L’état de stress post-traumatisme est une pathologie fréquente, touchant entre 4 à 10 % des individus ayant vécu un événement potentiellement traumatique [1]. Les symptômes, en particulier les conduites d’évitement, ainsi que la comorbidité peuvent rendre difficile le diagnostic d’ESPT [2]. Le but de cette étude est donc de tester l’implication des symptômes ESPT sur le discours des individus ayant vécu un événement potentiellement traumatique, via l’utilisation de méthodes psychologiques et linguistiques. Les participants devaient remplir un auto-questionnaire : la Post-Traumatic Stress Disorder Diagnosis Scale [4]. Cette échelle est divisée en 4 parties : l’identification des événements traumatiques vécus, la description écrite de l’événement le plus traumatisant, l’évaluation des symptômes et celle de l’impact sur le fonctionnement général. 157 étudiants de l’Université Nice Sophia Antipolis ont participé à cette expérience. La passation était individuelle et durait 20 minutes. L’échantillon final a été divisé en deux groupes : celui avec exposition traumatique sans symptôme et celui avec exposition traumatique et symptômes ESPT. Les analyses effectuées ont montré que le groupe présentant des symptômes se caractérisait par des discours plus longs que le groupe sans symptôme. Via l’utilisation d’un logiciel de logométrie (Hyperbase [3]), des différences plus fines ont également été mises en évidence. Le discours des personnes avec symptômes ESPT se décline au présent, avec une utilisation majoritaire de la première personne du singulier et une diminution significative des indicateurs causaux et spatiaux. Cette étude présente des patterns de discours différents en fonction de la présence ou de l’absence de symptômes ESPT. L’implication clinique de ces résultats sera discutée.