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Article contents
Le financement des pertes ou l’emploi des profits empêchent-ils l’épargne d’influer sur l’investissement? Un débat entre Keynes et ses commentateurs (1930–1932)
Published online by Cambridge University Press: 17 August 2016
Résumé
Dans le Treatise on Money, le prix des biens d’investissement n’est pas déterminé par le montant de l’épargne. Il dépend de l’état du sentiment baissier, des anticipations des entrepreneurs et de l’action du système bancaire. On sait moins qu’en 1930 une autre raison fut également avancée par Keynes pour nier l’influence de S sur I. C’est de cette autre raison que traite cet article.
Supposons une économie où des revenus de 100 ont été distribués pour réaliser la production courante. Les coûts de production s’élèvent à 80 dans le secteur 1 (consommation) et à 20 dans le secteur 2 (investissement). Les revenus se divisent en 70 de consommation et 30 d’épargne. Le secteur 1 subit une perte de (— 10). Quelle est la situation du secteur 2? La réponse usuelle est qu’il réalise un profit de (+10). Keynes soutient au contraire que l’excès d’épargne (10) trouve un débouché dans le financement des pertes du secteur 1, de sorte qu’il n’accroît en rien les recettes du secteur 2. Plusieurs commentateurs du Treatise on Money (Hayek, Kaldor, Kahn, Sraffa, Robertson) contestent cette thèse au début des années 30. Cet article expose les termes de cette controverse et tente d’en tirer les enseignements.
Summary
In A Treatise on Money, the price of investment goods is not determined by the amount of saving. It depends on the state of bearishness, on expectations of the entrepreneurs, and on the action of the banking system. It is little known that in 1930 Keynes argued that, for an other reason too, S could not influence I. This paper is about this other reason.
Suppose that the factors of production have received an income of 100 to produce the current output. The cost of production is 80 in sector 1 (consumption goods) and 20 in sector 2 (investment goods). Income (100) is devoted part to consumption (70) and part to saving (30). Sector 1 undergoes a loss of (—10). What happens in sector 2? The usual answer is that sector 2 gets a profit of (+10). To the contrary, Keynes argues that the excess saving (10) finds an outlet in financing sector’s 1 losses, and does not therefore entail an increment in sector’s 2 receipts. Several readers of A Treatise on Money (Hayek, Kaldor, Kahn, Sraffa, Robertson) criticized this argument in the early thirties. In this paper, we relate this controversy and attempt to determine what can be learned from it.
- Type
- Research Article
- Information
- Recherches Économiques de Louvain/ Louvain Economic Review , Volume 65 , Issue 4 , 1999 , pp. 447 - 470
- Copyright
- Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1999