Le workaholism correspond à un dysfonctionnement affectif, cognitif et comportemental de l’individu à l’égard du travail. En se traduisant par un excès d’investissement pathologique dans l’activité professionnelle, nous interrogerons le fait qu’il puisse s’agir d’une « addiction au travail ». Il renvoie en effet à une culpabilité de ne pas être au travail, une pulsion irrépressible à travailler malgré le peu de plaisir éprouvé et une négligence de la vie extraprofessionnelle. Ses conséquences sont délétères y compris sur le travail avec une mauvaise intégration dans l’équipe de travail et une diminution des performances. Le workaholism peut entraîner également un syndrome d’épuisement professionnel, et la perte du sentiment de cohérence qu’il engendre est associée à une augmentation du risque de trouble de l’humeur, d’autres troubles addictifs, pouvant conduire parfois au suicide. Il existe des vulnérabilités individuelles mais aussi des risques organisationnels qu’il faut identifier pour préserver la santé psychologique au travail. Nous présenterons dans un premier temps une synthèse des travaux les plus récents, visant à montrer l’importance du contexte sociétal et organisationnel dans l’apparition du workaholism. Nous présenterons dans un second temps différentes stratégies thérapeutiques calquées sur celles utilisées dans d’autres addictions comportementales :
– la thérapie rationnelle-émotive ciblée sur les croyances irrationnelles concernant le niveau de demande au travail ainsi que sur les émotions négatives ;
– l’entretien motivationnel pour favoriser la prise de conscience des conséquences négatives du workaholism ;
– la psychologie positive en aidant le sujet à s’extraire d’une vision réduite de sa propre vie pour en dégager des objectifs plus larges ;
– la participation à des groupes de workaholics anonymes.