Published online by Cambridge University Press: 07 December 2011
As this important Nuer myth suggests, men's control of the disruptive forces around them is limited and problematic. In part this limitation stems from relations of mutual dependence which continually restrict the power and authority of men in Nuer society. In speaking of their dependence upon cattle, Nuer say: ‘“They will be finished together with mankind”, for men will all die on account of cattle and they and cattle will cease together’ (1940:49). Similarly, the dependence of men upon the reproductive and nurturing powers of women assures the latter an important source of control: mutual dependence implies a mutual independence. Women have an exclusive realm of activity and hence an exclusive domain ofxontrol and influence. Moreover, they can subvert political alliances and aggravate divisions within the male hierarchy through the manipulation of their children's loyalties. In this essay, I examine these bonds of mutual dependence uniting men and women in Nuer society so as to outline some of the sources, characteristics and limitations of male domination and authority.
Les relations entre les sexes chez les Nuer: 1930
L'examen des liens de dependance mutuelle qui unissent les hommes et les femmes dans la société Nuer a pour but de mettre en évidence quelques unes des sources, des caractéristiques et des limitations de la domination et de l'autorité masculines. Cet article est divisé en 5 parties: I) L'inter-dépendance: une négation masculine. Grâce à la répartition des täches selon les sexes, les hommes peuvent éviter que ne soit publiquement exprimée leur dépendance envers le bétail, la nature et les femmes qu'ils parviennent ainsi à dominer, dans une certaine mesure. La dépendance des hommes envers les femmes en tant que reproductrices est culturellement transformée en dépendance envers le bétail, alors que la dépendance masculine envers les vaches, pour le lait, se mue en dépendance envers les femmes en tant que laitières. Par contre, les femmes jouent un rôle de médiation entre les hommes et le bétail, les hommes et la nature et, en définitive, entre la dignité sociale et les contraintes de la condition humaine. II) La division du travail par sexe. Les contrastes fondamentaux entre les principes qui sous-tendent la formation des relations sociales dans les spheres d'activité masculines et féminities sont dessinés à grands traits. Ill) Sources d'identité opposées (1° partie): richesse contre fertilité. L'identité sociale d'un homme plonge ses racines dans une collectivité transmise de génération en génération, le troupeau ancestral, tandis que celle des femmes est fondée sur leur faculté, innée et individualisée, de mettre éventuellement des enfants au monde. Plusieurs implications contenues dans cette opposition entre les sources d'épanouissement de la personnalité de l'un et l'autre sexe sont examinées à la lumière des variations du cycle de vie dans les relations d'autorité entre les deux sexes. IV) Source d'identité opposées (2° partie): création contre contrôle du sang humain. L'arrivée à l'âge adulte chez l'homme comme chez la femme est marquée par un écoulement de sang humain: pour une femme, ceci se produit pendant l'accouchement, pour un homme, au cours de l'initiation. Bien que, dans les deux cas, l'écoulement du sang l'accompagne d'un acte de soumission, la femme subit une expérience différente de celle de l'homme du fair qu'elle ne se conforme pas à un hiérarchie culturelle mais plutôt â des forces naturelles congénitales. Les ramifications que présente ce contraste sont étudiées en faisant particulièrement référence à ce que pensent les Nuer du sang, de la pollution et de la reproduction. V) Le sang et le lait: la séparation culturelle des femmes. La femme est victime d'une ségrégation sociale dans son rôle biologique de procréatrice par rapport à son rôle de pourvoyeuse de nourriture. Cette ségrégation des rôles féminins sen à renforcer la position sociale dominante des hommes.