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Published online by Cambridge University Press: 10 November 2009
Despite the important role they played during Iran's constitutional revolution, ulama fell short of reaching their goal. Success came 70 years later during the 1979 revolution when the monarchy was overthrown under ulama's leadership. In this article, the author compares the theoretical relationships between these two revolutions.
En dépit du rôle important qu'ils ont joué pendant la révolution constitutionnelle de 1906 en Iran, les ulama n'ont pas réussi à atteindre leur but. Ils n'atteindront leur but que 70 ans plus tard, lors de la révolution de 1979, en renversant la monarchie au pouvoir. Dans cet article, l'auteur examine les relations théoriques entre ces deux révolutions.
1 Tanbiho al-ummah wa tanziho al-millah (L'avertissement à la communauté musulmane et la purification de la nation) a été publié en mars-avril 1909, c'est-à-dire 10 mois après l'annulation de la constitution et la dissolution de l'Assemblée nationale par Muhammad Ali Shah et quatre mois avant le rétablissement de la constitution. Ayatollah Naïni était un leader religieux demeurant à Nadjaf en Irak. Il a été un grand défenseur du constitutionnalisme en compagnie de deux autres leaders religieux, Ayatollah Khorasani, leader de la révolution constitutionnelle et son collègue Ayatollah Mazandarani. Naïni était à la fois le rédacteur de la déclaration révolutionnaire de Khorasani et Mazandarani mais aussi leur représentant pour certaines missions politiques. Il avait aussi joué un rôle essentiel contre l'occupation de l'Iran, durant la Première Guerre mondiale. Il a également eu une place importante dans la politique de l'Irak contre la Grande-Bretagne. Cette petite biographie de Naïni nous montre l'importance du Tanbiho al-ummah wa tanziho al-millah. Pour plus d'information, Keddie, voir Nikki R., Religion and Politics in Iran: Shiism from Quietism to Revolution (New Haven: Yale University Press, 1983), 58Google Scholar, Haeri, et Abdul-Hadi, Shi'ism and Constitutionalism in Iran (Leiden: E. J. Brill, 1977), 109–155Google Scholar.
2 Mirza Muhammad Hussayn Naïni, Tanbiho al-ummah wa tanziho al-millah (L'avertissement à la communauté musulmane et la purification de la nation) (Téhéran, 1334/1955), 8–10.
3 Ibid., 120–25.
4 Ibid., 105–20.
5 Dynastie iranienne de 1796 à 1925.
6 Naïni, Tanbiho al-ummah wa tanziho al-millah, 11–12.
7 Ibid., 16–17.
8 Secondat Montesquieu, Charles de, De l'esprit des lois, tome premier (Paris : Édition Garnier frères, 1944), 30–33, 254–64.Google Scholar
9 Voir le Coran, s: 26 v : 22; s: 23 v : 47; s: 7 v : 127; s: 25 v : 55; s: 9 v : 31.
10 Naïni, Tanbiho al-ummah wa tanziho al-millah, 19–25.
11 Ibid., 122–24.
12 Ibid., 28–34.
13 Ibid., 68–72.
14 Ibid., 13.
15 Durand, Edwige, «Tradition chiite et islamisme Ayatollah Khomeyni», Études internationales 1 (1994), 6–7Google Scholar.
16 À propos de la théorie politique du vilayat al-faqih, voir une recherche originale, Abdulhussein Sachedina, Abdulaziz, The Just Ruler (al-sultan al-adil) in Shiite Islam: The Comprehensive Authority of the Jurist in Imamite Jurisprudence (New York : Oxford University Press, 1988)Google Scholar. Sur cette idée politique, il y a des points de vue différents; Enayat, voir Hamid, Modern Islamic Political Thought (London : Macmillan, 1982), 160–194CrossRefGoogle Scholar, Asghar Schirazi, et également voir, The Constitution of Iran, Politics and the State in the Islamic Republic (London: I. B. Tauris, 1997), 257–291Google Scholar.
17 Naïni, Tanbiho al-ummah wa tanziho al-millah, 15, 41, 45, 46, 101.
18 Ibid., 141–42.
19 Ibid., 47, Vanessa Martin, voir également, Islam and Modernism: The Iranian Revolution of 1906 (London: I. B. Tauris, 1989), 30Google Scholar.
