Le mot «migrants» n'existait pas dans la langue des Hellènes; ils étaient plus familiers avec le vocable de l'exil et de l'asile. D'ailleurs, l'exil ne saurait se penser sans son corollaire, l'asile, comme le citoyen antique sans le barbare et la démocratie sans la tyrannie. À travers une métaphore située au carrefour de la fiction historique, de la philosophie politique et de la psychanalyse, cet article propose une réflexion sur l'exil comme condition fondamentale du sujet. L'exil est d'origine, car la langue de l'enfance, la langue dite maternelle est d'abord une langue étrangère. L'exil intime porte la marque d'une universalité qui fonde l'expérience subjective.