Published online by Cambridge University Press: 19 April 2010
Le principe d'égalité n'a pas jusqu'ici porté ce nom dans la doctrine. Le sommaire des principes fondamentaux de la Croix-Rouge ne fait mention que de l'égalité des Sociétés nationales, ce qui est un principe organique de l'institution. Pour marquer l'égalitarisme de la Croix-Rouge envers les hommes, on a eu recours au terme d'impartialité, ce qui n'est pas exact. En effet, ainsi que nous le verrons plus loin, l'impartialité est une qualité de l'esprit qui se manifeste chez l'homme appelé à agir ; elle se rapporte donc au sujet et non à. l'objet. En réalité, l'impartialité présuppose l'existence de règles reconnues, que l'on doit appliquer sans passion ni parti-pris. Ces règles sont, pour la Croix-Rouge, au nombre de deux : ce sont précisément le principe d'égalité, que nous analysons ici, et le principe de proportionnalité, que nous étudierons dans le chapitre suivant.
page 560 note 1 Au surplus, les adeptes de diverses religions considèrent que les hommes sont frères, étant enfants du même Père et appelés à la même destintée et au même salut. Certaines écoles philosophiques, comme les stoïciens, ont également proclamé la fraternité des hommes.
page 560 note 2 De ce fait, plutôt que de parler d'un principe d'égalité, on aurait pu songer à adopter la notion d'égalitarisme.
page 560 note 3 C'est ainsi que, dans le monde presque entier, les citoyens sont égaux devant la loi, au moins théoriquement, et ont reçu les mêmes droits politiques. En outre, la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l'homme interdisent les mesures discriminatoires (Voir Formes et causes principals de la discrimination, Nations Unies, 1949).
page 561 note 1 Les distinctions subjectives sont proscrites par le principe d'impartialité, que nous examinerons plus loin.
page 563 note 1 Cette règie a été codifiée dans le «Serment de Genève », version revisée du « Serment d'Hippocrate », établie par l'Association Médicale Mondiale et adoptée à l'unanimité de ses membres. Soulignons que l'idée de non-discrimination ne figurait pas dans le texte de l'illustre médecin grec.
page 563 note 2 Ainsi, pour les Chrétiens, il suffit de rappeler le commandement « aimez vos ennemis », et la parabole du Bon Samaritain.
page 564 note 1 Indiquons ici, pour n'y plus revenir, que l'expression « Sociétés nationales de la Croix-Rouge » comprend également les Sociétés qui se sont constituées, dans certains pays musulmans, sous le signe du Croissant-Rouge et celle qui a pour emblème le Lion et Soleil Rouges. Ces dernières font partie de la Croix-Rouge internationale au même titre que les autres.
page 565 note 1 La même question se pose pour les internés civils.
page 566 note 1 Voir Revue internationale de la Croix-Rouge, avril 1953, p. 274 sq.
page 569 note 1 Ce principe pourrait, à titre exceptionnel, être mis en échec par l'intéressé lui-même, qui, par abnégation, s'effacerait au profit d'un autre homme, pourtant moins atteint que lui.
page 569 note 2 Voir cependant Hubee, Max : Principes d'action et fondements de l'oeuvre du Comité international de la Croix-Rouge, Genève, 1948, p. 10.Google Scholar
page 572 note 1 Le Comité international ne peut user que de persuasion à l'égard des donateurs. Il ne saurait faire pression sur eux en se refusant à transmettre leurs secours, car alors ce serait les victimes mêmes qui en pâtiraient.
page 572 note 2 De même un soldat qui, dans la rue, hésiterait à abattre d'un coup de feu une femme ou un enfant, du haut d'un avion lancera de sangfroid sur une ville des torpilles qui en tueront des centaines.
page 573 note 1 L'action humanitaire demande aussi que l'on soit complètement informé quant aux personnes à assister, leur mentalité et leurs coutumes (voir DrDorolle, Pierre : Ethnologie et problèmes sanitaires, Revue internationale de la Croix-Rouge, avril 1953, p. 301).Google Scholar
page 574 note 1 La grande difficulté est de déterminer ce qui est dû à chacun.
page 575 note 1 C'est ainsi que Pascal a pu dire que la véritable justice se moquait de la justice. Et l'on connaît l'adage : summum jus, summa injuria.
page 577 note 1 Voir Lossier, Jean-G., Sur l'esprit de service, Studia philosophies, Bâle, 1953 ; vol. XII.Google Scholar
page 577 note 2 Lossier, op. cit.