20 Haeri, Shi'ism and constitutionalism in Iran, 198.
21 Ibid., 200.
22 Ibid.
23 Naöni, Tanbiho al-ummah wa tanziho al-millah, 88–90.
24 Haeri, Shi'ism and constitutionalism in Iran, 203.
25 Comme s: 3 v : 159 : « conseille (prophéte)-les dans leurs affaires »; s: 42 v : 36: « Qui (les fidéles) délibérent en commun sur les affaires ».
26 Naïni, Tanbiho al-ummah wa tanziho al-millah, 54–55.
27 Haeri, Shi'ism and constitutionalism in Iran, 207.
28 Naïni, Tanbiho al-ummah wa tanziho al-millah, 46–47.
29 Certains auteurs croient que Naöni était un chiite moderniste et ils refusent d'autres commentaires. Par exemple, Arjomand, voir Said Amir, « Religion and Ideology in the Constitutional Revolution », Iranian Studies 12 (1979), 286–287CrossRefGoogle Scholar.
30 Naïni, Tanbiho al-ummah wa tanziho al-millah, 101–02. Voir également Martin, Islam and Modernism, 183.
31 Notons que certains relèvent une différence importante entre Naïni et Nuri sur le constitutionnalisme; voir, à ce sujet, Schirazi, The Constitution of Iran, 19. Nuri mentionne trois étapes pour la révolution de 1906: (1) discussion; (2) rédaction de la constitution; (3) exécution de la constitution. Nuri améne la révolution jusqu'à la deuxième étape. Mais, dans cette étape, il voit quelques innovations à propos de la liberté et de l' égalité du point de vue islamique (Haeri, Shiism and Constitutionalism in Iran, 199). Naïni, sans mentionner Nuri, critique ses points de vue (voir Naöni, Tanbiho al-ummah wa tanziho al-milla, 36–40). Ajoutons que quand on analyse les oeuvres de Nuri, il n'y a pas, au fond, de différence importante entre Naïni et Nuri. Tous les deux sont d'accord avec le constitutionnalisme dans un cadre islamique. Mais Naïni présente ses points de vue d'une façon bien argumentée et un style modéré. Nuri le fait par une démarche traditionaliste et un style brutal. Pour analyser la démarche politique de Nuri, il faut se souvenir que Nuri résidait à Téhéran (Iran), contrairement aux autres dirigeants de la révolution qui demeuraient à Nadjaf en Irak et qu'il était membre de l'assembiée constitutionnelle. Nuri observait de près les événements qui se passaient dans l'assembiée et les activités des ambassades de Grande-Bretagne, de Russie et de l'empire Ottoman pour influencer la révolution constitutionnelle. Pour en savoir plus, voir Muhammad Turkaman, Majmuahi az rasail, ilamiyahha, maktubat, va ruznamah-i Shaykh-i shahid Fazl allah Nuri (Recueil des lettres, des communiqués, des textes et le journal de Shaykh-i shahid Fazl allah Nuri) (Téhéran : Rasa, 1362/1983), Vol. 1: 9–20, 56–75, 101–14; Vol. 2: 165–239,248–82,373–94.
32 Ce point de vue n'a pas pour tâche de placer les perspectives de Naïni en face du constitutionnalisme et de la démocratic Si nous étudions les différents récits de démocraties, le point de vue de Naïni en est un, parmi les autres. Selon Hamid Enayat : « any formulation of democracy in general, therefore, stressing one or the other of the known attributes of a democratic system—whether it be the right to vote, or of self-expression, or of assembly—can be valid, provided it enjoys a reasonable degree of internal coherence » (Enayat, Modern Islamic Political Thought, 134).
33 Abrahamian, Ervand, Between Two Revolutions (Princeton : Princeton University Press, 1982), 478, 534.Google Scholar
34 Haeri, Shi'ism and constitutionalism in Iran, 240–41.
35 Le Shah avait décidé d'effectuer des changements majeurs culturels, industriels et agricoles. Ces changements sont basés sur la doctrine Kennedy, alors président des États-Unis, formulée pour les pays amis qui étaient politiquement contre l'Union Soviétique de l' époque.
