Né à Dijon en 1861, Maurice Blondel s'est d'abord fait connaître par deux ouvrages retentissants, L'Action de 1893 et la Lettre sur l'Apologetique de 1896. Dans ces deux oeuvres de jeunesse, qui demeurent pourtant ses chefs-d'œuvre, il prenait hardiment position aussi bien contre la philosophic scolastique que contre la philosophic moderne. Ce qui lui valut aussitôt, avec les remontrances des théologiens intégristes, les sarcasmes des philosophes rationalistcs. Qu'est-ce qui pouvait bien le pousser, lui fervent catholique, à rejeter la vénérable scolastique? En quoi la philosophic moderne, qu'il connaissait pourtant bien, lui paraissait-elle inacceptable ? Entre l'aristotélisme et le kantisme, comment ce fougueux prétendait-il frayer sa propre voie? Comment pensait-il, enfin, concilier ses exigences de philosophe avec ses croyances de chrétien?