Une étude prospective, contrôlée et randomisée a été réalisée sur 320 suicidants ayant regagné leur domicile après passage au SAU de Bicêtre. Elle a comparé le protocole de prise en charge habituel (groupe G1) au protocole « OSTA » (G2). Celui-ci comporte trois appels téléphoniques au patient (à j8–j15, M1 et M3) 2,3, un appel téléphonique au professionnel référent (M3) et la mise à disposition d’un numéro d’appel téléphonique pour le patient et son référent. Une évaluation téléphonique finale à un an (M12) a été effectuée dans les deux groupes.
Résultats:– le taux d’adhésion aux rappels téléphonique est important. Un contact téléphonique a été établi dans 85,5 % des cas à j8–j15, 80,9 % des cas à M1 et 72,4 % des cas à j8–j15 et à M1 ;
– le taux de récidive suicidaire à un an ne diffère significativement pas entre G1 et G2 : 14,5 % vs 14,0 % (analyse en « intention de traiter »), 14,5 % vs 11,5 % (analyse « per protocole ») ;
– l’initiation d’un suivi ambulatoire (ISA), au plus tard dans le mois suivant le mois de la TS, ne diffère également pas entre les deux groupes : 31,0 % (G1) vs 24,2 % (G2) ;
– il existe une forte perte d’information lors du recueil à M12.
Dans le groupe G2, la prise en compte de l’ensemble des données collectées à j8–j15, M1, M3 et M12, montre un taux de récidive suicidaire de 19,4 % (vs 14,0 % selon les seules données M12), mais aussi un taux d’ISA de 70,6 % (vs 24,2 %).
Discussion et conclusionCes résultats sont confrontés aux données récentes de la littérature [1]. La discussion porte sur la méthodologie la plus appropriée à l’évaluation des effets de la veille sanitaire et aux moyens de contrôler les effets de l’évaluation sur les variables étudiées.