La diversité éditoriale se conçoit parfois de façon binaire: d'un côté, les pays qui ont les moyens de produire des ouvrages, de l'autre ceux qui en manquent. On pourrait presque reformuler cette phrase par ‘les pays qui sont en mesure de donner des livres à ceux qui en demandent’. Mais ceci concerne la surface, la partie émergée d'un iceberg éditorial, en quelque sorte. Derrière l'image de pays en déficit de ressources éditées, il y a une infinité de fils, une vaste ramification de problématiques qui concernent l'imbrication de champs symboliques, économiques et politiques. Et au croisement de tous ces fils, il y a le livre, gratuit ou non.
Pour rappel, dans un marché international du livre de plus en plus globalisé il est commun de prendre les statistiques comme témoins des réalités. Ceci en facilite la compréhension. Prenons par exemple la Francophonie: à elle seule, la France y représente une production moyenne d'environ 70 000 nouveaux titres par an.