de la Communauté et les municipalités de son territoire. Promouvoir, de façon soutenue et dynamique, par les représentations et les démarches appropriées, l'essor économique du territoire de la Communauté. Préparer et tenir à jour la statistique économique et fiscale nécessaire ou utile à la Communauté et aux municipalités de son territoire. Elaborer des procédés de promotion économique en rapport avec le territoire de la Communauté », in Références 1974, C.U.M. Office d'expansion économique, page finale.
19 Il faut noter avec l'Office d'Expansion Economique et dans le cas de la localisation industrielle, comment une attitude interventionniste (empruntée à l'entreprise privée) introduit la concurrence entre les organismes publics : voire entre autre la publicité de la C.U.M. et de ses rivaux (Laval et la Rive Sud), quant aux avantages respectifs d'une localisation industrielle sur les territoires correspondant à ces organismes.
20 Une telle attitude se retrouve également à l'administration de la Ville de Montréal, avec cette fois une dimension exemplaire ! Une comparaison avec les autres expériences canadiennes ou anglaises montre bien cet état de fait comme anachronisme politique en matière de planification, relativement au développement urbain.