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Traitements de substitution aux opiacés : particularités de la prise en charge des patients avec schizophrénie

Published online by Cambridge University Press:  17 April 2020

J.-F. Bouton*
Affiliation:
Centre hospitalier Sainte-Anne, Paris, France
X. Laqueille
Affiliation:
Centre hospitalier Sainte-Anne, Paris, France
M.-C. Bourdel
Affiliation:
Centre hospitalier Sainte-Anne, Paris, France
A. Dervaux
Affiliation:
Centre hospitalier Sainte-Anne, Paris, France
*
*Adresse e-mail : jf.bouton@free.fr (J.-F. Bouton).

Abstract

Contexte

Alors que dans l’étude Epidemiologic Catchment Area (ECA, Regier et al., 1900), la prévalence de la schizophrénie était de 11 % chez les toxicomanes aux opiacés, aucune étude à notre connaissance n’a évalué l’efficacité des traitements de substitution aux opiacés (TSO : méthadone ou buprénorphine) chez les sujets présentant une comorbidité dépendance opiacée/schizophrénie (Dervaux et al., 2009). L’objectif de cette étude rétrospective était d’évaluer les différences cliniques et toxicologiques entre deux populations de patients traitées par TSO : un groupe de patients schizophrènes et un groupe de patients sans troubles psychotiques.

Méthode

Nous avons comparé les données sociodémographiques, cliniques et toxicologiques d’un groupe de 31 patients schizophrènes/schizoaffectifs (critères DSM-5) et d’un groupe de 31 patients non psychotiques, appariés sur l’âge, le sexe et le niveau d’étude, suivis dans le service d’addictologie de l’hôpital Sainte-Anne (Paris).

Résultats

Les patients schizophrènes étaient pris en charge plus précocement que les patients non psychotiques (âge moyen du premier recours aux soins addictologiques : respectivement, 27,2 ± 8,3 vs 34,3 ± 8,8 ans, p = 0,002). Ils étaient suivis plus fréquemment dans le service d’addictologie (respectivement, 22,5 ± 12,1 vs 15,7 ± 7,2 consultations/6 mois, p = 0,009). Il n’y avait pas de différences significatives entre les deux groupes concernant les résultats des analyses toxicologiques urinaires recherchant la présence d’opiacés, de cocaïne, d’amphétamines, de cannabis et de benzodiazépines.

Conclusions

Cette étude préliminaire suggère que les patients schizophrènes avec comorbidité dépendance opiacée, traités par TSO, ont recours à des soins spécialisés plus rapidement et de façon plus intensive que les sujets dépendants aux opiacée non psychotiques. Leur consommation de substances était comparable aux sujets non psychotiques. Ces résultats vont dans le même sens que ceux d’une étude sur 129 patients avec une autre pathologie psychiatrique grave (troubles bipolaires, Maremmani et al., 2013). Des études prospectives seraient intéressantes pour confirmer ces résultats.

Type
P006
Copyright
Copyright © European Psychiatric Association 2014

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Pour en savoir plus

References

Regier, DAFarmer, MERae, DSLocke, BZKeith, SJJudd, LL, et al. Comorbidity of mental disorders with alcohol and other drug abuse. Results from the Epidemiologic Catchment Area (ECA) Study. JAMA 1990;264:2511–8.CrossRefGoogle ScholarPubMed
Dervaux, ALaqueille, X. Addictions à l’héroïne et à la cocaïne. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Psychiatrie, 37 -396-A-10, 2009.Google Scholar
Maremmani, AGIRovai, LBacciardi, SRugani, FPacini, MPani, PP, et al. The long-term outcomes of heroin dependent-treatment-resistant patients with bipolar 1 comorbidity after admission to enhanced methadone maintenance. J Affect Disord. 2013;151:582–9.CrossRefGoogle ScholarPubMed
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