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Published online by Cambridge University Press: 01 January 2022
Il est assez difficile de traiter le sujet des palais de l'époque safavide d'Isfahan, tout au moins sur le plan typologique. Il est bien connu, en effet, qu'en Iran--et à Isfahan en particulier--il est resté bien peu des édifices que nous sommes habitués à définir “palais,“ c'est-à-dire des demeures princières ou royales. Les exemples des édifices destinés à la “représentation” sont en réalité très peu nombreux et presque tous fortement modifiés; mais nous ne savons rien sur le côté intime et familial des ensembles royaux. A la différence de ce qui se produit en Europe, ou à peu près dans chaque ville et presque pour chaque famille noble on connaît ou on conserve les demeures, la Perse safavide (et pas elle seule) ne peut nous offrir aujourd'hui presque rien d'utile pour ce genre d'étude.
1. Une première division suivant la seule planimétrie peût être essayée en tenant compte de nos connaissances directes et litteraires: pavilions à plan central, carrés, hexagonaux, octogonaux; pavilions à double axe de symétrie, flanqués ou prćédés par des ṭṭlṭr à colonnes, etc. Mais une telle division est absolument insuffisante, soit à cause des nombreuses variations dans l'élévation, soit parce qu'elle laisserait de côté tous les problèmes se rattachant à l'origine et l'agrandissement des bâtiments. Etant donné, par exemple, que nos investigations ont constaté quel le pavilion dit de Chihil Sutūn eût trois phases d'accroissements au moins, on peût se demander quel était le rapport réel entre Chihil Sutūn et un autre pavilion (aujourd'hui perdu mais dont nous possedons une documentation presque complète) comme lᶜAyanah-Khānah: il y a cent ans, ces deux monuments présentaient preque la même apparence plani-volumétrique: mais le quel précédait 1'autre? Le pavilion de Chihil Sutūn a-t-il subi des modifications diverses au point de s'identifier avec son modèle plus ancien, ou bien est-ce l'ᶜAynah-Khānah qui eut le premier 1'aspect que Chihil Sutūn ne prit que peu à peu.
2. L'article de E.E. Beaudouin, “Ispahan sous les grands Chahs,” Urbanisme, vol. II (1933) est par exemple très utile pour les planimétries générales mais il ignore tout détail des édifices du complex royal.
3. Zander, Voir G., ed., Travaux de restauration de monuments historiques en Iran: Rapports et études preliminaires (Rome: ISMEO, 1968).Google Scholar
4. Dans les Comptes Rendus du Ve Congrès d'Art et Archéologie Iranienne, Téheran, 1968 (Tehran: 1973), voir G. Zander, “La restauration de quelques monuments historiques d'Isfahan: une nouvelle lumière sur les problèmes d'histoire de l'architecture s'y rattachant.“
5. Il faut rappeler ici que l'occasion du rélévé de cette rampe dans la Mosquée Royale, executé en Novembre 1973, nous a donné la chance de reconnaître deux phases constructives entre le corps de la coupole à l'Ouest et la petite cour au Sud-Ouest de la même Mosquée. Ces deux phases, bien visibles dans les dessins de rélévé, seront étudiées par l'auteur et publiées prochainement.
6. A cette occasion, une modification structurale et compositive très audace et dégagée fut exécutée entre le Salon et la terrasse. Toute l'histoire des phases de construction du Palais d'ᶜAlī Qāpū a été analysée par l'auteur, qui en donnera les résultats le plus tôt que possible dans une monographie dediée à ce monument.
7. Le Matroneum, dont la présence a été ici proposée à l'étage intermédiaire, serait un desrares signes à usage humain d'édifices qui semblent vraiment stérilisés, tellement ils sont arrachés à la réalité et aux exigences quotidiennes. Que l'on pense—s'il nous est consenti l'irrévérente allusion—que dans tout l'édifice d'ᶜAlī Qapū (qui pourtant devait accueillir des ambassadeurs étrangers et des courtisans durant les longues heures des tournois sur la place ou des audiences royales) il n'existe seulement que deux locaux destinés au service hygiénique.
8. Voir, a ce propos, E. Galdieri, “Chronologie et causes des lésions de la structure d'ᶜAlī Qāpū” dans le cité Travaux restauration … , pp. 259-289, fig. 31-34.
9. On voit l'intervention de E. Bastani Parizi, A Group of Monuments built in Kerman by Ganj ‘ali Xan, VIth International Congress of Iranian Art and Archaeology, Oxford, 1972.
10. Voir E. Galdieri, “Two Building Phases of the Time of Šāh ‘Abbas I in the Maydan-i Šāh of Iṣfahān, Preliminary Note, East And West, new Series, vol. 20, Nos. 1-2 (1970). Voir également E. Galdieri and R. Orazi, Progetto di sistemazione del Maydan-i Šāh (Roma: 1969).
11. Mais le clou de la fantaisie et de 1'imprécision est sans doute atteint par les dessins publiés dans Voyages de M. Thévenot au Levant (London: 1687; Amsterdam: 1727), dont le graveur a imaginé les lieux décrits en forme classique, baroque et occidentale, comme dans une tragédie de Racine. Entr'autre il répresente les coupoles d'Isfahan comme des petits Panthéons surmontés par le croissant turc ou sunnite.
12. Il faut penser à l'étât des connaissances européennes —entre la fin du six-septième et la moitié du dixhuitième siècle—concernant la perspective et aux déformations—pas toujours volontaires—qui caractérisaient les grands déssins perspectifs du temps, surtout pour ce qui concerne les vues panoramiques des villes. C'est presqu'inutile, ici, de rappeler les oeuvres, nombreuses et très connues, sur la perspective et ses lois optico-physiques, qui ont fleuri entre les seizième et dix-huitième siècles, du De Artificiali perspectiva, par Viator (Toul: 1505) jusqu'à De Perspectiva pictorum et architectorum par Pozzo (Roma: 1693).