Published online by Cambridge University Press: 28 April 2020
Trente sujets présentant un phénomène de Raynaud ont fait l’objet d’une investigation psychodynamique systématique à l’occasion d’une hospitalisation pour bilan étiologique et sans aucune sélection préalable. Par la suite, 14 sujets ont été considérés, d’après des critères physiques cliniques et paracliniques, comme des Raynaud primitifs (RI), 13 comme des Raynaud secondaires (RII), le plus souvent d’origine sclérodermique, et 3 comme des cas douteux. L’âge moyen des RII est plus élevé. L’investigation psychodynamique a été effectuée dans la méconnaissance mutuelle du diagnostic étiologique, de la part du patient (à l’exception de 2 cas) et de l’investigateur. Les résultats sont en faveur de différences significatives dans le fonctionnement mental, l’attitude face à un interlocuteur et les stratégies de gestion des conflits, entre les RI et les RII. Les premiers se singularisent par la relative fréquence des traits de personnalité hystérique et par des comportements d’esquive face à leur propre agressivité, alors que les seconds sont plus distants, plus conformistes, répriment leurs émotions et sont peu capables de demander de l’aide lorsqu’ils se trouvent en situation difficile ; les RII paraissent, encore plus que les RI, fragiles narcissiquement et sensibles à la reconnaissance d’autrui. Aucun des groupes ne montre de prédominance du pattern A. Des événements vitaux éprouvants semblent moduler l’évolution du Raynaud, 1 fois sur 2 en moyenne. De telles constatations sont en faveur d’une dimension «psychosomatique» du Raynaud, les perturbations psychologiques jouant un rôle plus important encore pour les RII que pour les RI, comme le confirme l’établissement de scores dits «de fragilité psychique» et «de qualité défensive», destinés à quantifier l’efficience du fonctionnement mental, de tels scores n’étant pas corrélés à l’âge.
Thirty subjects presenting Raynaud's phenomenon were the object of a systematic psychodynamic investigation on the occasion of hospitalization to determine etiology, and without prior selection. As a function of clinical and paraclinical physical criteria, fourteen subjects were subsequently considered as presenting idiopathic Raynaud's disease (RI), and thirteen as presenting Raynaud's secondary phenomenon (RII), most often of sclerodermal origin; classification was doubtful in three cases. Mean age in the RII group was higher. The psychodynamic investigation was carried out without knowledge of the etiological diagnosis by either the patients (except in 2 cases) or the investigators. The results suggest significant differences between the RI and RII subjects as regards mental functioning, attitude towards an interviewer and conflict management strategies. Whereas the RI subjects were distinguished by the relative frequency of manifestations of hysterical personality and by evasive behavior when confronted with their own aggressivity, the latter were more distant and more conformist, suppressing their emotions and being little able to request help when confronted with a difficult situation. The RII group, even more than RI subjects, appeared narcissistically fragile and sensitive to the recognition of others. Neither of the groups showed a predominance of pattern A. Trying life events seemed to modulate the evolution of Raynaud's phenomenon in an average of 1 out of 2 cases. Such observations suggest a «psychosomatic» dimension in Raynaud's phenomenon; psychological disturbances played an even more important role for RII than for RI subjects, as confirmed by the «psychic fragility» and «defensive quality» scores, designed for quantitation of the efficiency of mental functioning; these scores were not age-correlated.
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