Déclaration d’intérêts
Emmanuelle Corruble est consultant et/ou orateur pour les laboratoires Astra-Zeneca, Eisai, Lundbeck, Otsuka, Sanofi-Aventis, Servier.
Published online by Cambridge University Press: 17 April 2020
Les médicaments antidépresseurs peuvent induire des effets hépatiques iatrogènes. Bien que les travaux publiés depuis 1965 sur ce sujet soient peu nombreux, il fait l’objet d’un intérêt récent, notamment de la part des agences américaine et européenne d’enregistrement des médicaments.
0,5 % à 3 % des patients traités par médicaments antidépresseurs développent une élévation modérée et asymptomatique des amino-transférases (ASAT et ALAT). Tous les médicaments antidépresseurs peuvent s’avérer hépatotoxiques, particulièrement chez les sujets âgés et chez les sujets polymédiqués. Dans la plupart des cas, l’atteinte hépatique induite par les antidépresseurs est idiosyncrasique, non prévisible et indépendant de la posologie prescrite. Elle survient le plus souvent dans un délai de quelques jours à 6 mois après l’initiation du traitement antidépresseur. Toutefois, des cas graves d’hépatopathie induite par les antidépresseurs ont également été décrits, avec des hépatites fulminantes et des décès. Les lésions hépatiques sous-jacentes sont le plus souvent de type hépatocellulaire et plus rarement de type cholestatique ou de type mixte.
Les antidépresseurs ayant le risque le plus élevé d’hépato-toxicité sont l’iproniazide, la nefazodone, la trazodone, la phenelzine, l’imipramine, l’amitriptyline, la duloxetine, le bupropion, la tianeptine, et l’agomelatine. Les antidépresseurs ayant le risque le plus faible d’hépatotoxicité sont le citalopram, l’escitalopram, la paroxetine et la fluvoxamine.
En pratique clinique, la surveillance des enzymes hépatiques ASAT et ALAT est la méthode la plus utile pour dépister des effets hépatiques iatrogènes des médicaments antidépresseurs. Si des anomalies sont constatées, l’interruption immédiate du traitement antidépresseur est essentielle. Et un avis hépatologique est souhaitable.
Emmanuelle Corruble est consultant et/ou orateur pour les laboratoires Astra-Zeneca, Eisai, Lundbeck, Otsuka, Sanofi-Aventis, Servier.
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