Published online by Cambridge University Press: 17 June 2005
En cas de rejets radioactifs accidentels, l'eau potable ne représenterait pas la première préoccupation pour la définition du risque radiologique global ; cependant, elle constituerait le plus souvent la première inquiétude du consommateur. Les résultats présentés sont issus d'expérimentations réalisées en laboratoire et dont l'objectif était d'évaluer dans les mêmes conditions l'efficacité de deux filières de traitement d'eau potable sur l'élimination des radionucléides césium et strontium. Pour cela, une eau de captage a été contaminée avec des aérosols radioactifs représentatifs d'un accident. Puis, elle a été potabilisée d'une part, à l'aide d'une filière classique (clarification et filtration sur sable puis sur charbon actif), et d'autre part, par une technique moins classique mais facilement intégrable au sein d'une filière déjà existante, dans laquelle le sable est remplacé par de la zéolite. Le rendement à la fin du traitement utilisant le sable est moyen pour le césium (de 67 à 73 % selon le type de coagulant injecté) et devient franchement médiocre pour le strontium (entre 46 et 51 %). Les résultats obtenus avec la filière comprenant de la zéolite sont très satisfaisants. Les rendements en fin de traitement atteignent 99 % aussi bien pour lestrontium que pour le césium et ce, quelque soit le type de coagulant utilisé. La présente étude a donc permis de démontrer la faible efficacité des traitements dits " classiques " d'eau potable face à l'élimination des radionucléides césium et strontium, mais aussi d'esquisser les traits d'une nouvelle filière encore à perfectionner de décontamination radioactive de l'eau.