Published online by Cambridge University Press: 09 November 2012
La directive 97/43/EURATOM du 30 juin 1997 pointe laradiologie interventionnelle comme une des pratiques spéciales (Article9) susceptibles de délivrer des doses élevées, et pour lesquellesil est demandé de veiller à ce que les équipements, les procédures,les programmes d’assurance qualité et la formation des opérateurssoient particulièrement appropriées. En effet, l’utilisation d’unrayonnement X de faible énergie lors de procédures allant de quelquessecondes à plusieurs heures pour les examens complexes, renvoie inévitablementà des risques stochastiques et déterministes. L’évaluation de ladose maximum à la peau est donc une donnée appréciable dans l’objectifd’un suivi dermatologique du patient. Dans cette étude nous avonschoisi d’utiliser comme détecteur les films radiochromiques XR-RV3-Gafchromic®afin d’obtenir une cartographie de la dose à la peaureçue par le patient lors d’une procédure. Les films radiochromiquessont intéressants car ils permettent à la fois de visualiser etde quantifier la région de dose maximale. Nous présentons ici les étapespréliminaires à une utilisation sur patient des films, à savoirl’étude des caractéristiques physiques, l’étalonnage en dose, lalecture par scanner plat et l’exploitation des films avec le logicielde traitement d’images ImageJ. Les résultats obtenus montrent quel’utilisation des films radiochromiques est pertinente pour uneévaluation dosimétrique sur patient. Plus particulièrement, la réponsedes films diffère de moins de 3,6 % entre l’étalonnage à 80 kV et120 kV et l’incertitude globale reste inférieure à 20 % jusqu’àune dose de 12 Gy. L’évolution de la réponse du film dans le tempsétant négligeable, la lecture peut être faite immédiatement et l’exploitationdu film nécessite moins de 15 minutes pour obtenir la cartographiede la dose. L’application de cette technique de mesure in-vivo pour 58procédures a permis de mettre en évidence une dose maximale à lapeau supérieure à 3 Gy pour 12 patients. Ces patients ont alorsété orientés vers un suivi dermatologique. Parmi ces patients, l’évaluationde la dose peau à partir des indicateurs dosimétriques fournis parl’installation aurait mené au suivi de seulement 4 patients.