36 Seyyed Ruhollah Khomeyni, Ayatollah, Pour un gouvernement islamique, trad, par Kotobi, M. et Simon, B. (Paris : Fayolle, 1979).Google Scholar
37 Ibid., 25–48.
38 Ibid, 111.
39 Voir, code civil iranien, articles : 1104, 1105,1130, 1143, 1199, 1205, notons que ce code civil est ratifié à la fin de la dynastie Qajar et malgré certains amendements, il y a des articles controversés à propos du droit des femmes. Après la révolution de 1979, le Parlement a ratifié quelques lois privilégiant les femmes dans les domaines judiciaire, financier et matrimonial. Les représentantes parlementaires et les organisations féminines, en contestant certaines lois et certaines traditions, revéndiquent leurs droits de plus en plus.
40 Voir la constitution de la République Islamique d'Iran, articles 110, 131, 175, 176, 177.
41 Ibid., articles 91–99.
42 Ibid., articles 60, 113–42.
43 Voir une comparaison générale entre deux révolutions iraniennes (1906 et 1979), Salehi, M. M., Insurgency through Culture and Religion: The Islamic Revolution of Iran (New York : Praeger, 1988), 61–67.Google Scholar
44 Ibid., 66–85, 261–62.
45 Enayat, Modern Islamic Political Thought, 169–70.
46 Pour plus d'information concernant Al-Farabi, Khwajah Nasir al-Din al-Tusi, Mir Damad et Mulla Sadra voir History of Islamic Philosophy, dir. par Seyyed Hossein Nasr and Oliver Leaman, Vol. 1 (London : New York, Routledge, 1996), 178–98, 527–85, 597–636, 635–43; concernant Sabzavari voir Manuchehr Sadughi Soha, Orafa va hokama-eh ba'ad az Sadr-ul Muti'allihin (Bibliographie des philosophes et des mystiques de post-Sadr-ul Muti'allihin) (Téhéran: Anjomaneh hikmat va falsafeh, 1358/1980), 109–17; et concernant Tabataba'i voir, l'introduction de Sayyid Husayn Nasr à Sayyid Muhammad Husayn Tabataba'i, Shiahdar Islam (Shiisme en Islam) (Qum : Dar al-Tabligh-i Islami, 1348/1969).
47 Enayat, Modern Islamic Political Thought, 169–70.
48 Ibid., 167–68 et Arjomand, également voir Amir, The Shadow of God and the Hidden Imam (Chicago : University of Chicago Press, 1984), 234–238CrossRefGoogle Scholar.
49 Voir Sachedina, The Just Ruler (al-sultan al-adil) in Shiite Islam, chap. 2 et 3.
50 II y a un consensus approximatif chez les ulama, qui dit que les affaires judiciaires sont le minimum des devoirs du faqih. Certains pensent qu'il peut s'occuper de toutes les affaires sociales et politiques, comme le Prophète. Dans cette catégorie nous pouvons citer en plus de Khomeyni: Mulla Ahmad Naraqi (mort en 1821), son oeuvre est : Avaid al-ayyam (Les intiéréts des jours) et Shaykh Mohammad Hassan Najafi (mort en 1842), son oeuvre est : Javaher al-kalam (La meilleure parole). Chez d'autres, le gouvernement islamique est constitué sous la direction du faqih, mais ses devoirs et ses responsabilités sont précisés par les électeurs. Voir Husayn Ali Muntaziri, Dirasat fi vilayat al-faqih wa-fiqh al-dawlah al-Islamiyah (Les cours sur vilayat al-faqih et le fiqh du gouvernement islamique) (Beirut: al-Dar al-lslamiyah, 1988). II y en a même qui suggérent que valiat al-faghih n'a pas besoin de poste et que sa permission et sa surveillance sont suffisantes. Consulter, à ce sujet, Shaykh Mohammad Javad Moghnieh, Al-Khomeyni wa al-dolah islamiah (Khomeyni et le gouvernement islamique) (Beirut: dar-al 'ilm lelmalaiin, 1979). D'autres encore sont d'avis que le poste de valiat al-faghih doit étre occupé par un concile de quelques faqihs. Voir, par exemple, Mohammad Ghaleb ayyoub, Malameh an nazariah siyasiah fi fekr al-imam al-chirazi (Les caractéristiques de la théorie politique dans la pensée de l'Imam Chirazi) (Beirut : Dar al-manhal lettebaah wa al-nashr wa al-tozi'a, 1991). Mais, on trouve des auteurs qui n'admettent aucune fonction sociopolitique pour le faqih, parce que, chez eux, il n'y a aucune dimension politique au sein de l'Islam et du chiisme. Voir, à ce sujet, Mehdi Hairi Yazdi, Hikmat wa hokoumat (Théosophie et gouvernement) (s.p.: Shadi, 1995), 167–70.
