Déclaration de liens d’intérêts
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Published online by Cambridge University Press: 15 April 2020
Les facteurs environnementaux constituent les facteurs de risques les plus fortement associés à la schizophrénie, devant la majorité des gènes candidats . Les traumatismes infantiles en particulier joueraient un rôle majeur dans l’apparition de la psychose et le développement cérébral. Les traumatismes ou les facteurs de stress précoces sont ainsi associés à des altérations cérébrales qui partagent des similitudes avec les anomalies retrouvées dans la schizophrénie . Cependant, si la grande majorité des auteurs se sont intéressé aux abus physiques ou sexuels, retrouvés associés aux hallucinations auditives, le rôle des négligences infantiles a rarement été étudié dans la schizophrénie. Nous avons réalisé une étude d’imagerie dans le but d’explorer les liens entre les différents types de traumatismes infantiles, morphologie cérébrale et symptomatologie chez 21 schizophrènes et 30 sujets témoin. Les résultats ont confirmé que les schizophrènes ont subi plus de traumatismes dans leur enfance que les sujets témoins. De plus, le volume total de matière grise est corrélé négativement à la négligence émotionnelle dans les deux groupes, la corrélation étant plus forte chez les schizophrènes. Cette association avec la sévérité de la négligence émotionnelle est également retrouvée chez les sujets schizophrènes au niveau de la matière grise du cortex préfrontal dorsolatéral (CPFDL) droit. Enfin, nous avons utilisé des modèles d’équations structurelles, basés sur le modèle stress-vulnérabilité, pour expliciter les liens entre négligence émotionnelle, matière grise et symptomatologie. Ainsi, le meilleur modèle indique que la négligence émotionnelle prédit la densité de matière grise dans le CPFDL, qui elle-même prédit le score de désorganisation . Ces résultats rappellent tout l’intérêt de l’étude de la négligence infantile dans la schizophrénie et suggèrent que les différents types de traumatismes infantiles pourraient avoir des impacts distincts sur le développement cérébral de sujets vulnérables, via des mécanismes spécifiques.
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Comments
No Comments have been published for this article.