Il est bien connu des pêcheurs que les monts sous-marins, nombreux dans l'Atlantique tropical est, concentrent parfois de fortes biomasses de thons. Cette association thons et monts sous-marins n'a paradoxalement fait l'objet d'aucun programme de recherches. Le présent article fait un bilan des captures de thons réalisées par les flottilles thonières internationales sur les monts sous-marins connus dans l'Atlantique tropical est durant les années récentes (période 1980 à 1987). La prise annuelle de thons sur certains monts sous-marins peut atteindre plusieurs milliers de tonnes. Les statistiques de pêche thonière montrent que certains monts sous-marins sont riches en thons, alors que d'autres semblent pauvres en permanence, bien qu'ils soient situés dans des zones prospectées par les pêcheurs. Les particularités biologiques de ce type de pêche sont analysées : les captures sont en général plurispécifiques; albacores (Thunnus albacares), listaos (Katsuwonus pelamis) et patudos (Parathunnus obesus) sont pêchés en proportions voisines avec des individus de tailles relativement petites en comparaison des zones voisines. Des hypothèses sont développées sur les causes et sur la dynamique de l'agrégation des thons autour de ces hauts-fonds en utilisant les statistiques de pêche journalières et les résultats de marquages classiques et par marques émettrices réalisés sur un mont sous-marin. Les perspectives de recherches sur l'association sous-marins et thons et sur l'exploitation rationnelle de ces micro-structures sont discutées. Les positions et les profondeurs des monts sous-marins étant actuellement facilement repérées grâce aux satellites à radar altimétrique, la localisation systématique de ces structures est possible et revêt pour les pêcheurs un intérêt potentiel évident pour réduire les temps de prospections des thoniers.