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Freud devait-il choisir entre les deux conceptions du symbole que lui attribue Lévi-Strauss*?

Published online by Cambridge University Press:  13 April 2010

Ghyslain Charron
Affiliation:
Université d'Ottawa

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Si un auditeur saisit la lettre d'un récit et s'il se trouve devant une énigme ou une absurdité, il peut persister à attribuer du sens à ce discours et supposer que pour appréhender ce sens il lui faut recourir à un code autre que celui apparemment employé. Ainsi un rêve dont le contenu manifeste paraît insensé pourra prendre un sens si celui qui l'entend prête une valeur symbolique déterminée à tel ou tel élément de ce contenu et traduit ce symbolisé dans le discours ordinaire. Toute la question est de savoir comment l'interprète va s'y prendre pour déchiffrer correctement le texte énigmatique. Qui pratique l'interprétation devra pour justifier son travail développer une théorie du symbole et de la symbolisation. Lévi-Strauss reproche précisément à Freud d'avoir oscillé entre une conception réaliste et une conception relativiste du symbole et de n'avoir pas su choisir entre les deux.

Type
Articles
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 1990

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References

Notes

1 Leiris, Michel, À cor et à cri, Paris, Gallimard, 1988, p. 117.Google Scholar

2 Lévi-Strauss, Claude, La potière jalouse, Paris, Plon, 1985, p. 246248.Google Scholar

3 Pour une étude d'ensemble du symbolisme chez Freud, voir John Forrester, Language and the Origins of Psychoanalysis, New York, Columbia University Press, 1980, p. 63–212. Dans sa version française, Le langage aux origines de la psychanalyse (Connaissance de l'inconscient), Paris, Gallimard, 1984, p. 121–314.

4 «Traumgedanken und Trauminhalt liegen vor uns wie zwei Darstellungen desselben Inhaltes in zwei verchiedenen Sprachen, oder besser gesagt, der Trauminhalt erscheint uns als eine Übertragung der Traumgedanken in eine andere Ausdrucksweise, deren Zeichen und Fügungsgesetze wir durch die Vergleichung von Original und Übersetzung kennen lernen sollen.» Gesammelte Werke, II-III, Londres, Imago, 1942, p. 283Google Scholar. (Nous emploierons dorénavant l'abréviation courante GW pour désigner les Gesammelte Werke.) Pour la traduction française, voir L'interprétation des rêves [dorénavant IR], Paris, PUF, 1967, p. 241Google Scholar. Comme nous ne possédons pas encore une traduction homogène de l'ensemble de l'œuvre de Freud et que de multiples traductions nous sont proposées, nous renverrons toujours d'abord à l'original, quitte à utiliser l'une ou l'autre traduction et même à suggérer la nôtre.

5 GW, II-III, p. 101; IR, p. 91.

7 GW, II-III, p. 102; IR, p. 91–92.

8 IR, p. 93; cf. GW, II-III, p. 104: «Für die wissenschaftliche Behandlung des Themas kann die Unbrauchbarkeit beider populärer Deutungsverfahren des Traumes keinen Moment lang zweifelhaft sein.»

9 GW, II-III, p. 350; IR, p. 297.

10 GW, V, p. 225; Cinq psychanalyses [dorénavant CP], Paris, PUF, 1967, p. 46.Google Scholar

11 GW, V, p. 231; CP, p. 50–51.

12 GW, II-III, p. 358; IR, p. 303.

13 GW, II-III, p. 697; Sur le rêve, Paris, Gallimard, 1988, p. 136.Google Scholar

14 Dans L'inquiétante étrangeté et autres essais (Connaissance de l'inconscient), Paris, Gallimard, 1985, p. 6181.Google Scholar

15 GW, VIII, p. 61; Cinq leçons sur la psychanalyse (Petite bibliothèque Payot), Paris, Payot, 1966, p. 41.Google Scholar

16 GW, XVII, p. 89; Abrégé de psychanalyse, Paris, PUF, 1973, p. 30.Google Scholar

17 GW, II-III, p. 102–103; IR, p. 92. Voir aussi GW, II-III, p. 347; IR, p. 294.

18 GW, XI, p. 152; Introduction à la psychanalyse [dorénavant IP] (Petite bibliothèque Payot), Paris, Payot, 1964, p. 136.Google Scholar

19 Voir Eco, Umberto, Sémiotique et philosophie du langage, Paris, PUF, 1988, p. 239274.Google Scholar

20 GW, XV, p.13; Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse, Paris, Gallimard, 1984, p. 21.Google Scholar

21 GW, XI, p. 151; IP, p. 135.

22 Ce qu'il écrit en 1939 le montre bien; voir GW, XVI, p. 200–201, 206–207.

23 GW, XII, p. 155.

24 GW, XVI, p. 206–208.

25 Voir à ce sujet Laplanche, Jean, Nouveaux fondements pour la psychanalyse, Paris, PUF, 1987, p. 2141.Google Scholar

26 «Was heute symbolisch verbunden ist, war wahrscheinlich in Urzeiten durch begriffliche und sprachliche Identität vereint. Die Symbolbeziehung scheint ein Rest und Merkzeichen einstiger Identität.» (GW, II–III, p. 357.)