Le deuil est défini comme la perte par décès d’une personne « significative » (objet d’un lien affectif fort). Évènement de vie mettant à l’épreuve les ressources adaptatives biopsychosociales, sa fréquence augmente avec l’allongement de la vie. Il s’agit le plus souvent d’une perte d’un conjoint, spécialement chez les personnes âgées. En France, environ 500 000 décès/an ; 5 millions de veuves et 500 000 veufs. D’autres situations, heureusement plus rares, mais sans doute plus traumatisantes correspondent à ce que l’on appelle les deuils traumatiques, lorsque le deuil est dû à une mort violente : suicide, homicide, accident. La personne décédée peut aussi être un enfant (deuil très difficile) ou les parents pour un jeune enfant (doublant le risque d’un état dépressif) ou bien encore la mort d’un adolescent (suicide ou accident)… Outre un état dépressif avéré immédiat, les deuils proprement psychiatriques correspondent à des épisodes cliniques caractérisés : anxiété pathologique, abus d’alcool et de médicaments, état confuso-délirant, PTSD, etc. Le problème majeur est représenté par l’état dépressif qui doit être traité d’emblée (sans attendre le 3e mois). Enfin, on connaît les situations paradoxales de deuil maniaque plus ou moins intense, le décès étant à l’origine d’une poussée libidinale et d’une excitation psychomotrice allant jusqu’à l’état maniaque complet (probablement révélateur d’un trouble bipolaire). Environ 20 % des deuils sont « compliqués » et devraient faire l’objet d’une prise en charge systématique.