51 Dans cet article nous n'avons parlé que de deux mouvements qui appartiennent à l'histoire contemporaine de l'lran. Pour en savoir plus, voir la note 44.
52 Algar, Voir Hamid, Religion and State in Iran 1785–1906: The Role of the Ulama in the Qajar Period (Berkeley : University of California Press, 1969), 22.Google Scholar
53 Par l'adjectif « religieux », ils sont tout à fait différents des intellectuels décrits dans la note 60.
54 Pour plus d'information voir Ali Shariati, Shiah (Chiisme) (Téhéan : Hossay-niehheh irshad, 1357/1979); Motraza Mutahhari, Piramun-eh inghelab-eh islami (À propos de la révolution islamíque) (Téhéran: Intesharat-eh islami, 1361/1983); voir également Arjomand, The Shadow of God and the Hidden Imam, 260–61.
55 Dar jostejoypeh rah az kalam-eh Imam, saltanat va tarikh-eh Iran, az bayanat va e'elami-eh-ha-eh Imam Khomeyni az sal-eh 1341 ta 1361 (En recherche de la direction, par la parole de l'Imam, la monarchie et l'histoire d'Iran, selon les discours et les communiqués de l'lmam Khomeyni de 1962–1982) (Téhéran : Amir Kabir, 1363'1984), 167–68.
56 Ibid., 168.
57 Selon le référendum qui eut lieu le 30 mars 1979, 98 pour cent des Iraniens ont voté en faveur de la « République islamique ».
58 Johnson, Chalmers, Revolutionary Change (Stanford : Stanford University Press, 1982), 16–41.Google Scholar
59 À cause de ce conflit culturel, certains dirigeants de la révolution de 1906 comme Ayatollah Shaykh Fazl Allah Nouri ont pris position contre le constitutionnalisme. L'auteur et intellectuel iranien, Jalal al-e Ahmad (1302/1923–1348/1970) en analysant les rendements des intellectuels en Iran dit: « j'ai mentionné rapidement dans Gharbzadegi [Occidentalisation qui est un autre livre de Al-e Ahmad] que l'exécution de Shaykh Fazl Allah Nouri éait le signal de la domination de l'occidentalisation sur ce pays [Iran]. Ici je veux ajouter que bien que cette exécution ait semblé être le signal de la victoire du constitutionnalisme, les événements suivants et le coup d'État de 1921 [par Reza shah, le premier shah de la dynastie Pahlavi] ont démontré qu'en fait cette exécution était un aveu d' échec du constitutionnalisme. En même temps le grand signal de l' échec des intellectuels […] aprés ce coup d'État les intellectuels et les ulama quittent la scene et sont remplacés par les militaires » (Dar khidmat va hkiyanat-i roushanfekran [À propos du service et de la trahison des intellectuels] [Téhéran: Ravagh, s.d.], 402).
60 Il faut faire une distinction, dans notre cas, entre les universitaires et les intellectuels : les universitaires étaient pour la plupart des étudiants et une partie des professeurs, et les intellectuels étaient les auteurs et les artistes… dont la majorité avaient étudié à l' étranger et avaient une orientation laïque.
61 Notons qu'avec la guerre Irak-Iran (1981–1989) et l'appui des pays européens à Saddam Hussayn, la position anti-américaine de l'Iran s'est changée en position anti-occidentale. Après la guerre, les relations entre l'Europe et l'Iran étaient en voie de développement. Mais, à deux reprises, ces relations se sont détériorées pendant quelques mois: (1) En 1989 suite à la fatwa de mort prononcée à l'encontre de Salman Roshdi par Khomeyni; (2) En 1998, suite à l'accusation de d'implication l'Iran dans la mort de dirigeants kurdes par un tribunal d'Allemagne.
62 Diamond, Voir Larry, « Is the Third Wave Over? », Journal of Democracy 3, (1996), 20–21.CrossRefGoogle Scholar
63 Il l'a dit dans la « conférence de l'lslam politique et l'Ouest » qui avait eu lieu à Nicosie dans la derniére semaine d'octobre 1997; pour plus d'information voir Ettela'at International (New York, 11 novembre 1997), 9.