Published online by Cambridge University Press: 15 April 2004
Introduction. En Tunisie, bien que des problèmes liés à la floraison et à la fructification se posent chez le grenadier (Punica granatum L.), aucune étude n'avait encore été menée sur cette espèce. Nos travaux ont donc cherché à étudier ces importantes étapes du cycle de reproduction de la plante chez certaines variétés locales de P. granatum exploitées dans les conditions tunisiennes. Matériel et méthodes. La dynamique de la floraison a été étudiée par le comptage régulier des fleurs formées sur branches des trois cultivars locaux : Gabsi, Kalaii et Garoussi. La chute des boutons floraux, des fleurs épanouies ou des jeunes fruits récemment noués a été comptabilisée pour l'arbre entier. Un suivi de la fertilité des fleurs et des essais d'autopollinisation par ensachage de rameaux de différentes longueurs ont été conduits sur le seul cultivar Gabsi. Résultats et discussion. La durée de la floraison a été de 8 semaines environ pour Gabsi et de 10 semaines pour Garoussi et Kalaii. Le maximum des fleurs a été obtenu entre la troisième et la cinquième semaine après le début de floraison. La majeure partie des fleurs est apparue sur du bois âgé d'un an ou plus. Le taux de rétention le plus élevé (8,4 %) a été enregistré chez le cultivar Gabsi. Les fruits ont surtout été obtenus à partir des fleurs hermaphrodites. Le calibre des fruits à la récolte a diminué au fur et à mesure que la date d'apparition des fleurs dont ils provenaient avait été tardive. Les rameaux courts ensachés n'ont pas retenu de fruits ; ceux de longueur moyenne ont permis un taux de nouaison de 2,3 % par rapport à la totalité des fleurs du rameau ; les rameaux de plus grande taille ont présenté un taux de 4,8 %. Conclusions. La floraison du grenadier est très échelonnée. Les cultivars étudiés ont différé en fonction de la date du début de floraison, de sa durée et de son intensité. Le régime de reproduction s'est révélé être l'allogamie préférentielle. L'étalement de la floraison et les particularités morpho-physiologiques des fleurs favoriseraient plutôt la pollinisation croisée.