La présente étude a pour objet d'analyser la théorie quantitative de la monnaie sous un angle bien déterminé; elle tend à élargir le champ des réactions normales qui se situent au sein de l'identité MV = PQ, de manière à mieux couvrir la réalité complexe dans les diverses phases de la conjoncture économique.
Plus précisément, l'intention est de montrer que la doctrine quantitative, dans la forme de l'équation des transactions proposée par Irving Fisher en 1911, est implicitement conçue, comme d'ailleurs la majeure partie du corps de doctrine de l'époque, en condition de plein emploi. I,es postulats et les préoccupations qui conduisent à une théorie ainsi formulée seront mis en évidence. Lorsque les limitations de l'acception traditionnelle seront démontrées, une tâche positive restera à accomplir : élargir le champ des relations nor-males entre les membres de l'équation, pour y inclure celles qui sont typiques de conditions de sous-emploi. Enfin, il n'est pas inutile de corroborer les conclusions théoriques par un examen de la réalité conjoncturelle.