Le but de cette étude est de formuler certaines remarques au sujet de la situation réelle ou supposée de la femme indigène dans les collectivités de l'Ouest-africain. Une littérature abondante et variée a été consacrée depuis longtemps à cette thèse qui s'est enrichie récemment de démonstrations nouvelles. Mais, parmi les auteurs qui ont collaboré à ces exposés, nombreux sont encore ceux qui s'accordent pour peindre avec les mêmes expressions, les mêmes traits et les mêmes exemples la condition misérable des Négresses, vendues contre leur gré, tout au moins sans leur consentement, à des maris qui se conduisent à leur égard comme des brutes sauvages, les traitent en esclaves, les font travailler ainsi que des bêtes de somme, les mettent en gage pour payer leurs dettes, les louent et les prostituent afin d'en tirer profit. Le veuvage, observe-t-on, ne libère pas ces créatures misérables, puisque la coutume les oblige à demeurer dans la famille de leur défunt mari, à épouser et servir jusqu'à la mort un parent de ce dernier. Elles sont de plus contraintes de supporter la polygamie et ses conséquences, sans pouvoir réagir contre des habitudes dégradantes, sans nourrir même I'espérance d'améliorer leur sort, n'ayant point, dans leur malheur indicible, la ressource de constituer, comme leurs sœurs d'Europe, des ligues des syndicats de défense, et de se mettre en grève.