La législation à l'égard des infirmières est un vaste sujet; son histoire et ses tendances actuelles, dans les divers pays, pourraient remplir de nombreux volumes. Nous n'essaierons ici que de tracer un tableau de quelques-uns des faits les plus importants de son évolution, — faits qui, dans leurs grandes lignes se reproduisent presque identiquement dans les différents pays.

Constitué à Londres, sur la proposition de Miss L. L. Dock, comme section du Conseil international des femmes, lors de son assemblée quinquennale de 1899, le Conseil international des infirmières eut bientôt une activité assez considérable pour se constituer en groupement indépendant. Il s'attacha à procurer à ses membres l'occasion d'échanger vues et projets, soit par une correspondance internationale, soit surtout par des réunions et congrès, auxquels prirent part un grand nombre de femmes remarquables, parmi lesquelles — et pour ne parler que des disparues — nous citerons seulement Edith Cavell, Isla Stewart, Isabel Hampton-Robb. Cette fédération d'organisations nationales d'infirmières tend à relever partout le niveau de l'éthique professionnelle et à exalter les sentiments généreux de ses membres, à développer leur esprit de corps tout en laissant à chacune pleine indépendance et autonomie. Si le premier moment fut le perfectionnement professionnel et technique, dominé par les connaissances médicales et la pratique des hôpitaux, il convient maintenant de passer à un degré supérieur: celui de la préparation aux fins humanitaires par élimination des inaptes, le meilleur recrutement possible, et une éducation appropriée. C'est à cette formation professionnelle que s'intéresse spécialement le Conseil international des infirmières qui compte aujourd'hui 19 associations nationales affiliées, qui a des représentants dans 12 pays, et son siège social — centre d'information et de discussion pour tout ce qui concerne les infirmières — à Genève, 1, place du Lac.

L'analyse publiée dans le numéro de décembre 1925 de la Revue internationale de la Croix-Rouge au sujet du Commonwealth Fund Program for the Prevention of Delinquency, qualifie le « Commonwealth Fund » de « fonds d'état » (p. 997, 13me ligne). Par lettre du 10 février 1926, le Directeur du Joint Committee rectifie comme suit cette appellation:

« Le « Commonwealth Fund » est une des grandes fondations philanthropiques américaines d'ordre privé, comme la Fondation Rockefeller. Il fut créé en 1918 par Mrs Stephen V. Harkness, et, par des additions successives à la première donation, son capital a atteint actuellement 38 millions de dollars. Le montant en est réparti entre diverses activités éducatives scientifiques et de bien-être public… »

« Il est très naturel que cette erreur ait été commise puisque le mot « Commonwealth » est appliqué à tant d'Etats américains, comme Etat des Massachusetts, Etat de Pensylvanie, etc… Mais cependant nous employons aussi ce terme dans un sens plus général, et il a été choisi pour désigner cette fondation, comme répondant le mieux au dessein de Mrs Harkness, d'élargir le champ de ces activités humanitaires. »