Published online by Cambridge University Press: 06 September 2007
Les discours sur la présence des femmes dans les assemblées législatives puisent essentiellement à deux rationalités : celle de la justice et celle de l'utilité. L'argument de la justice repose sur le principe de l'égalité des femmes et des hommes; conséquemment, celles-là ont le même droit que ceux-ci à prendre part aux décisions publiques. L'argument de l'utilité fait plutôt valoir que des assemblées parlementaires comportant un meilleur équilibre femmes-hommes permettent d'améliorer la démocratie représentative. Selon Mateo Diaz (2005 : 116–118), le discours utilitariste se manifeste sous plusieurs formes, dont l'une veut que les femmes et les hommes ayant des expériences de vie différentes, la mal-représentation des femmes au parlement implique que leurs valeurs, leurs besoins, leurs demandes et leurs intérêts ne sont pas pris en compte par la gouverne. Cet argument a inspiré une très riche littérature préoccupée de savoir si les femmes changent la politique. Tremblay (1999 : 226–227), par exemple, voit trois dimensions de la gouverne démocratique que les femmes peuvent changer et mettre à contribution afin de représenter substantiellement les femmes : le style parlementaire (soit les façons d'être, de dire et de faire de la politique), l'ordre du jour politique (soit les thématiques abordées par la gouverne politique), enfin les politiques publiques (soit le contenu des législations et les perspectives dont elles sont porteuses).