Une hyperactivité de l’axe hypothalamo-hypophyso-cortico-surrénalien est souvent objectivée dans les dépressions majeures ou endogènes, particulièrement par le test de freinage à la dexaméthasone (DST).
Certaines hypothèses évoquent un dysfonctionnement noradrénergique pour expliquer cette anomalie.
Afin de rechercher les liens entre l’axe HPA et une anomalie du métabolisme de la noradrénaline (NA) cérébrale, 47 déprimés majeurs ont été étudiés.
Pour chaque déprimé étaient mesurés l’excrétion urinaire du MHPG de 24 heures et un test de freinage à la dexaméthasone était effectué.
Aucune corrélation n’est retrouvée entre l’âge et la sévérité de la dépression d’une part et d’autre part, l’excrétion du MHPG et les chiffres de cortisolémie pré et post dexaméthasone. Par contre, il existe une corrélation positive entre l’âge et l’excrétion du MHPG et entre l’âge et la cortisolémie post dexaméthasone, entre la durée du sevrage thérapeutique et la cortisolémie pré dexaméthasone et surtout, entre la cortisolémie pré DST et post DST.
Aucune corrélation ne peut âtre retrouvée entre l’excrétion du MHPG et la cortisolémie maximale post dexaméthasone.
Il n’y a pas de différence d’excrétion urinaire du MHPG entre les suppresseurs et les non suppresseurs qui sont au nombre de 19 (40 %).
Lorsque les déprimés sont séparés en hauts excréteurs et bas excréteurs de MHPG, il existe une tendance significative des déprimés hauts excréteurs à présenter un pourcentage supérieur de non suppresseurs.
L’étude ne confirme pas l’hypothèse hyponoradrénergique de l’échappement à la dexaméthasone. Elle tend plutôt à démontrer une association entre une hyperactivité de l’axe HPA et une excrétion urinaire élevée de MHPG.
De nombreux facteurs peuvent peut-âtre expliquer les difficultés à mettre en évidence les liens entre l’échappement au freinage par la dexaméthasone et une anomalie du métabolisme de NA cérébrale lorsque des mesures biologiques périphériques sont utilisées.