Le sens poétique du Peul nomade n'est pas, comme celui de son frère islamisé, orienté vers les formes littéraires alambiquées. Il ignore les poèmes mystiques religieux et n'émaille que rarement sa conversation des proverbes dont les sédentaires aiment faire usage.
Les seuls genres littéraires dont il fasse cas font partie de la littérature orale populaire. Devinette (tâlol), chanson (gimol), histoire vécue et conte (habaru, tâlol) ne sont pas l'apanage de quelques esprits subtils. Tous les connaissent, les racontent, les chantent, les écoutent. Le style, bref et naïf, est loin d'atteindre au raffinement de la littérature arabisée, mais ce genre plonge profondément dans la mentalité traditionnelle et la réalité quotidienne.