Depuis le milieu des années 70, de nombreuses associations pour le développement et pour la jeunesse, avec une adhésion basée sur l'affiliation à un territoire particulier, ou sur une affiliation ethnique, ont été fondées dans le nord du Ghana. Bien que celles-ci soient devenues des agents importants dans plusieurs arènes politiques, elles n'ont pas encore suscité un intérêt de la part des chercheurs—un manque que cet article cherche à combler en examinant l'histoire des associations, l'image qu'elles donnent d'ellesmêmes, leurs organisations internes et politiques aussi bien que leurs dynamiques culturelles.
Prenant l'exemple du nord-ouest, certains problèmes typiques qui confrontent les associations pour la jeunesse font l'objet d'une discussion détaillée, par exemple, les conflits qui ont surgit après avoir créé et delimité la communaute dont l'association se dit représenter les intérêts au monde extérieur (les frontières territoriales contre les frontières ethniques), et les problèmes qu'il y a eu en définissant le concept d'adhésion (automatique contre volontaire), qui reflète les tensions entre la communauté et l'organisation, entre le peuple et l'élite éduquée.
Parce que ces problèmes pourraient menacer la survie même des associations, elles utilisent une proportion considérable de leur énergie en devenant un mouvement «d'identité», transformant un groupe hétérogène de la population en une communautenauté. Les discours, les symboles et les rituels se rapportant à ce niveau d'action de la part des associations pour la jeunesse sont analysés dans la dernière section de l'article.