On sait depuis longtemps que les traitements combinés d’antidépresseurs et de psychothérapies donnent les meilleurs résultats pour soigner les dépressions. L’étude STAR-D avec ses 4 étapes aboutit à 67 % de rémissions, une des dernières étapes associe la psychothérapie. Donc un tiers des patients reste sans amélioration. D’où l’idée d’associer ou de privilégier un traitement psychothérapeutique. Mais lequel, sachant qu’aucune forme de psychothérapie cognitive, interpersonnelle, dynamique ou de soutien n’a montré une réelle supériorité. Deux grandes stratégies psychothérapeutiques sont utilisées dans les dépressions résistantes :
– l’évaluation systématique d’un trouble de la personnalité, dont la personnalité état limite, d’un facteur de stress ou d’un événement traumatique, d’une addiction ou d’un trouble anxieux comorbide définit l’étape initiale. Elle se complète de l’évaluation des mécanismes de défense prévalant de la personnalité (cf. code additionnel du DSM-V) ;
– des techniques de soin récentes proviennent des thérapies dialectiques pour certaines, des thérapies psychodynamiques pour d’autres.
Ces approches prennent en compte l’importance des ruminations, du perfectionnisme, de l’attachement, de la détresse comme facteurs d’aggravation des dépressions. Elles tentent d’améliorer la difficulté qu’ont les patients pour exprimer des émotions, l’analyse d’une hyper-vigilance, les pensées rigides, la peur de s’engager dans des relations mutuelles, des pensées de jalousie et des idées de revanche. Dans la Tavistock Adult Depression Study, on s’intéresse aux enjeux de passivité, de barrière au traitement et de résilience qui jouent un rôle dans la chronicité d’un état dépressif. Parmi les facteurs d’efficacité des stratégies psychothérapeutiques il faut citer l’observance des patients vis-à-vis du dispositif de soins, une séance hebdomadaire avec des durées supérieures à 16 semaines de traitement.